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Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda : «Si refuser la dissolution du Pdci, c’est être contre la paix en Côte d’Ivoire, alors je suis ennemi de la paix»

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Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda : «Si refuser la dissolution du Pdci, c’est être contre la paix en Côte d’Ivoire, alors je suis ennemi de la paix»

La 119 ème session du secrétariat exécutif a eu lieu le mercredi 21 novembre, le ministre Maurice Kakou Guiakhué s’est prêté aux questions des journalistes, ce jeudi 22 novembre. Interview.

Monsieur le ministre, un journal vous a traité d’ennemi n°1 de la paix en Côte d’Ivoire ?
Quelles sont les arguments qu’il avance.

Il est écrit que vous êtes contre la mise en place du Rhdp ?
Je m’explique encore, une dernière fois. Le Rhdp, en lui-même, n’a pas de problème. On y était. C’est quand de façon cavalière, les gens du Rdr ont organisé une assemblée générale pour aller au parti unifié qu’ils ont cassé le Rhdp. Ils n’étaient plus dans le groupement, ils sont allés faire le parti unifié. Donc, le groupement était vidé et le Pdci pour éviter la confusion, a pris la décision au congrès extraordinaire de quitter le groupement politique, le Rhdp. Je vous l’ai dit et je le répète, il n’y a pas d’anti-Rhdp, il n’y a pas de pro-Rhdp. Au Pdci, il y a des gens qui veulent la dissolution du Pdci et il y a des gens qui ne veulent pas de la dissolution du Pdci. Moi, Guikahué, je m’inscris dans le groupe qui ne veut pas la dissolution du Pdci. Si refuser la dissolution du Pdci, c’est être contre la paix en Côte d’Ivoire, alors je suis ennemi de la paix.

