PANDÉMIE DU CORONAVIRUS: Pourquoi tient-on forcément au MASA?
PANDÉMIE DU CORONAVIRUS: Pourquoi tient-on forcément au MASA?
Au moment où l’organisation mondiale de la Santé (Oms) annonce, avec soulagement et bonheur, l’extinction de la fièvre à virus Ebola en Afrique, en brandissant, ces jours-ci, le dernier cas de guérison en RDC, une autre pandémie, le Coronavirus, venue de la Chine, contamine mortellement le monde. Minimisée au début par la même Oms, la volatilité de cette maladie pernicieuse a forcé qu’on s’y intéresse de plus près, au point de prendre des mesures draconiennes.
Face au bilan, en si peu de temps déjà, lourd en termes de victimes en Chine, en Corée du Sud et dans d’autres foyers résilients tels que la France, le Sénégal, l’Algérie, etc., on a, en effet, vu de telles mesures prises un peu partout dans le monde pour barrer la route à ce fléau mortel: la France a annulé de grands événements rassembleurs tels que le Salon international du livre de Paris ; l’Arabie Saoudite a restreint la participation au pèlerinage à la Mecque…
Chez nous, en Côte d’Ivoire, l’événement économique, tant annoncé, de l’Africa Ceo forum, qui prévoyait attirer plus de 1800 participants venus du monde entier, et qui devait se tenir dans ce mois de mars, vient d’être annulé in extremis. Pourquoi, diantre, face au danger imminent d’une contamination et d’une contagion volatiles au Coronavirus, tient-on tant à organiser le MASA (Marché des arts et du spectacle d’Abidjan) qui fait venir chez nous des milliers de participants venus des cinq continents ? Pourquoi, pendant que des pays parmi les plus développés au monde, font des mains et des pieds pour circonscrire le danger (pour ceux qui sont déjà atteints par le mal) ou pour fermer leurs frontières à l’irruption du Coronavirus (pour ceux qui redoutent cette étrange maladie), la Côte d’Ivoire se permet-elle de risquer la vie de sa population en tenant à organiser mordicus ce Masa? Que cacherait vraiment cet entêtement à organiser cet événement qui n’a pas plus d’audience que le Salon du livre de Paris, et encore moins le pèlerinage à la Mecque ? Certainement une affaire de gros sous? Si tel était le cas, n’a-t-on pas tiré de leçon de la sinistre affaire du Probo Koala qui a répandu ses déchets toxiques de la mort à Abidjan ?
Ce qui interloque plus d’un, dans cette histoire abracadabrante, c’est qu’on a entendu, avant-hier seulement, le ministre de la Santé, Eugène Aka Aouele, dire, à la Télévision nationale ivoirienne, que l’une des mesures à prendre contre le Coronavirus, était d’éviter les contacts de masse inutiles. Le plus surprenant encore, dans cette affaire du Masa, c’est que le porte-parole du gouvernement, Sidi Tiemoko Toure, a annoncé que le ministre de la Culture, Maurice Bandama, nommé, le mercredi dernier, en conseil de ministres, comme ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France, n’ira prendre fonction, à son nouveau poste, qu’après le Masa.
N’est-on pas en droit de se poser énormément de questions, quand on voit ces mics-mac se faire devant le danger, plus réel que vrai, du Coronavirus qui, si on continue de jouer à ce petit jeu de prise de mesures flasques et légères, risquerait de se montrer à nous et de »punir » drastiquement, par une contamination et une contagion de masse, les gens en Côte d’Ivoire, du fait de l’inconséquence flagrante des organisateurs du Masa? Ou bien, va-t-on s’en foutre, comme au temps du Probo Koala, pour dire, en Africains au gros nez, que « ça ne tue pas Africain », du fait que les seules victimes signalées dans le monde ne sont, pour le moment, que les hommes à peau blanche ?
Sylvain Takoue,
Directeur Général
Du Journal Le Progrès.
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