Travail des enfants-Comité national de surveillance: Les USA menacent le cacao ivoirien, que fait Mme Dominique Ouattara avec les 76 milliards de la lutte ?
Travail des enfants-Comité national de surveillance: Les USA menacent le cacao ivoirien, que fait Mme Dominique Ouattara avec les 76 milliards de la lutte ?
Les sénateurs démocrates Ron Wyden de l’Oregon et Sherrod Brown de l’Ohio ont envoyé une lettre le 16 juillet dernier au département de Sécurité intérieurs américaine (DHS) afin de faire appliquer les lois interdisant les importations de cacao issus du travail des enfants et invitent la Douane et à la protection des frontières (CBP) à bloquer les importations de cacao faisant l’objet de travaux forcés et, le cas échéant, de mener une enquête pénale, souligne dans un communiqué le sénateur Wyden.
«Nous vous écrivons pour exprimer notre inquiétude persistante face au fait que des importations de cacao contenant du travail forcé, notamment du travail forcé des enfants, continuent d’entrer aux États-Unis », peut-on lire.
Cette lettre fait suite à l’enquête publié le 5 juin dernier dans le Washington Post « Cocoa’s Child Workers », qui informe à l’appui de récits et photographies l’importance du travail des enfants dans la chaine d’approvisionnement du cacao en Afrique de l’Ouest.
La Côte d’Ivoire est particulièrement visée relatant que le travail forcé est très enraciné dans l’industrie ivoirienne, tellement qu’il est impossible de distinguer le travail de enfants des autres agriculteurs lors de l’importation de cacao. « Nous vous demandons de coordonner ces efforts de mise en application avec les services de l’immigration et des douanes (ICE) afin de déterminer si une enquête criminelle est justifiée ».
Les grandes sociétés chocolatières importatrices des Etats Unis sont également ciblées : « Hershey, Mars, Nestlé, avaient initialement convenu d’éliminer le travail des enfants de leurs chaînes d’approvisionnement en Afrique de l’Ouest d’ici 2005. Malheureusement, elles n’ont pas respecté ce délai, et le recours généralisé au travail des enfants dans le secteur persiste».
Des mesures sont ainsi demandées : « Nous vous exhortons à utiliser l’autorité renforcée en vertu de la section 1307 pour prendre des mesures immédiates afin de mettre un terme au flot de cacao produit dans notre pays par le travail forcé », car « le bien-être de deux millions d’enfants en dépend».
Wyden et Brown n’en sont pas à leurs premiers coups d’essai. En 2015, Ils ont obtenu un amendement au paquet commercial qui permettait aux États-Unis d’importer des produits fabriqués avec du travail forcé, y compris le travail forcé des enfants, si l’offre n’était pas suffisante pour satisfaire la demande intérieure.
Les États-Unis ont importé pour $ 608 millions de cacao en provenance de Côte d’Ivoire et $ 100 millions de pâte de cacao en 2018 .
Source: Commodafrica
Le budget prévisionnel du plan de lutte contre le phénomène en Côte d’Ivoire passe de près de 13 milliards à plus de 76 milliards de FCfa.
La Côte d’Ivoire a validé officiellement, mardi dernier, son troisième plan d’action national de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants. Le budget est évalué à plus de 76 milliards de FCfa. Alors que le précédent plan (2015-2017) avait un budget prévisionnel de 12 milliards 980 millions 296 mille 600 F CFa. Cette hausse du budget vise à réduire de manière significative le fléau, s’attaquer à ses causes profondes, et aborder le sujet dans sa globalité. Selon la Première dame Dominique Ouattara, présidente du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (Cns), les enfants ne doivent pas être soumis à des travaux dangereux. Par contre, les adolescents peuvent exécuter pendant les vacances scolaires des travaux légers ne mettant pas en péril leur santé.
C’est qu’au dire de la secrétaire exécutive du Cns, Sylvie Patricia Yao, le plan d’action national 2019-2021 change d’approche. Il ne s’agit pas de mettre en œuvre une approche sectorielle mais une vision globale. C’est-à-dire, celle qui intègre cette lutte dans le programme social du gouvernement. Des aspects dudit programme sont pris en compte tel que le projet des filets sociaux productifs pour aider les familles démunies. « Le budget répond à la nécessité de s’attaquer aux causes profondes et aux nouveaux défis liés à la lutte contre le travail des enfants comme par la mise en place d’un système national de traçabilité du cacao (géolocalisation des parcelles, recensement des producteurs) et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de communication », dira-t-elle.
Ce budget s’articule autour de trois axes. L’accès des enfants aux services sociaux de base, la réduction de la vulnérabilité socioéconomique des familles et des communautés, le cadre institutionnel, juridique et programmatique de lutte contre le phénomène. Plus de 70 milliards de FCfa seront consacrés aux deux premiers axes. Les programmes sociaux, le Cns, le Cim, des partenaires nationaux et internationaux (agences des Nations unies, industrie du chocolat, conseil du café cacao…) apporteront leurs contributions.
Bilan du plan 2015-2017
Faisant le bilan du précédent plan d’action, elle a relevé la volonté politique du Président de la République, Alassane Ouattara, qui a créé en 2011 par décret les deux comités nationaux chargés de lutter contre ce fléau, le comité interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants. Lequel comité est composé de 12 ministères. Il y a le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (Cns), qui comprend 12 structures dont des Ong, des organisations d’employeurs.
De 2015 à 2017, le plan a été exécuté à 73,96 % pour des activités réparties sur quatre axes. La prévention du phénomène, l’assistance et la protection des victimes, la poursuite et la répression des trafiquants, la coordination et le suivi-évaluation des actions. Des campagnes de sensibilisation concernant l’interdiction et la répression par la loi du travail des enfants ont été menées. Plus de 70 000 acteurs (corps préfectoral, magistrats, assistants sociaux…) intervenant dans la chaîne de remédiation ont été formés. Grâce au gouvernement et au soutien de l’Unicef, plus de 700 000 écoliers qui n’avaient pas d’actes de naissance ont vu leur situation régularisée à l’état civil. Plus de 100 cantines construites en zones rurales. Concernant des actions de secours, 8000 enfants à risque d’exploitation et victimes ont été secourus et pris en charge pour une réinsertion familiale. Un centre d’accueil pour enfants en détresse a été construit par la fondation Children of Africa à Soubré. Deux autres sont en finition à Bouaké et Ferkessédougou. Au niveau de l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables, 43 centres de santé ont été réalisés et équipés, 1046 pompes hydrauliques villageoises améliorées, 200 000 femmes ont bénéficié du Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire dont plus de 33 000 personnes en zones cacaoyères. S’agissant des enquêtes et opérations de police, celles de la sous-direction de la police criminelle ont permis de condamner 187 trafiquants. Dominique Ouattara a mis le cap sur l’échiquier international (Europe et États-Unis) pour communiquer sur les efforts du pays et partager les expériences dans ce combat. Des accords de coopération ont été signés avec le Mali, le Burkina Faso et le Ghana pour prévenir la traite transfrontalière dans la sous-région. Résultat, les efforts de la Côte d’Ivoire pour éliminer ce fléau ont été reconnus aux États-Unis et le pays a été reclassé dans la catégorie 2.
Christian Dallet (fratmat.info)
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