Orpaillage clandestin-Le Général Ouassénan Koné hausse le ton: «Mais n’importe qui ne peut pas se lever comme ça pour venir faire ce qu’il veut dans notre pays tout de même»
Orpaillage clandestin-Le Général Ouassénan Koné sort de sa réserve et hausse le ton: «Mais n’importe qui ne peut pas se lever comme ça pour venir faire ce qu’il veut dans notre pays tout de même»
A l’occasion de la visite que lui a rendue le Mouvement des cadres et entrepreneurs engagés pour le PDCI-RDA (MCEE), le Général Ouassenan Koné a bien voulu que ses visiteurs lui posent toutes les questions qu’ils désiraient. Ci-dessous, une première partie des échanges.
Pourquoi vous n’êtes pas parti au RHDP, comme bien d’autres cadres du PDCI-RDA ?
Qu’est-ce que le RHDP va m’apprendre ? Qu’est-ce qu’il va m’apporter ? Et puis quand on a été le disciple d’un homme comme le président Houphouët-Boigny, il faut rester fidèle à son enseignement. Il faut rester fidèle à ses convictions, il faut rester fidèle à sa ligne politique et c’est ce que je fais et c’est ce que je ferai toujours. Je l’ai même dit à beaucoup de personnes. Ce que nous n’avons pas été sous le président Houphouët, ce n’est pas maintenant qu’on le sera. Et puis, vous-mêmes, vous êtes d’accord avec moi qu’être collaborateur du président Houphouët, c’est quelque chose qui n’arrive pas à tout le monde. Alors, je vous dis, pour rien au monde, je ne quitterai le PDCI pour un autre parti politique. Vous savez, je ne me vois pas personnellement en train de quitter le PDCI.
Aujourd’hui, le président Bédié est attaqué de toutes parts parce qu’il a parlé d’orpaillage clandestin et de fraude sur la nationalité. Quelle est votre position face à cette situation ?
Moi, quand j’étais le Commandant supérieur de la gendarmerie, j’étais pratiquement le responsable de la lutte contre l’exploitation clandestine du diamant. Moi, je suis un militaire, je ne suis pas allé de main morte. Ceux qui étaient dans la zone là-bas, on les a chassés et pour de bon. Est-ce que vous en entendez parler actuellement ? Mais, il y a encore du diamant là-bas. Mais depuis, les gens n’y vont plus. Donc, il y a eu des dispositions qui ont été prises et on a chassé les gens de cette zone.
Nous ne pouvons pas accepter que des gens viennent d’ailleurs pour venir piller nos richesses. Ce n’est pas de la xénophobie. Vous, si vous allez faire de l’exploitation dans leur pays, vont-ils accepter? Non. C’est une réalité. Alors quand les gens disent que Bédié fait preuve de xénophobie, je dis non. Il y a l’intérêt de notre pays à défendre. Je pense que cet intérêt-là se présente. Au contraire, nous devons nous serrer les coudes pour le défendre.
Alors pour moi, il ne doit pas y avoir d’orpailleurs sur toute l’étendue du territoire national. Celui qui veut faire de l’orpaillage, eh bien, il doit faire une demande régulière. L’Etat lui donne une autorisation d’exploitation et puis, voilà. Mais n’importe qui ne peut pas se lever comme ça pour venir faire ce qu’il veut dans notre pays tout de même. Voilà ma position.
Partout où vous avez servi, il y a eu des solutions durables aux problèmes vécus. On se souvient de vos “opérations coups de poing”, avec vous-même sur le terrain. Ces opérations ont contribué à assagir la population à l’époque Mais, après l’on vous met à l’écart. Alors que vous êtes une grande valeur en Côte d’Ivoire. Vous êtes même un écrivain, beaucoup ne le savent pas… ?
J’ai écrit quatre livres. C’est l’accomplissement d’une mission. Lorsqu’on vous confie une mission, vous l’accomplissez. Quand la mission est terminée, vous rentrez dans les rangs. C’est cela et moi, ma formation militaire fait que quand j’ai accompli ma mission, je n’attends pas de compliments ou de récompenses et autres. C’est cette formation que nous avons. Donc, quand un problème se pose et qu’on s’adresse à moi, je fais ce que je dois faire.
Je vais vous surprendre. Lorsque la rébellion a éclaté en Côte d’Ivoire en 2002, permettez que je ne cite pas de nom, mais il y a des personnes qui sont allées voir le président Gbagbo. Et, ils lui ont dit : cette rébellion-là, il faut appeler le Général Ouassénan comme ministre de la Défense et il va nous mater cette rébellion et on ne va plus en parler. Alors Gbagbo a répondu : bon, je vais voir ça. Merci de votre sollicitude, je vais voir ça. Et la personne est partie.
Une autre qui est venue le voir après s’est entendu dire par Gbagbo : vous savez ce que telle personne est venue me dire ? Elle dit d’appeler Ouassénan. Je sais qu’il est capable de mettre de l’ordre, mais s’il met de l’ordre et qu’il ne veut plus me donner mon fauteuil, je fais quoi ? Il a sa part de raison, d’ailleurs, il ne s’en cachait pas, puisqu’à plusieurs reprises, les gens ont demandé que je sois ministre de la Défense avec lui. Même la communauté internationale l’avait souhaité, mais il n’a pas voulu.
Bien plus tard, la même communauté internationale a souhaité que je sois le Premier ministre pour mettre de l’ordre. Il a dit publiquement à la télévision, parmi vous beaucoup ont suivi que : moi, d’appeler, lui, le général Ouassénan comme Premier ministre ? Il faut être fou pour voir la mort venir et aller l’embrasser. Ça c’est l’expression de Gbagbo ça. Qu’est-ce que vous voulez, je fais mon travail, si cela effraie d’autres personnes, qu’est-ce que je peux faire ? Rien.
Avec afriksoir
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