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Fraternité Matin: Qui a détourné les 500 millions FCFA du plan social? Voici le rapport d’audit qui accable la gestion calamiteuse de Venance Konan

Venance Konan

Fraternité Matin: Qui a détourné les 500 millions FCFA du plan social? Voici le rapport d’audit qui accable la gestion calamiteuse de Venance Konan

Le jeudi 16 novembre 2017, le gouvernement ivoirien a annoncé un plan de restructuration de 1.4 milliard FCFA. Plus de six mois plus tard, la direction générale de Fraternité Matin a déclaré 900 millions FCFA, soit un gap de 500 millions FCFA perdus dans la nature. Depuis lors, toutes les tentatives des syndicats, pour savoir où sont passés les 500 millions FCFA se sont butées à un mur d’omerta, aussi bien au ministère de la Communication, qu’à la Primature et à la Présidence.
Contrairement à l’enveloppe annoncée par le gouvernement pour le plan de redressement du Groupe Fraternité-Matin, le journal gouvernemental, pour le volet social et la formation, évalué à 1,4 milliard de FCFA, seulement 900 millions FCFA ont été mis à la disposition de la Direction Générale de Fraternité Matin. Le déblocage du reste des fonds estimé à 500 millions FCFA reste hypothétique. En dépit des démarches entreprises par les syndicats personne ne leur explique où sont passés les 500 millions FCFA de différence.
Dans le cadre de la restructuration de la Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (SNEPCI), éditrice du quotidien pro-gouvernemental ivoirien, Fraternité matin a procédé, il y a quelques jours, au licenciement pour «motifs économiques » de 123 agents dont 11 journalistes. Les agents touchés par le licenciement économique à Fraternité Matin le journal ivoirien de service public, devraient effectivement quitter l’entreprise et cesser toute activité, le mardi 18 décembre prochain.
« Ils bénéficieront de traitements d’accompagnement », a assuré jeudi 22 novembre 2018, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, à l’issue d’un Conseil des ministres. « Les uns et les autres qui se retrouvent dans cette situation bénéficieront des différents traitements d’accompagnement qu’exigent une situation de licenciement économique », expliquait Sidi Touré, face à des journalistes à la présidence.
En novembre 2017, le gouvernement avait adopté un “plan de redressement” de Fraternité Matin comportant un volet social d’un coût de 1,4 milliard FCFA. Le problème, c’est que contrairement à cette enveloppe annoncée par le gouvernement pour le volet social et la formation, seulement 500 millions de FCFA ont été octroyés à la Direction Générale de Fraternité Matin. Alors que la Direction avait d’abord annoncé 500 millions, puis 900 millions de FCFA. Il reste donc toujours un gap de 500 millions de FCFA. Le déblocage du reste des fonds reste hypothétique. C’est donc avec ce montant que la Direction Générale a géré le Volet social des licenciés.
Conséquence, au lieu de la recommandation faite par le ministre de tutelle d’alors (Bruno Nabagné Koné, ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste), de donner au moins 24 mois de pécule à chaque travailleur, l’entreprise ne s’est résolue qu’à consentir entre cinq et douze mois de pécule aux candidats au départ volontaire (outre les droits légaux). Et selon la répartition par tranches, plus vous être proche de la retraite (jusqu’à 59 ans), moins vous percevez.
Après analyse de la situation, les délégués du personnel et syndicaux à travers une résolution tenue le 17 août 2018 ont affirmé leur désapprobation totale des conditions de mise en œuvre du Volet social du Plan de redressement et ont demandé au gouvernement de faire diligence pour que l’engagement pris devant la Nation en Conseil des ministres le 16 Novembre 2017 soit respecté. Il y va de la vie des travailleurs et de l’avenir de leurs familles.
Plusieurs négociations ont eu lieu entre la direction générale et les Délégués du personnel et syndicaux en juillet et août 2018 sans qu’aucune avancée ne soit enregistrée. Il s’agissait d’obtenir une rallonge de l’enveloppe de sorte que le pécule proposé soit acceptable. Les syndicats ont rencontré le ministère de la Communication, l’Inspection générale et ont eu des contacts avec la Primature mais jusqu’à ce jour, personne ne leur explique où sont passés les 500 millions FCFA de différence.

