Affaire « Le Piège constitutionnel en préparation »… «Vers le syndrome Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire ?» (Sylvain Takoué)
Affaire « Le Piège constitutionnel en préparation »… «Vers le syndrome Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire ?» (Sylvain Takoué)
Sylvain Takoué, Président du Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.), prévient : « Veut-on qu’on aille vers le syndrome Compaoré en Côte d’Ivoire ? »
Selon le Journal Le Nouveau Réveil, dans sa livraison N°5106 du mercredi 27 février 2019, un « piège constitutionnel », qu’orchestrerait le régime en place pour se maintenir à la tête du pays, serait actuellement « en préparation avec l’Assemblée nationale et le Sénat », confirmant les grands slogans triomphalistes, tels que « 2020 est bouclé, géré, calé », pompeusement affichés, ces derniers temps, par le pouvoir RHDP unifié. « Leur manœuvre passe par une modification de la Loi fondamentale. Des indiscrétions, il ressort que le RHDP envisage d’introduire dans la Constitution ivoirienne votée par voie référendaire, plusieurs nouvelles lois pour une réforme constitutionnelle. En plus donc du parrainage électoral pour lequel l’idée est murie depuis un bon moment, il souhaite y ajouter le plafonnement de l’âge de candidature à l’élection présidentielle. Ainsi, outre le nombre de signatures d’élus qu’on pourrait poser comme condition à chaque candidat, le RHDP, selon des sources bien introduites, veut aussi faire descendre le plafond de l’âge maximum requis, lequel verrou avait été sauté au dernier référendum de 2016. L’âge maximum du candidat à l’élection présidentielle pourrait être ainsi ramené à 75 ans comme par le passé. L’âge minimum pourrait aussi subir une modification », nous apprend-t-on, à la lecture du Journal.
Toujours selon Le Nouveau Réveil (qui dit que « ces informations majeures » proviendraient « des voix qui comptent au sein des Unifiés »), « pour mener à bien cette action, le régime veut abandonner la voie référendaire comme par le passé pour s’appuyer cette fois-ci sur l’Assemblée nationale et le Sénat, les deux chambres réunies ». Ce qui expliquerait, de l’avis de ce Journal, « le débauchage tous azimuts de députés ». Mais l’information livrée va plus loin et indique, notamment, que : « Le RHDP qui se vante de posséder 164 députés sur 250, et 50 sénateurs sur 66, pense pouvoir avoir la majorité qualifiée qui lui permettrait la mise à exécution de cette stratégie tout en s’appuyant sur le tiers de sénateurs que le président de la République pourrait nommer très bientôt. C’est d’ailleurs à juste titre que depuis quelque temps, le RHDP a fait du débauchage d’élus son véritable cheval de bataille. Et ce, dans le seul but de les utiliser pour éliminer des potentiels candidats pour l’élection présidentielle de 2020 », conclut le Journal en question.
Notre sentiment est que le risque est grand, pour le pouvoir RHDP unifié, d’abandonner la voie référendaire pour vouloir imposer, unilatéralement, à tout le peuple ivoirien, ses désirs monarchistes. Le parallélisme des formes (juridiques) voudrait que la procédure référendaire fût requise pour modifier subséquemment des dispositions existantes d’une Constitution adoptée par élection référendaire, ou pour lui en ajouter de nouvelles.
Si c’est, malheureusement, le contraire qui se passe, dans l’idée et dans l’acte ainsi prémédités, pour vouloir contourner le précédent référendaire de 2016, en vue d’une réforme constitutionnelle dont tout le monde devine aisément le but qui est attentatoire aux libertés démocratiques, qu’on se souvienne, alors, de la très mauvaise expérience vécue, en la matière, par l’homme fort du palais de Kosiam, au Burkina Faso en 2014. Autrement dit, veut-on qu’on aille, tout droit, vers le syndrome Compaoré en Côte d’Ivoire ?
La logique, pour ce projet ( ?) de réforme constitutionnelle, aurait tout au moins voulu que la forme épousât, tant juridiquement que politiquement, le fond. La raison en est qu’il s’agit, avant tout, d’associer la légitimité populaire à cette initiative de l’Exécutif, puisque c’est au peuple qu’il revient de juger absolument de la légitimité, ou non, de la réforme envisagée dans la Constitution actuelle. Car, s’appuyer exclusivement sur une majorité d’élus, expressément taillée sur mesure (allusion faite à leur récent débauchage massif par l’Exécutif), pour vouloir contourner le peuple qui a lui-même voté, par référendum, la Constitution de 2016 ayant remplacé, par ce même procédé de vote direct populaire, l’ancienne Constitution référendaire d’août 2000, serait vraiment mépriser ce peuple-là. Mais que nos gouvernants en mal d’inspiration réfléchissent donc d’abord bien à leur projet de réforme constitutionnelle unilatérale, si cela était vraiment ce qu’ils mijoteraient dans les coulisses du pouvoir, avant de s’y lancer, tête baissée comme un bélier (sigle de leur RHDP).
On ne défie, ni ne provoque inutilement ainsi le peuple, même silencieux, calme et patient, mais qui a toujours le dernier mot de la légitimité en sa possession. Le peuple du Faso a prouvé cela face à Blaise Compaoré qui voulait aussi manipuler, de façon unilatérale, la Constitution de l’Etat Burkinabè et continuer à imposer la longévité de son pouvoir politique. Evincé par la révolte populaire, il a été dépossédé du pays des hommes intègres et se retrouve, voilà 5 ans aujourd’hui, en exil en Côte d’Ivoire. Un homme prévenu n’en vaut-il pas deux, selon l’adage ? Allons seulement…
Sylvain Takoué,
Président du
Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.),
Pour adhérer à notre Mouvement : 58 30 40 00.
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