Côte d’Ivoire: Pr Guikahué (PDCI) parle des cas Bédié, Tidiane Thiam, Thierry Tano et Jean-Louis Billon… Ouattara et les décisions internationales
Côte d’Ivoire: Pr Guikahué (PDCI) parle des cas Bédié, Tidiane Thiam, Thierry Tano et Jean-Louis Billon… Ouattara et les décisions internationales
Suite de l’interview du PR Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire Exécutif Du Pdci-Rda au quotidien Dernière Heure Monde.
L’actualité récente a été dominée par une condamnation de certains cadres du parti, due pratiquement à une violation d’un domicile privé. Des proches à vous sont concernés dans cette affaire. Peut-on avoir un éclairage là-dessus ?
Le président Bédié nous a dit de nous conformer aux mesures barrières. Nous nous conformons à cela. Vous avez vu qu’avant notre rencontre, j’ai exigé que nous ne soyons pas nombreux. Au bureau, je reçois tout au plus, cinq ou dix personnes. Je ne reçois même pas les militants à tout venant. Je donne des rendez-vous à des gens susceptibles de porter le masque. C’est comme ça partout. Parce que tout ce personnel travaille avec moi. S’ils sont contaminés, je le serai aussi. Ils observent donc les règles. J’ai vu ce qui s’est passé avec l’affaire Romain Porquet, et je dois dire que c’est un harcèlement judiciaire. Quand le procureur écrit que c’est parce qu’ils n’ont pas porté un masque en mangeant, et que cela permettrait de mettre d’autres en danger…Il n’a pas parlé de distanciation parce que toutes les consignes ont été respectées. Ça veut tout simplement dire qu’on nous cherche la petite bête. A nous aussi de savoir marcher. Heureusement, il n’y a pas eu de privation de liberté ; il y a eu condamnation avec sursis. Mais c’est un message aux militants du Pdci, surtout aux cadres du Pdci-Rda. Je leur demande de faire très attention. Il y a une instrumentalisation de la justice qui est en cours. On ne doit pas s’oublier. Nous sommes épiés. Il y a même un journaliste qui a écrit que j’y étais et que j’ai été exfiltré. Ce qui est faux ! J’étais justement en train de préparer cette interview avec Tressia. Cela m’a permis de savoir que les gens me cherchent par tous les moyens. Sinon dans les faits, il n’y a pas eu de faute, mais on n’avait pas besoin de ça.
Avec les mesures barrières actuelles en cours, quelles vont être les dispositions pratiques, quand on sait que la convention va forcément brasser du monde?
Les activités politiques ont été suspendues. Si nous n’avons pas pu faire le bureau politique de 2000 personnes prévu le 25 mars 2020, ce n’est pas une convention de 10 000 personnes que nous allons faire ! Chez nous au Pdci, nous nous préoccupons d’abord de l’évolution de la crise sanitaire avant de penser aux échéances politiques.
En plus du Président Bédié dont on sait qu’il sera candidat, y aura-t-il d’autres candidats? Si oui, qui sont ces candidats?
A ce jour, aucune candidature n’a été encore déclarée ; sauf que le Président Bédié est le candidat naturel du parti. Depuis le Président Félix Houphouët-Boigny, c’est comme ça que le Pdci-Rda fonctionne. Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons changer les choses. Le président du parti est le candidat du parti. C’est ce que nous appelons candidat naturel. Si le président du parti décide de ne pas se porter candidat, en ce moment-là, on peut regarder à gauche ou à droite. Pour l’instant, nous ne sommes pas à l’heure des candidatures, quoique le président du parti, qui est le président Henri Konan Bédié, soit le candidat naturel du Pdci-Rda, selon nos us et coutumes. Quand vous êtes dans un village, la façon dont vos parents ont choisi le chef, si vous ne continuez pas comme ils l’ont toujours fait, vous avez souvent des problèmes dans le village. C’est pour cela que le Président Félix Houphouët-Boigny disait que quand tu adores ton fétiche avec un poulet blanc, le jour où tu changes la couleur du poulet, les choses se gâtent. Le PDCI est un parti démocratique, c’est pourquoi nous allons à une Convention pour élire le candidat pour la présidentielle. Tous ceux qui souhaiteront être candidats, le pourront quand les candidatures seront ouvertes. Même si nous enregistrons une candidature unique, nous irons au vote à bulletin secret pour choisir notre candidat. Nous l’avons déjà fait en 2005 et nous le referons cette année 2020. Je veux être simple et clair : le président Bédié est candidat unique. Nous irons à la convention pour montrer que les militants tiennent à leur président. Cela nous permettra de mesurer la sympathie que les militants ont pour leur candidat.
