Côte d’Ivoire-Les vérités crues du ministre Remi Allah Kouadio à Alassane Ouattara: “La construction de l’Etat de droit est un échec en Côte d’Ivoire… les tensions entre acteurs politiques vont crescendo”
Côte d’Ivoire-Les vérités crues du ministre Remi Allah Kouadio à Alassane Ouattara: “La construction de l’Etat de droit est un échec en Côte d’Ivoire… les tensions entre acteurs politiques vont crescendo”
L’ex-ministre (PDCI) Rémi Allah Kouadio attaque Ouattara. Il estime que “dans la construction de l’Etat de droit, (le Ghana a) réussi là où nous sommes encore en échec et cherchons à les imiter sans état d’âme”. Un pavé dans la marre du Président Alassane Ouattara.
« La Côte d’Ivoire connait des turbulences depuis le décès du Président Houphouët Boigny. Turbulences qui ont connu leurs paroxysmes avec le boycott actif de 1995, le coup d’Etat de 1999, la rébellion de 2002 et la crise électorale de 2011.
Après chacune de ces poussées de fièvre, l’esprit de Paix que le Président Houphouët a inculqué patiemment avec constance au peuple ivoirien, son peuple, reprend le dessus pour éviter l’irréparable. Mais les solutions apportées peut-être imparfaites et surtout la mauvaise foi nous ramènent régulièrement à une remise en cause de la cohésion de la société ivoirienne. Ainsi depuis 2017, les tensions entre acteurs politiques vont crescendo et cela ne rassure personne.
Dans ce contexte tendu où l’existence de notre parti, le PDCI RDA, était menacée, le Réseau PDCI notre héritage n’a jamais faibli dans la défense des intérêts légitimes du PDCI RDA. Vous êtes apparus à certains moments comme l’un des derniers remparts contre la liquidation du PDCI. Je voudrais, Monsieur le Président du Réseau, vous exprimer mon admiration et la reconnaissance des militants à vous et à vos collègues du Réseau Pdci notre héritage.
Votre détermination a pu vous faire passer pour des va-t-en guerre, ce qui n’est pas exact, mais pas du tout. La preuve en est cette heureuse initiative que vous venez de prendre en organisant ″la journée Nationale de la Fraternité et de la Paix”.
Ce faisant, vous vous inscrivez dans la philosophie du Père Fondateur, Felix Houphouët-Boigny, qui a fait de la Paix, du dialogue et du progrès, les piliers de son action politique. Et ce sont les mêmes valeurs qui meublent les idéaux du PDCI-RDA qui a su, comme le proclame notre hymne national, dans la Paix ramener la liberté en Côte d’Ivoire et dans bien d’autres pays Africains″. Journée de la Paix et de la fraternité.
Fraternité, cette valeur humaine qui conjugue bienveillance, solidarité, affection est présentée comme la quête ultime de la Nation Ivoirienne puisque notre hymne National s’achève sur l’aspiration à une ″patrie de la vraie Fraternité”. La promotion de cette valeur noble contribue à l’avènement de la Paix si chère au Président Henri Konan Bédié.
La Paix n’est pas seulement l’absence de conflit, l’absence de violence. La Paix est une dynamique amenée par les valeurs humaines, ces valeurs qui créent le lien à autrui en touchant l’humanité de l’autre à partir de Notre propre humanité. Ces valeurs qui sont notamment, le respect, la considération, la réciprocité, la solidarité envers l’autre et j’en passe contribuent efficacement à la dynamique de Paix.
La dynamique de la Paix constamment entretenue par des interactions positives nous permet d’atteindre ensemble l’harmonie de notre société. Tout ceci pour dire simplement cela : la Paix se nourrit de justice, de vérité et d’amour. Bref, de bonne foi.
Comme le Ghana…
Et cette valeur ethique qu’est la justice qui est elle-même un préalable à la Paix n’est accessible que si dans un pays, la démocratie, le respect des libertés publiques et le civisme sont une réalité. La construction de l’Etat de droit, qui est une nécessité absolue, est de la responsabilité de tous, certes, mais particulièrement des Elites qui sont aux affaires dans tous les domaines d’activités de la Nation. Oui, la Construction de l’Etat de droit doit relever d’une volonté individuelle de chacun et d’un idéal commun partagé par tous.
Volonté individuelle de respect de principes forts facteurs de cohésion sociale qui fondent nos convictions et nos comportements. Ces principes, telles que l’équité, la réciprocité, la reconnaissance, ne peuvent pas et ne doivent pas s’appliquer en fonction des circonstances et des personnes en cause. Le respect de nous-mêmes et des autres nous commande d’être constants.
Idéal commun parce que sans Etat de droit,il ne peut y avoir de développement économique et social durable. C’est l’Etat de droit qui induit le facteur indispensable à l’économie dans toutes ses dimensions à savoir la confiance, cet élément immatériel mais ô combien précieux pour l’économie d’un pays. Penser cela n’est pas une vue de l’esprit. Un pays voisin juste à côté de nous a réussi à instaurer après une histoire récente au moins aussi tumultueuse que la nôtre cet Etat de droit. Et les résultats sont là. Ainsi:
– Faire de la politique dans ce pays n’est plus un risque mortel mais une activité noble au service des autres.
– Un ancien Président de la République se permet même de descendre de sa voiture pour régler la circulation parce qu’il n’a rien à craindre.
– Les anciens Présidents de la République se retrouvent régulièrement dans une ambiance fraternelle faite de respect mutuel et de convivialité.
– Le Président actuel se baisse pour saluer un de ses prédécesseurs en signe de respect. A la vue de tout cela, le monde entier ressent respect et admiration pour ce pays frère.
– Ce pays se passe des institutions financières multilatérales pour aller emprunter avec succès les ressources nécessaires à son développement sur le marché tant il inspire confiance aux investisseurs.
– Tout cela, chacun de nous ici l’a vu sur les réseaux sociaux. Eh bien si cela est possible dans ce pays frère, cela est donc possible en Côte d’Ivoire.
Habituellement, c’est nous qui »sommes devant « dans la sous-région. Cette fois-ci, reconnaissons avec humilité que dans la construction de l’Etat de droit, ces frères ont réussi là où nous sommes encore en échec et cherchons à les imiter sans état d’âme.
Nous avons l’impérieux devoir de laisser aux générations futures une Côte d’Ivoire où la démocratie, le respect des droits de l’homme et l’esprit civique seront une réalité irréversible. Cette journée de la Paix et de la Fraternité démontre à la face de la Nation et du monde la soif de Paix, de fraternité, de solidarité, bref de cohésion du PDCI et de son Président, Henri KONAN BEDIE, pour la Nation Ivoirienne.
Chers frères et chères sœurs, inscrivons-nous dans cette dynamique de Paix et de fraternité qui est plus agréable que cette tension conflictuelle perpétuelle qui tue chaque Ivoirien à petit feu et lui gâche son existence au quotidien. Tous ensemble pour la paix et la fraternité en Côte d’Ivoire.
Rémi Allah Kouadio
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