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Adresse à la Nation du 06 août 2018 : Un journaliste dévoile et démonte «les ambiguïtés, contradictions et non-dits de Ouattara»

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Adresse à la Nation du 06 août 2018 : Un journaliste dévoile et démonte «les ambiguïtés, contradictions et non-dits de Ouattara»

Le chef de l’État, Alassane Ouattara a prononcé un discours plein de non-dits, de contradictions et d’ambiguïtés, le 06 août 2018, sur la question relative au transfert du pouvoir d’État à une nouvelle génération en 2020. Son invitation, pour le moins persistante, aux hommes politiques de sa génération, à faire la passe à une « nouvelle génération », à quelque chose de surprenant. De quels jeunes parlent le chef de l’État ? Daniel Kablan Duncan, Jean-Louis Billon, Thierry Tanoh, Katinan Koné, Pascal Affi N’Guessan, Kouadio Konan Bertin, Albert Mabri Toikeusse ou alors des personnes issues de sa descendance politique du Rdr, dont Amadou Gon Coulubaly, Hamed Bakoyoko ou encore Guillaume Soro, Téné Ouattara Birahima ? Il n’a donné aucun profil… Le discours du chef de l’État pèche largement par ses ambiguïtés, ses contradictions et ses non-dits. Le Président a donné l’impression de prendre la classe politique ivoirienne dans le sens opposé du poil, pour lui imposer ses vues. Ainsi, il s’est positionné en donneur de leçon, voire en moralisateur des politiciens ivoiriens. « Je voudrais en appeler à la responsabilité de la classe politique afin que le débat politique soit apaisé. Je l’ai déjà indiqué, tous ceux qui souhaitent être candidat à l’élection présidentielle de 2020 pourront l’être, conformément aux dispositions de la Constitution de la troisième République (…) » a pourtant dit le chef de l’État. C’est ici qu’apparaît la première contradiction. Si le président du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp unifié) admet que tout « le monde peut être candidat, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution », d’où vient alors son penchant en faveur « d’une nouvelle génération » ? Pourquoi donne-t-il le sentiment, de vouloir barrer la route à une catégorie de candidat ? Pour de nombreux Ivoiriens, le discours du chef de l’État aurait été bien audible, s’il avait clairement dit que lui, Alassane Ouattara, passerait le témoin à la tête de l’État en 2020. Or, le flou et l’ambiguïté continuent d’être entretenus sur sa position en 2020. Alassane Ouattara a également semblé tenir peu compte du contexte politique actuel, notamment au niveau du Pdci et du Fpi… « Au moment où la Côte d’Ivoire célèbre ses 58 ans d’indépendance, je veux réaffirmer ma foi en la jeunesse et ma conviction dans le renouvellement des générations. Comme je l’ai déjà souligné, nous devons travailler pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération, de manière démocratique, en 2020. Notre pays est riche d’hommes et de femmes, jeunes, compétents, qui ont reçu une formation de qualité, qui ont appris à nos côtés comme nous avons appris aux côtés de nos aînés. N’ayons pas peur de passer le témoin. Faisons confiance à nos jeunes, tout comme nos aînés nous ont accordé leur confiance » a encore plaidé le chef de l’État ». Pourquoi Alassane Ouattara ne veut-il pas laisser les mains libres au peuple souverain de se choisir, démocratiquement, son président de la République, fut-il un grabataire ? Le chef de l’État semble oublier que la nouvelle Constitution a fait sauter le verrou de la limitation d’âge, donnant ainsi la possibilité à toute personne de plus de 75 ans, désormais à briguer la magistrature suprême. Pour de nombreux Ivoiriens, Alassane Ouattara est en train de mettre dans la tête des électeurs, qu’ils doivent écarter Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Françis Wodié, Tia Koné ou encore Sangaré Abou Drahamene, Simone Gbagbo, Bamba Moriferé ect… Et pourtant, les seuls juges, ce sont les populations, qui, au moyen de leurs bulletins de vote, peuvent élire la personne, qui, à leurs yeux, est apte à les gouverner. Il faut le dire tout net. Si Alassane Ouattara, au nom de la volonté de la réconciliation nationale s’est assuré un franc succès auprès de ses farouches adversaires politiques, par l’ordonnance d’amnistie qu’il a prise à la surprise générale en faveur des prisonniers de la crise post-électorale de 2010-2011, et a gagné en prestige dans la communauté internationale, son discours, sur la question spécifique de l’alternance en 2020, lui, n’a pas nécessairement gagné en clarté. On ne compris pas pourquoi il insiste sur la nécessité de passer le témoin aux jeunes, alors que lui-même ne s’engage pas dans ce sens… Soit, il veut être candidat à sa propre succession, soit il veut imposer aux Ivoiriens son dauphin. C’est cette dynamique qu’il cherche à tordre le cou à Bédié à integrer le Rdr, rebaptisé Rhdp unifié. Globalement, les Ivoiriens ont du mal a saisir la démarche du chef de l’État et la caractéristique fondamentale de sa pression sur les autres hommes politique, de sa génération, à passer la main aux jeunes. Son forcing sur les autres porte en lui les germes d’une crise générationnelle ouverte, d’abord, entre les jeunes eux-mêmes et ensuite, entre les jeunes et les « vieux ». Or, il serait politiquement logique de laisser à la démocratie le droit de s’exprimer, à travers le peuple… Pour certains analystes, le chef de l’État Alassane Ouattara n’aurait pas l’intention de brouiller Henri Konan Bédié avec les jeunes cadres de son parti qu’il s’y pendrait autrement. « Je ferai tout pour que le Rhdp continue de gagner, pour permettre de transférer le pouvoir à une nouvelle génération. Les générations se renouvellent. La France a aujourd’hui un président qui a 40 ans, cela donne à réfléchir. Le Premier ministre d’Autriche à 31 ans, le Premier ministre de Belgique a 38 ans. Nous devons travailler, le président Bédié et moi, main dans la main, pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020 », avait martelé Alassane Ouattara. Les Ivoiriens auraient compris sa démarche si le chef de l’État commençait par appliquer sa recette à lui-même. Quoi qu’il en soit, le discours du 6 août 2018 a l’avantage de fixer une ambition, pour la Côte d’Ivoire, mais l’inconvénient est qu’il peut être source de conflit demain. Car, on le voit bien, le volontarisme affiché par Alassane Ouattara est de peser dans le processus de désignation du futur chef de l’État ivoirien et d’organiser l’espace politique ivoirien après son éventuel départ du palais. Ce qui fâche et gêne énormément de nombreux ivoiriens.
Lu pour vous sur la page facebook de Armand Béhé alias Armand Depeyla.

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Armand Béhé alias Armand Depeyla

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