Vous avez indiqué tantôt que les structures spécialisées peuvent prendre part à la convention ; Alors, en plus d’elles, qui d’autres pourraient prendre part à la convention ?
Au regard de l’article 36 des statuts du PDCI-RA, la Convention est composée des personnalités suivantes : le Président du Parti, les membres du Bureau Politique, du Secrétariat Exécutif, du Comité des Sages, des Délégués Départementaux, Communaux ou Généraux, des Délégués des Grands Conseils Régionaux et des Secrétaires Généraux de section du Parti. Ce sont là, les membres statutaires de la convention. Le même article 36 dit que la convention peut être élargie sur décision du bureau politique, à d’autres élus du Parti et aux membres des organes prévus au titre III, chapitre III des statuts. Et ces organes sont les UFPDCI et les JPDCI. Et je vous ai dit que le bureau politique du 19 décembre a accepté que les Ufpdci et les Jpdci soient membres. Donc, pour être plus précis dans ma réponse, il faut dire que tous les statutaires, la Ufpdci et la Jpdci peuvent prendre part à la convention. Cependant, pour aller à la convention, il faut être à jour de sa cotisation. Et à ce sujet, le prochain Bureau Politique décidera du nombre d’années de cotisation qui sera requis. Comme vous pouvez le constater au Pdci-Rda, c’est le bureau politique qui prend toutes les décisions. Que les gens se réfèrent au bureau politique pour faire passer leurs idées, au lieu d’aller dans les journaux pour insulter Guikahué.
Le PDCI-RDA est-il financièrement, sociologiquement et politiquement prêt à aller à ces élections?
Je vous réponds par l’affirmative. Financièrement, sociologiquement et politiquement, le PDCI-RDA est prêt. Nous avons 350 délégations départementales et communales, et 54 délégations générales. Nous avons les hommes. Il est vrai que certains cadres sont partis, mais la base est restée. Nous avons remplacé ceux qui sont partis par d’autres cadres. Ils ont été responsabilisés et sont à la tâche. Mieux, de plus en plus de personnes viennent vers nous. Nous avons une stratégie que nous n’allons pas révéler maintenant. Mais rassurez-vous, le PDCI-RDA est prêt, et quel que soit le jour où le président Ouattara aura organisé l’élection, nous serons « président ».
Je rappelle qu’aux élections de 2010, le PDCI-RDA n’a pas été en mesure de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions électorales, relativement aux élections locales. Est-ce que cette fois-ci, votre parti va pouvoir présenter des candidats dans toutes les circonscriptions électorales du pays?
Bien entendu, le PDCI- RDA s’est réorganisé. Nous avons divisé le pays en 6 grandes zones. Chaque zone a ses délégations et sections. Nous venons de terminer des tournées des UFPDCI et JPDCI à travers le pays, y compris le nord où chacun a pu se rendre compte de la vitalité du parti sur le terrain. Il suffit de nous organiser. Il n’y a aucun problème. Nous sommes dans les hameaux partout en Côte d’Ivoire.
Le Rhdp n’est-il pas devenu un handicap pour le Pdci dans le nord de la Côte d’Ivoire ?
