Assemblée Nationale-3 groupes parlementaires crient leur ras-le-bol: «Nous sommes fatigués de ces violations incessantes, répétées, sans discontinue de notre Constitution, de nos règlements, de nos lois»
Assemblée Nationale-3 groupes parlementaires crient leur ras-le-bol: «Nous sommes fatigués de ces violations incessantes, répétées, sans discontinue de notre Constitution, de nos règlements, de nos lois»
Les groupes parlementaires PDCI-RDA, Rassemblement et Vox Populi en chœur ont crié leur ras-le-bol, ce mercredi 24 avril, depuis le QG de la députée de Cocody, Yasmina Ouégnin (Vox populi). « Nous sommes fatigués de ces violations incessantes, répétées, sans discontinue de notre Constitution, de nos règlements, de nos lois », ont-ils dénoncé.
«Il est incroyable de demander à des citoyens de respecter la loi alors que les députés eux-mêmes qui sont censés être les législateurs ne respectent pas les résolutions, les lois, les textes dont ils se sont librement dotés. C’est très important de le comprendre. Le règlement de l’Assemblée Nationale a été réédité et réactualisé courant 2018 et c’est ce règlement-là qui a été violé une première fois au moment de l’élection du président de l’Assemblée Nationale le 7 mars 2018 et qui est de nouveau violé aujourd’hui. (…) C’est le bureau qui définit le calendrier parlementaire, c’est le bureau qui définit la conférence des présidents. C’est le bureau qui définit la recevabilité des textes, c’est le bureau qui définit la composition des commissions, c’est le bureau qui définit la levée des immunités et la sanction à prendre face à l’indiscipline de certains députés. Et ce bureau n’est pas à quémander. Toutes les mouvances, tous les courants politiques au sein de l’Assemblée nationale doivent y figurer. C’est cela qu’on demande. Nous sommes fatigués de ces violations incessantes, répétées, sans discontinue de notre constitution, de nos règlements, de nos lois », se sont plaints les groupes parlementaires PDCI-RDA, Rassemblement et Vox populi par la voix de Yasmina Ouégnin. C’était à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue ce mercredi 24 avril au siège du groupe parlementaire Vox Populi sis à Cocody pour fustiger la représentation des partis de l’opposition au sein du bureau de l’Assemblée nationale. Une configuration à eux imposée par le nouveau président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, dans le mépris total de la configuration politique de l’Assemblée Nationale et mieux, des règles de fonctionnement de celle-ci.
Tout pour le RHDP et pas grand-chose pour les autres
Ainsi donc, le 17 avril 2019, dans le cadre de la consultation des groupes parlementaires pour la constitution du Bureau, Amadou Soumahoro a proposé à chacun des groupes parlementaires de l’opposition, la répartition suivante : pour le groupe parlementaire PDCI-RDA, 1 Vice-président, 01 Questeur, 0 Secrétaire. Pour le groupe parlementaire Rassemblement ; 0 Vice-président, 0 Questeur, 01 Secrétaire. Et enfin pour le groupe parlementaire Vox populi, 0 Vice-président, 0 Questeur, 01 Secrétaire. Soit donc 4 postes pour l’ensemble des trois groupes parlementaires qui totalisent un effectif de 94 députés. Et quelle est la quote-part du RHDP dans ce bureau ? Eh bien, il s’approprie 10 Vice-présidents, 02 Questeur, et 10 Secrétaires soit 22 postes. Une grave violation que les groupes parlementaires de l’opposition ne pouvaient laisser passer d’autant plus qu’en principe, selon le règlement de l’Assemblée nationale, la répartition devait être faite comme suite. Avec un nombre de 68 députés, le groupe parlementaire PDCI-RDA devrait disposer de 03 Vice-présidents, 01 Questeur, 03 Secrétaires. Le groupe parlementaire Rassemblement avec 16 membres devraient se voir attribuer 01 Vice-président, 0 Questeur, 01 Secrétaire et le groupe parlementaire Vox populi avec 10 membres de disposer de 01 Vice-président, 0 Questeur, 01 Secrétaire. Le RHDP avec ses 153 députés de s’en sortir avec 06 Vice-présidents, 02 questeurs, 07 secrétaires. Seulement voilà, le président de l’Assemblée Nationale a décidé d’en faire à sa volonté et de faire grâce au RHDP de 22 postes au sein du bureau de l’Assemblée Nationale. Une volonté qu’il a confirmée le mardi 23 avril dernier.
Amadou Soumahoro invité à suivre les traces de ses prédécesseurs
Au regard de tout cela, les groupes parlementaires PDCI RDA, Rassemblement et Vox Populi, à leur plus haut niveau, «Condamnent cette nouvelle violation des règles de fonctionnement qui fait suite au non-respect des décisions du Bureau de l’Assemblée nationale lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale ; Dénoncent les agissements du Président de l’assemblée nationale qui sont contraires au règlement de l’Assemblée Nationale et aux usages de cette haute institution dont les règles d’organisation et de fonctionnement, écrite ou non, sont tirées des meilleurs pratiques universelles ; Invitent le président de l’assemblée Nationale à se mettre au-dessus des considérations politiques pour trouver avec les groupes parlementaires, le consensus nécessaire à la mise en place et au fonctionnement régulier du bureau de l’assemblée nationale dans l’intérêt supérieur de la nation, comme l’ont fait toutes les illustres personnalités qui l’ont précédé dans cette haute fonction ; Interpellent la communauté nationale et Internationale particulièrement les Organisations interparlementaires et des droits de l’homme sur les dérives autocratiques observées malheureusement ces derniers temps dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale et qui ternissent gravement l’image de cette prestigieuse institution », ont martelé les groupes parlementaires de l’opposition. A la question de savoir quelle disposition comptent-ils prendre si le président de l’Assemblée nationale et le RHDP décident de ne point céder, Maurice Kakou Guikahué a répondu qu’ils convoqueront à nouveau une conférence de presse pour faire savoir leur démarche. En attendant donc, Amadou Soumahoro fait la pluie et le beau temps à la tête de la présidence de l’Assemblée Nationale…
MB
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