Seri Bi N’Guessan (S.E DDCS PDCI-RDA): «Aucun parti de l’opposition et les Ivoiriens n’accepteront un passage en force au niveau de la Cei»
Seri Bi N’Guessan (S.E DDCS PDCI-RDA): «Aucun parti de l’opposition et les Ivoiriens n’accepteront un passage en force au niveau de la Cei»
• « Pourquoi le président Bédié n’est pas rentré mardi dernier »
Secrétaire exécutif chargé des Délégations et des sections du Pdci-Rda, Seri Bi N’Guessan a fait, aux médias, le point d’une importante réunion présidée, ce mercredi 18 septembre, par le secrétaire exécutif en chef, Pr Maurice Kakou Guikahué. Le 28 septembre est la date pour achever des diligences au niveau de toutes les délégations. Seri Bi N’Guessan s’est aussi prononcé sur des questions d’actualité.
Après le meeting du Parc des sports, comment préparez-vous l’autre meeting annoncé pour le 19 octobre à Yamoussoukro ?
D’abord pour le meeting du 14 septembre au Parc des sports de Treichville, le secrétaire exécutif en chef a félicité chaleureusement les délégués qui ont été à la base de la grande mobilisation que nous avons vue au cours de ce meeting conjoint avec tous les partis de l’opposition significative. Pour le meeting du 19 octobre, ce point a été remis à une autre réunion, vu que le président du comité d’organisation déjà à pied d’œuvre n’était pas là. La préparation de ce meeting est très importante. Comme vous le savez, c’est un meeting qui sera organisé uniquement par le Pdci-Rda et la barre a été mise vraiment très haut pour que nous ayons le résultat qui est que là où nos adversaires disent que le Pdci a été vidé, on démontre au contraire que le Pdci a rempli les bords et nous attendons à peu près 100 000 militants à Yamoussoukro. En occupant toute la zone de la place Jean Paul II, depuis le bas face au lycée Mamie Adjoua jusqu’en haut face à la préfecture. C’est donc une réunion très importante. Elle a été reportée et le comité d’organisation, en ce moment-là, sera au complet.
Au-delà de l’organisation en interne, avez-vous abordé des sujets au plan national comme la question de la Cei ?
La question de la Cei est en suspens. Vous savez, le Pdci et tous les partis significatifs de l’opposition ont une action en justice au niveau international. Là, en ma connaissance, il n’y a pas encore eu de changement. Et par rapport à ça, le Pdci n’est pas concerné par rapport à toutes les activités administratives qui tournent autour de la Cei telle que proposée par le gouvernement. Avec tout le passage en force que nous avons vu à ce niveau-là, c’est le statu quo.
Toujours est-il que le pouvoir envisage la mise en place de cette Cei qui est imminente. Ne craignez-vous pas que ce statu quo risque… ?
Une Commission électorale indépendante, je ne suis pas un grand spécialiste de ce point, mais vous savez que tout ce que nous avons eu ici en Côte d’Ivoire, toutes les crises ont eu comme point central, la question de la Cei. Je ne pense pas que le gouvernement actuel ne soit pas conscient de cette situation. Ne pas faire aujourd’hui, une Cei qui soit consensuelle, faire un passage en force, je pense qu’aucun parti de l’opposition ne l’acceptera. Les Ivoiriens mêmes ne l’accepteront pas. Parce que vous prenez au plan purement de nos traditions, quand un serpent vous a mordu, quand vous voyez une petite cordelette, vous sautez parce que vous êtes effrayé. Je pense que le gouvernement ne va pas prendre le risque de continuer ce passage en force. Une Cei consensuelle, équitable, une Cei qui fera en sorte que les populations, les partis politiques aient confiance, je pense que c’est celle-là qu’on attend. Pour le moment, ce n’est pas le cas. Donc le Pdci n’y va pas.
Mardi, le président Bédié devrait rentrer en Côte d’Ivoire, que s’est-il passé pour qu’il reporte son voyage. Des militants s’interrogent. Est-ce une question de santé? Qu’est-ce qui explique qu’il ne soit pas venu ?