Je vous répondre par non, depuis que nous avons coupé avec ce parti. Voyez-vous, vous avez dit tout à l’heure que nous n’avons pas eu des candidats partout dans le pays en 2010. Je vais vous dire que, dans le Rhdp, des cadres du Rdr se braquaient systématiquement contre les candidatures des cadres du Pdci dans certaines localités du nord. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, le PDCI-RDA est libre de présenter des candidats partout. Des personnalités qui pouvaient gagner ont été empêchées par certains cadres du Rdr. Et comme nous étions dans le cadre du Rhdp, nous avons sacrifié nos cadres du nord. Mais nous avons eu des élus comme Coulibaly Doulaye, Wassi Kanaté à qui j’ai fait des palabres surtout quand ils ont décidé d’aller en indépendants. Ils m’ont dit : «Monsieur le ministre, vous dites de ne pas y aller, et que la place est réservée au Rdr. Nous allons y aller. Si tu veux, sanctionne-nous !». Mais,ils y sont allés et ils ont gagné. Il y a eu au moins huit (08) cadres qui auraient pu gagner les élections au nord. Mais, c’est la politique, et nous aurons d’autres occasions. Je voudrais donc profiter de vos colonnes, (nous sommes des humains), pour présenter des excuses à tous les cadres qui ont subi cela. Ce ne sont pas des fautes faites. Qu’ils se préparent, désormais tout est en roue libre, et celui qui veut être candidat au nord, le sera.
Le RHDP était une très belle expérience. Que s’est-il passé pour que cette belle alliance se gâte?
J’aurais pu dire que je ne répondrais pas à cette question, mais certains commencent à travestir l’histoire récente. Il me faut rétablir la vérité. C’est un sujet sur lequel je ne voudrais plus revenir. Comme vous voulez que j’en parle, je vais le faire mais rapidement. Deux faits sont à la base de la rupture : l’alternance et la dissolution du PDCI-RDA. Le Président Henri KONAN BÉDIÉ nous a dit que l’alternance était un fait. Et, c’est sur cette base que nous avons bâti notre projet. Mais, s’il se trouve que ce socle n’existe plus. Il va sans dire que le projet ne peut plus exister. Donc, de façon automatique, il est tout à fait normal que le PDCI-RDA ne se soit plus senti à l’aise dans le RHDP. Nous avons donné deux fois, et on ne veut rien nous donner. Et pendant que nous étions en train de discuter et de nous poser des questions, il y a un autre dossier qui a surgi : celui de la dissolution du PDCI-RDA. Parce que le parti unifié requiert la dissolution des partis politiques. Vous voyez aujourd’hui le débat avec l’Udpci ! Vous avez tout compris. Parce que le parti unifié voulait qu’on dissolve le Pdci. Or, le PDCI-RDA ne pouvait accepter sa dissolution. Donc, en clair la rupture vient de la non-alternance et de la volonté politique du Président Ouattara de dissoudre le PDCI-RDA.
Comment avez-vous vécu le départ des premiers cadres du PDCI-RDA vers le RHDP unifié?
Le président Bédié a demandé de tourner la page. Aujourd’hui, l’heure est à la mobilisation pour la présidentielle. Regardons devant, il en va de l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Certaines informations font état de ce que des cadres du PDCI-RDA, partis au RHDP, frappent à la porte de leur ancien parti pour un éventuel retour. Est-ce vrai? Et Quelle attitude allez-vous adopter si cela est vrai ?
Je vais vous donner un enseignement du père fondateur. Quand un frère est fâché contre vous qu’il s’en va, le soir en dormant, fermez la porte, mais pas à clé, et mettez la clef sous le paillasson. Parce que la nuit, quand il sera pris de remord, il va revenir et réintégrer la maison. C’est la philosophie du Pdci-Rda. Le PDCI-RDA reste un parti ouvert et démocratique. La porte n’est jamais définitivement fermée.
La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples vient de désavouer le gouvernement ivoirien dans l’affaire qui l’oppose à Guillaume Soro et ses proches. La cour a en effet demandé la suspension du mandat d’arrêt contre Soro et la libération de ses proches en prison, parmi lesquels cinq (05) députés. Votre commentaire.
