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Covid-19/Désinfection des rues et places publiques à Abidjan : Attention, il y a danger…!

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Covid-19/Désinfection des rues et places publiques à Abidjan : Attention, il y a danger…!

 

La désinfection des rues et autres lieux publics est devenue la panacée à la lutte contre le Covid-19 en Côte d’Ivoire. Cette activité a été lancée sous les projecteurs des médias à Cocody, mardi dernier.

Et pourtant, saisies par la Mairie de Paris, les autorités de santé déconseillent clairement de nettoyer les rues en utilisant de l’eau de javel diluée.

Face au Covid-19, faut-il désinfecter les rues et autres espaces publics à l’eau de javel diluée, comme certains maires ont commencé à le faire ? Non, répondent clairement à ce stade le ministère de la santé et l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. « L’aspersion de javel ou autre désinfectant est inutile tout en étant dangereuse pour l’environnement », résument les responsables de l’ARS dans un courriel transmis mercredi 1er avril à la Mairie de Paris.

Depuis une semaine, plusieurs communes françaises, comme Reims (Marne), Suresnes (Hauts-de-Seine), Nice ou Menton (Alpes-Maritimes), ont commencé à désinfecter leurs rues, en s’inspirant d’une pratique en vigueur dans certaines villes de Chine et de Corée du Sud.

A Paris, le sujet est devenu polémique. Rachida Dati, maire du 7e arrondissement et candidate Les Républicains (LR) à la Mairie de Paris, a publiquement mis en cause Anne Hidalgo pour ne pas avoir tenté l’expérience. « Pourquoi s’en priver ?, a demandé l’ancienne garde des sceaux. D’autres pays l’ont fait, alors pourquoi pas nous ? L’inaction de la Mairie de Paris prive les Parisiens de mesures de bon sens. »

 

Réponse provisoire

Dans un courrier adressé mardi à Anne Hidalgo, la présidente du groupe LR au Conseil de Paris, Marie-Claire Carrère-Gée, a posé de nouveau la question. « La Ville de Paris, responsable de la salubrité de l’espace public, n’a pas souhaité organiser la désinfection de ce dernier, en particulier aux abords des lieux très fréquentés (établissements publics de santé, grandes surfaces, etc.), souligne l’élue. Pour quelles raisons ? Les services techniques de la Ville n’ont-ils pas pu produire d’analyse sur des méthodes de désinfection sûres pour la santé des Parisiens ? »

Face à ces critiques, la Ville de Paris a saisi les experts publics. La réponse rendue mercredi par l’ARS est provisoire. Son message rappelle qu’une étude comparative internationale doit être effectuée par le Haut Conseil pour la santé publique, et que si ce dernier conclut en faveur de la désinfection, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) devra sans doute élaborer un protocole précis.

Mais en attendant, « l’ARS comme le ministère », dit le document, conseillent très nettement de ne pas désinfecter les rues : « Il est opportun d’attendre le résultat des travaux en cours avant d’entreprendre des actions qui pourraient comporter par ailleurs des risques environnementaux. »

 

Arme contre-productive

Les arguments avancés sont simples. Ils tiennent avant tout à « la faible persistance du virus sur les surfaces », conjuguée à « l’obligation générale de confinement ». Résultat, « la charge virale dans l’environnement doit être considérée comme négligeable ».

 

Face à cette menace considérée comme très faible, l’ARS juge l’arme de la désinfection des espaces publics contre-productive. Non seulement « inutile », mais « dangereuse pour l’environnement ». Le texte ne précise pas les dangers en cause, mais divers experts les ont déjà évoqués, pointant en particulier le risque pour les cours d’eau où peuvent s’écouler les désinfectants utilisés. La possibilité que certaines personnes soient gênées par l’inhalation de relents de ces produits a aussi été mentionnée.

Dans son courriel, l’ARS met en avant d’autres solutions, plus classiques et moins coûteuses. Elle conseille de maintenir « le nettoyage des rues, avec les matériels et les équipements de protection individuelle habituels », et « de se laver les mains dès le retour à domicile ».

Par Denis Cosnard

avec Lemonde.fr


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