Déjà sans sortir de secret, lors de la réunion préparatoire du Secrétariat exécutif qui a été élargi, lundi dernier, aux délégués du district d’Abidjan, le secrétaire exécutif avait clairement dit : « prenons les dispositions et quand la date exacte sera fixée, nous mettrons donc en œuvre tout ce qu’on aura décidé comme actions à mener. Notamment, actions de mobilisation etc. Et quand nous sommes sortis, compte tenu de ce que nous avons comme outils de communication entre les délégués, on a quand même décidé de ne pas enclencher l’action de communication. Ça veut dire que c’était prévisible certainement qu’au niveau du programme du président Henri Konan Bédié, il pourrait avoir quelques contraintes. Donc, ce n’est pas une question de santé, c’est un problème de calendrier. Vous voulez que je rêve ? Pourquoi pas, le fait de la décision de La Haye qui vient de tomber. Pourquoi pas, le président (Ndlr: Bédié) ne pourrait pas attendre et aller voir un peu son cadet Gbagbo, voir son moral avant de venir, par exemple ? Je ne dis pas que c’est une position… mais loin de penser que c’est une question de santé etc. Il peut y avoir beaucoup d’autres paramètres, mais dans tous les cas, le président Henri Konan Bédié viendra. Nous, nous avons déjà arrêté toutes les actions potentielles à mener. Il a été absent pendant 3 mois, il a eu un calendrier chargé, pendant que nous croyions qu’il était en vacances. C’était un calendrier politique et diplomatique très chargé. Vous avez en mémoire toutes les interviews qu’il a accordées aux médias internationaux, les rendez-vous et autres audiences qu’il a eus. Nous l’attendons pour qu’il puisse nous donner les bonnes nouvelles. Je pense que chaque fois qu’il va, il revient toujours bien requinqué et 2020, c’est maintenant.
Après l’appel de la procureure Fatou Bensouda, l’opinion s’attend à une déclaration du Pdci-Rda. Mais depuis rien. Peut-on savoir ce qui se passe ?
Par rapport à l’appel de Bensouda. J’ai cru que vous alliez me dire : est-ce que le fait que le président Henri Konan Bédié n’est pas venu, n’est pas en relation avec cet appel. Vous savez, les actions de justice, il faut être très prudent. Aujourd’hui, le président Bédié l’a dit, son souhait, c’est que le président Laurent Gbagbo rentre en Côte d’Ivoire, qu’il ne reste pas à l’étranger. Sa place est ici en Côte d’Ivoire. Il a même été très heureux de le voir toujours combatif, toujours en bonne santé. Quand ce genre de décision tombe, on marque un pas, on réfléchit avant de faire une déclaration.
Dans l’éventualité où la Cei ne serait pas consensuelle, est-ce que le Pdci est prêt à aller aux élections en 2020 ?
Vous pensez vraiment que le Pdci est aussi masochiste en sachant qu’avec une Cei non équitable, non consensuelle, avec ce que nous avons vu comme historique des crises, avec ce que nous avons eu comme la petite élection d’octobre 2018, au niveau local avec des morts, pensez-vous véritablement que le Pdci est un parti qui se fait hara-kiri en sachant qu’il y va pour en ajouter aux crises ? Moi, je pense qu’il ne faut même pas envisager cela. Dans tous les cas, le parti au pouvoir, aujourd’hui, ne prendra pas le risque d’un passage en force avec une Cei qui n’est pas consensuelle. Donc, ne posez-même pas cette question de voir que le Pdci participera ou pas. La Cei sera ce que voudront les Ivoiriens, la Cei sera ce que les partis politiques voudront, la Cei sera ce que les acteurs politiques voudront, elle sera la Cei consensuelle, équitable pour une élection juste et transparente.
Cette position est-elle de mise pour la révision de la Constitution que le pouvoir envisage de faire ?
Je n’ai pas de position particulière, mais je voulais simplement vous dire que le président Bédié a dit que le tripatouillage d’une Constitution est un grand risque pour la stabilité. Je m’arrête là.
Avez-vous un appel à lancer aux délégués ?
Mon appel est qu’il faut rapidement que les délégués puissent véritablement clore cette activité administrative qui leur est dévolue au niveau de leur feuille de route, en ce qui concerne les diligences.
Propos recueillis par Gilles Richard OMAEL et D. Sory
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