C’est un désaveu cinglant. C’est la preuve que la justice sous Ouattara est tenue par les politiques. Elle est aux ordres, donc aux mains des politiques. Elle n’est plus impartiale. Cela pose un problème de crédibilité ! Cependant, ayant participé à la lutte de 2010 (j’ai fait l’hôtel du golf aussi), quel était notre crédo ? Qu’est-ce qu’on opposait au président Gbagbo ? Nous clamions que les lois internationales étaient au-dessus des lois nationales. Et nous avons bénéficié de cela. La Cour africaine des droits de l’Homme est internationale ! En 2013 le gouvernement ivoirien a signé un document de la main de l’ancien ministre des Affaires étrangères Feu Charles Koffi Diby, pour dire que le gouvernement reconnaissait toutes les décisions de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Mais ledit document existe et est aussi disponible à Arusha en Tanzanie. On peut comprendre des attitudes militantes, mais le président de la République doit se mettre dans la peau de président. Il est obligé d’accepter la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme. Et Ouattara, issu de la communauté internationale, ancien Dga du Fmi, connaît bien la communauté internationale. Dans ce milieu ce sont les procédures. Il sait très bien que les lois internationales sont au-dessus des lois nationales. D’abord, la décision de la Cour demande la suspension du mandat d’arrêt contre Soro. Cela veut dire que, si la Côte d’Ivoire envoie une commission rogatoire dans n’importe quel pays, on ne peut pas extrader Soro. C’est fini. Il vaut mieux se conformer à ce que la Cour africaine a dit.
Vous dites que le président est obligé d’accepter la décision de la Cour africaine, pourtant Soro sera jugé demain (mardi 28 avril) ; comment cela est-il possible ?
Je répète pour dire qu’une lettre d’engagement de juillet 2013, signée par l’ancien ministre des Affaires étrangères Charles Koffi Diby, a dit que la Côte d’Ivoire allait se conformer aux décisions de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. C’est écrit noir sur blanc. La Côte est obligée de tenir ses engagements. Tout le combat du Rhdp que nous avons fait contre le président Laurent Gbagbo était basé sur les résolutions de l’Onu. Et nous clamions partout que les lois internationales étaient au-dessus des lois nationales. Voilà une loi internationale, il faut l’appliquer ! Ils sont mal placés pour ne pas appliquer ce que la Cour africaine a dit. Ecrivez distinctement que le Rhdp est mal placé pour contester une loi internationale. Ce sont les lois internationales qui ont fait que le Rhdp a gagné contre Gbagbo.
Soro et le GPS sont membres de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP). Pourtant, face à leur sort, on n’a pas souvent vu la Cdrp faire des communiqués pour les soutenir. Pourquoi ?
D’abord, je voudrais rectifier pour dire que ce n’est pas GPS qui est membre de la CDRP. Ce sont plutôt le Raci et le Mvci qui sont membres de cette coalition. Le PDCI et la CDRP ont apporté leur soutien à Guillaume Soro et ses proches. Je vous ai dit tout à l’heure que le Pdci était un parti d’expérience et de sagesse. On n’a pas besoin de clameurs. Quand Soro déposait le document à la Cour africaine-là, est-ce que vous étiez au courant ? Comment le document est-il arrivé là-bas ? Vous ne le savez pas ! Donc, vous ne pouvez pas dire qu’il n’est pas soutenu. La Conférence des présidents de la Coalition pour la Démocratie et la paix s’est réunie, le 24 décembre 2019, pour examiner cette situation. Après avoir évoqué les faits, la Coalition s’est insurgée contre l’attitude du régime et a exigé la libération des proches de Soro Guillaume. Pour ce qui est de la décision du 22 avril qui fait injonction à la Côte d’Ivoire de suspendre les poursuites et le mandat d’arrêt, une déclaration signée de la CDRP sera incessamment diffusée.
De plus en plus des voix s’élèvent pour réclamer Tidiane Thiam, Thierry Tano ou Jean-Louis Billon comme candidats à la présidentielle de 2020. Quel est votre avis sur la question?
On est tous d’accord qu’il s’agit d’élire le candidat du Pdci qui va être candidat à l’élection du président de la République. Donc, il faut être d’abord militant Pdci-Rda. C’est le postulat de base. Maintenant, ceux qui sont Pdci et qui veulent être candidats, le seront dans le respect bien sûr des critères qui seront décidés par le Bureau Politique. Et le mode opératoire du choix que j’ai exposé dans la réponse à une question précédente, sera également respecté. Mais comme je l’ai dit précédemment, ce n’est pas encore le moment de parler de candidatures. Donc ne me posez pas des questions sur des gens qui ne sont pas militants Pdci. Ça ne me regarde pas. Ce sont les militantsPdci remplissant les critères qui vont concourir pour être candidats du Pdci-Rda. On n’a pas dit tous les Ivoiriens. Ça ne sera donc pas parmi tous les Ivoiriens mais parmi tous les militants. Donc encore une fois, il faut être Ivoirien et militant du Pdci-Rda.