L’on vous accuse également d’être contre un rapprochement entre les présidents Bédié et Ouattara ?
Est-ce que le président Bédié et le président Ouattara ont fait palabres ? Je ne veux pas dire des choses déplacées, mais on vit mal la démocratie. Avoir des idées différentes ne veut pas dire qu’on est des ennemis. Le président Bédié peut être dans son Pdci, le président Ouattara dans son Rhdp unifié et ils peuvent développer de bons rapports. Est-ce que le fait de ne pas être dans le même parti politique est mauvais? Si c’est comme ça qu’on a appris la politique, c’est pourquoi on a des problèmes en Côte d’Ivoire. C’est comme avant dans ma région, si tu es Pdci et non autre chose, on ne tolérait pas avant, on va incendier tes biens. Or ce sont les idées qui doivent prévaloir. Aujourd’hui, quand on parle du déjeuner de madame Bédié et de madame Ouattara, il ne faut pas avoir cette vision maninquéique, non ! La politique ce n’est pas palabre. C’est dans nos pays qu’on ne la pratique pas, sinon dans les pays développés, dans les grandes démocraties, on la pratique. Vous avez vu que le président Holland a invité un jour le président Sarkozy. Quand dans un pays, vous êtes président et qu’il y a de grandes questions, vous consulter les chefs des partis politiques parce qu’ils concourent à l’expression de la démocratie. Si je me rappelle bien, un article de la constitution, le consacre : les partis politiques concourent à l’expression de la démocratie. Donc, les partis politiques sont inscrits dans la constitution. Mais aujourd’hui quand Guikahué salue quelqu’un du Fpi, on crie… c’est une mauvaise appréciation de la démocratie. Or nous les intellectuels, on doit apprendre aux bases ce que c’est que la démocratie. Le président Bédié n’est en palabres avec personne. Les gens peuvent me traiter de tous les noms, mais en politique, on n’a pas les mêmes cursus politique. Et on n’est pas les mêmes. Chacun a son vécu. Il y a des gens qui ont des raisons pour lesquelles, ils sont devenus militants. Il y a des militants à conviction et il y a des militants à conditions. Quand vous êtes jeunes et que vous adhérez à un parti, sans rien demander, vous devenez un militant de conviction, mais quand vous devenez ministre avant d’adhérez à un parti, ce n’est pas la même chose que le cas du jeune. Quand vous regardez le profil des gens, voyez aussi leur vécu. Je ne suis pas un consommateur de démocratie en Côte d’Ivoire, excusez-moi, moi je suis un acteur politique. Très jeune, j’ai été président du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire. De 1979 à 1983. J’ai été le président de beaucoup d’étudiants qui sont aujourd’hui dans la vie active. Il y a des commissaires, des ministres etc. Donc, j’ai eu à diriger et à façonner, à former des étudiants pendant les rencontres dans les lycées. Moi, j’ai fait l’école du Pdci, donc mon raisonnement ne doit pas être comme celui qui n’a jamais fait l’école du Pdci. Pendant 4 ans, en temps que président du Meeci, j’ai été acteur de la politique au niveau ou je devais être. Et c’est nous qui avons exigé que le Meeci rentre pleinement dans sa fonction. Car dans les textes on avait dit que le Meeci est une section spéciale du Pdci-Rda. Quand j’ai été élu en 81, on avait une très bonne relation avec le ministre Akoto Yao. Mais, moi je suis un homme de logique depuis longtemps. J’ai pris sur moi, d’aller voir le président Houphouët Boigny pour lui dire que nous sommes avec le ministre Akoto qui est un ministre de la République. Nous sommes certes dans un parti unique mais tout le monde ne peut militer. Si on est vraiment section particulière du Pdci, notre place se trouve au Comité exécutif. C’est moi qui ai pris le Meeci pour l’emmener sous la coupe des ministres Aliali, Jean Konan Banny. Depuis très jeune, déjà je ne concevais pas qu’une section d’un parti soit gérée par un ministre de la République. Or il y avait d’autres présidents qui étaient passés avant moi dont : Koffi Dongo, Djédjé Mady. Personne n’a posé ce problème, mais moi je l’ai fait en 81. J’ai dit au président Houphouët, que je ne me sens pas à l’aise à l’éducation nationale avec le Meeci. Ou bien, on est section particulière du parti ou on ne l’est pas. Un matin, le président a convoqué les ministres Aliali, Jean Konan Banny, M’bahia Blé Kouadio, Koffi Léon, Akoto Yao et moi. Il a demandé que je répète ce que j’étais venu lui dire. Et j’ai dit qu’on n’a rien conte quiconque, le ministre Akoto est gentil, mais nous voulons apprendre la politique, donc on veut être géré par le Comité exécutif. Le président Houphouët a dit oui. Et comme il était un sage, il a établi une transition. C’est ainsi qu’un matin, il m’a fait convoquer pour me dire que c’est Belkiri. Il a ajouté que le Comité exécutif est mon secrétariat, donc désormais vous êtes gérés par le président du Pdci. J’ai été géré pendant 6 ans à la présidence de la République, puisqu’il nous avait désigné son secrétaire Belkiri pour s’occuper de nous. Et c’est 6 mois après qu’il m’a dit : va retrouver Camille Aliali. Ça c’est un vécu. Deuxièmement, excusez-moi, ce n’est pas une situation heureuse, tout le monde n’était pas au chevet du président Houphouët quand il décédait. Houphouët n’a pas parlé à tout le monde. C’est une chance que j’ai eu. Il m’a parlé avant de mourir, donc moi, je suis un cas spécial. Donc, vous ne pouvez pas me regarder comme tout militant du Pdci, parce que j’ai un parcours. Chacun de nous a son parcours et mon parcours ne me permet pas de participer à la dissolution du Pdci. Si c’est pour ça que je suis contre la paix, je suis contre la paix. Le Pdci est un parti de dialogue, un parti de tolérance. Est-ce que vous m’avez vu un jour tenir des discours belliqueux ? M ‘avez-vous vu un jour en train de dire : on va faire la guerre ? Le 6 Aout, le président de la République a fait un bon discours. Il a dit que nous devons faire la politique sans la violence et de façon inclusive. Mais, c’était un discours positif et c’est comme au Pdci. On dit : oui Guikahué est contre la paix. Pourquoi Bédié parle de plateforme, c’est pour emmener le Pdci au Fpi. Mais diantre, qu’est ce qui vous dit que les gens du Fpi ne sont pas des gens de paix aussi. Et puis dans des journaux, il y a des gens qui veulent faire l’histoire. Il la tronque. La rupture du consensus en Côte d’Ivoire n’est pas survenue en 1993. Elle est intervenue en 1990. Le consensus c’était 1957 et la rupture du consensus en 1990 ou il y a eu le multipartisme que nous avons mal vécu et que nous n’avons pas pu maitriser les uns et les autres, ce qui nous a conduits là ou vous savez. En 1993, c’était les effets collatéraux. Et les gens disent pourquoi, on veut emmener le président Bédié à parler aux gens du Fpi. Ce sont des ivoiriens. Je vais vous faire un rappel. En 1996, nous étions au gouvernement. Les gens ont la mémoire courte. Le président Bédié a pris sur lui d’ouvrir un dialogue avec le Fpi, avec Gbagbo. Il y a eu des discussions. Même si après, ils n’ont pas saisi la main tendue, mais le président Bédié l’a déjà fait. Il n’est pas à sa première expérience. Des gens disent pourquoi on veut mettre en place une grande plateforme qui regroupe les partis politiques ivoiriens pour rassembler, réconcilier. Est-ce que quelqu’un peut parler de réconciliation et être contre la paix. Donc, les journaux qui insultent les gens à tout moment et qui mettent de l’huile sur le feu, c’est eux qui sont contre la paix. Attention il ne faut pas qu’ils montrent au ivoiriens qu’il n’y aura de paix en Côte d’Ivoire que si le Pdci est subordonné au Rdr. Ça ce n’est pas une bonne paix. C’est ce qu’on veut me faire comprendre ? Qu’il n’y aura de paix que quand le Pdci est le soufis du Rdr, que le Rdr est couché sur le Pdci ou qu’il est le cheval qui supporte le Rdr. Et quand on dit qu’on doit faire autre chose, ce n’est plus la paix.