Voici le rapport d’audit accablant sur la gestion calamiteuse de Venance Konan
«La SNPECI connaît également de graves dysfonctionnements. Ceux-ci se traduisent notamment sans exclusive, par : le fonctionnement de type administration publique, en l’absence de la définition d’une culture d’entreprise orientée sur la rentabilité et l’efficacité ; l’inefficience de la coordination des activités des directions / départements /services, en l’absence d’un manuel de procédures ; l’absence d’une culture de management par objectifs et d’outils d’évaluation de la performance des ressources humaines ; les limites de l’audit interne ;
la gestion de l’entreprise en dehors des recommandations ou plans d’action arrêtés au titre du plan stratégique 2011-2015 ; le déficit de communication interne se traduisant par un manque d’adhésion du personnel de décisions et aux orientations du management ; la mise en œuvre tardive d’un schéma directeur informatique, pour pallier l’insuffisance du système d’information et la faible automatisation des tâches, inadaptées à un environnement national et mondial en permanente mutation technologique ; l’existence de nombreux contentieux ou litiges avec le personnel licencié ».

La structure financière de la SNPECI est déséquilibrée
« La sous-performance de l’activité a obéré de manière subséquente, la structure financière de la SNPECI. Les fonds propres se situent à fin 2015 à 1milliard de FCFA contre un niveau de 9 milliards en raison des pertes cumulées. Dans ce contexte, le Fonds de roulement (FR) de la SNPECI est négatif et se dégrade, passant de -965 millions de FCFA en 2012 à -3,6 milliards de FCFA en 2015.
Cette situation résulte des réévaluations d’actifs successives réalisées en 2013 et en 2015 pour un montant global de 4 milliards de FCFA, dans un contexte de faible endettement à moyen et long terme de l’entreprise et de fragilisations des fonds propres liée aux pertes cumulées enregistrées. Au demeurant, hors réévaluation des actifs le niveau du Fonds de roulement demeure négatif, et traduit ainsi, l’incapacité structurelle de la SNPECI à disposer de ressources longues pour financer les dépenses d’investissement, et à dégager de la liquidité pour financer le cycle d’exploitation.
Les fonds propres de la SNPECI sont également surévalués. A minima les fonds propres retraités sur base du produit exceptionnel 2014 devraient représenter un montant de -271 millions de FCFA à fin 2015 contre le niveau actuel de 1 milliard de FCFA ».

Les 3 critères retenus pour le licenciement collectif pour motifs économiques
Les emplois à faible à faible valeur ajoutée : Il s’agit d’emplois ne correspondant plus au nouveau modèle économique de la Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire dite SNPECI. Ce sont des emplois qui ne participent pas au cœur-métier qui est la presse et l’imprimerie.
Ces emplois qui participent de la sécurité de la maintenance ( mécaniciens du parc auto), entretien (technicien de surface) et de la médecine du travail feront l’objet de sous-traitance, de sorte que le personnel qu’ils occupaient sera purement et simplement congédié. La sous-traitance concernera également les chauffeurs dont ne seront maintenus que ceux attachés aux Directeur Général et Directeur Général adjoint.
Les effectifs faiblement qualifiés : Ce critère concerne les salariés qui sont faiblement qualifiés. Ils sont pour la plupart dépourvus des prérequis qui devraient permettre, si besoin en était, d’être reconvertis. Seulement l’analyse de leur profil individuel n’autorise pas une reconversion par la formation, le coaching ou le tutorat des nouveaux emplois.
Les salariés en situation particulière : Congé maladie de longue durée (au delà de la période légale de suspension du contrat de travail) ou tout autre cas d’indisponibilité. Cette analyse a permis de dégager une liste de 123 employés dont les noms figurent sur la liste définitivement arrêtée.
NDLR : en dépit de ces trois critères, qui excluent les acteurs des médias de la presse et de l’imprimerie, les licenciements visent des journalistes (soupçonnés de ne pas soutenir le RHDP), dont une Super Ebony et des chefs de service réputés, ans le coeur de métier de la presse.
Ivoiresoir.net


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