Dans certains articles on lit également vous êtes celui qui sanctionne, celui qui tient le bâton, quand les militants prennent position, vous les sanctionnés. Il ya le cas de Jean Marc Bédié qui est cité. Que répondez-vous à cette accusation ?
Est-ce que vous connaissez bien, les statuts et règlements intérieur du Pdci ? Il y a des articles qui parlent de sanctions dedans. Personne ne sanctionne, c’est chacun même qui se sanctionne. Quand vous êtes N’guessan Jérôme, membre du Bureau politique, que vous allez porter plainte contre votre parti, à la justice, c’est normal que le conseil de discipline vous sanctionne. Est-ce que c’est moi qui ai dit d’aller porter plainte ? Donc chacun mérite ce qu’il fait. C’est tout, moi je ne sanctionne pas. Moi, je suis là pour l’orthodoxie et le président Bédié a dit un jour : avez-vous vu une fois des enfants jeter des cailloux à un poteau électrique ? C’est parce qu’il n’y a rien là-dessus. Mais, ils lancent des cailloux dans les manguiers parce que là-haut, il y a des mangues mûres. Donc si tu es dirigeant et qu’on ne parle pas de toi, tu ne sers à rien. Plus ils me critiquent, ça veut dire que je fais bien mon travail de sauvegarde du Pdci-Rda. Si les journaux dont vous faites allusion m’insultent, c’est que ça leur fait mal.

Dans certains journaux, des gens s’offusquent que le président Bédié soit désigné comme le candidat du Pdci en 2020 ?
Ce ne sont pas des démocrates. C’est tout ça que j’appelle le terrorisme intellectuel. Il y a des gens qui veulent conditionner leur camarade. Laissons la liberté aux gens. Vous faites bien de me poser la question, parce qu’il ya eu ces derniers temps, des polémiques entre nous au parti. Je voulais dire que dans la vie, chaque chose vient en son temps. A la clôture du congrès extraordinaire, le président Bédié a dit que nous allons organiser une convention en 2019. Mais avant il a dit : dès à présent, je m’engage à instruire le chef du secrétariat exécutif à l’effet de redimensionner les structures de base pour redynamiser le Pdci. Aujourd’hui, notre priorité, no 1, c’est la redynamisation des bases. Deux actions majeures : tourner à l’intérieur du pays pour que la base soit au même niveau d’information à travers la sensibilisation et ensuite mobiliser. Deuxièmement, la cérémonie du 24 qui indique la nouvelle méthode de recrutement des militants. Voilà ce que nous sommes en train de faire. Quand nous allons arriver à un certain niveau, le président dira qu’on va à la convention. Là on parlera de candidature de tous les militants. Que tu aies 300 ans ou 35 ans, tu es dedans. Et le ministre Gnamien Yao, l’a si bien dit. Je ne partage pas totalement son intervention, mais il l’a si bien dit. Que la tradition au Pdci, c’est que tout vient du président. Donc, tu ne peux parler aujourd’hui de la candidature au Pdci en excluant le président, parce que le président peut dire : suivez cette personne, parce que lui seul est un organe. Il inspire et conduit la politique du parti. Chacun peut être candidat, chacun peut se préparer mais à la convention, ça doit être la discipline et on va choisir le candidat. Donc, vous ne pouvez pas dire d’emblée et pour quelle raison : toi tu peux être candidat et toi non. Mettons balle à terre, celui qui pense président tous les matins en se rasant, qu’il range sa lame rasoir. Le moment venu, on va donner le top départ et ils pourront être candidat. Pour l’instant si tu n’as pas un parti, tu ne peux être élu, donc construisons le parti. On était au Rhdp, on comptait les uns sur les autres. Maintenant qu’on a quitté le groupement, on compte sur nous-mêmes. Donc, on doit reprendre nos esprits et travailler pour compter. Donc construisez ce parti là qui fait rêver les ivoiriens. C’est ce que je fais. Un journal a écrit que voici ce qu’Adjoumani dit et qui fait mal à Guikahué. On veut que je réagisse, je ne dirai rien. Aujourd’hui, je ne réponds plus à quelqu’un qui n’est pas au niveau ou je suis. Si Kandia Camara parle, je parle. Si elle ne parle pas, je ne parle plus. Parce qu’il faut être au même niveau pour se parler.

Il y a un article non signé qui est passé dans plusieurs journaux. Cet article appelle vivement à des retrouvailles entre les présidents Bédié et Ouattara. Votre commentaire ?
Vous-même vous avez campé. Je n’ai rien a dire là-dessus. C’est la première fois que je vois dans un journal sérieux comme Fraternité Matin, qu’on publie un article qui n’est pas signé et à la fin, le journal indique que le nom des signataires dans notre prochaine édition. Je m’arrête là.

Propos recueillis par Gilles Richard OMAEL et D. Sory


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