Mais Thierry Tanoh et Jean-Louis Billon sont des militants du Pdci-Rda !
J’ai dit que les candidatures ne sont pas encore ouvertes.
Tidiane Thiam par contre ne l’est pas !
Mais, on a voulu un postulat de départ qui va nous permettre d’aller choisir notre candidat parmi les militants du Pdci. Donc le temps viendra où on ouvrira les archives pour savoir qui est militant du Pdci et qui ne l’est pas. Pour l’instant, ceci n’est pas notre préoccupation. Notre préoccupation actuelle, c’est le Covid-19.
Comment le cardiologue réputé est-il devenu le leader politique de premier plan aujourd’hui?
Je ne vais pas m’étaler sur ce point car ce n’est pas facile de parler de soi-même. Simplement, vous dire que de la 6èmeau Doctoraten Médecine, j’ai souvent joué le rôle de chef de classe et d’amphithéâtre. J’ai même été maître au pair au Lycée classique d’Abidjan. Dans les associations de jeunesse, j’ai été souvent soit Secrétaire Général soit Président. J’ai exercé pendant 4 ans les fonctions de Président National du MEECI. Je suis heureux d’avoir pu allier des études universitaires contraignantes de haut niveau avec le militantisme et d’avoir mené une carrière universitaire que les gens disent réussie, et les activités d’animateur d’un grand Parti politique comme le PDCI-RDA.
Vous avez été beaucoup attaqués ces derniers temps de la part du Rhdp; pourquoi cristallisez tant d’attention et de crispation?
Je vais citer encore le maître Félix HOUPHOUET- BOIGNY. Le Maître, nous a toujours dit «vous ne verrez jamais des enfants jeter des pierres sur un manguier dont les mangues ne sont pas mûres. Quand on vous attaque, c’est que vous représentez quelque chose». Je voudrais dire aux militants du Pdci-Rda, que le jour où les militants du Rhdp diront du bien de moi, c’est que j’aurai failli à ma mission. Or, ma mission, c’est de maintenir haut le flambeau du PDCI-RDA dans son animation. Tant qu’il m’attaque, c’est que j’ai bien travaillé. Mon rôle est de les affronter, de les attaquer. Certes, nous ne sommes pas des ennemis, mais nous sommes des adversaires politiques. Nous sommes dans une lutte et je ne m’attends pas à ce qu’ils disent de moi que je suis bon. Ce que je voudrais leur dire, c’est que plus ils m’attaquent, plus je suis heureux et plus déterminé à travailler pour le Pdci. Ils ont voulu ruser avec tout le monde. Et, en 2018-2019, on parle de Covid-19 et de transition. Mais, ce sont eux-mêmes qui l’ont voulu ! 2018, on n’a rien fait. 2019 on n’a rien fait. Le pouvoir a fait quoi ? Voilà des gens qui ont pris 24 mois pour chercher à dissoudre le Pdci. Pendant ce temps, ils ont oublié les affaires de l’Etat. En janvier 2020, ils veulent précipiter les choses et voilà Covid-19. Et ils sont coincés. S’ils avaient fait la Cei en 2018, qu’est-ce qui nous aurait empêchés de faire la liste électorale en mars 2019 ? Si cette liste était prête, dès la fin du le covid-19, on s’en va aux élections ! Nos textes disent que tous les 31 mars de l’année, on ouvre la révision de la liste électorale. Si en mars 2016, 2017, 2018 et 2019, on avait fait cette liste, Covid-19 ou pas, cela ne nous aurait pas posé de problème. Mais, ils se croyaient tellement malins pour faire un passage en force. Maintenant le Covid-19 est venu tout mettre à nu. Il faut donc comprendre que ce n’est pas le Covid-19 qui va faire qu’on va reporter l’élection, mais c’est l’incompétence du gouvernement à préparer les élections qui va les faire reporter.
Votre regard sur les récupérations politiques que fait le Rhdp de la crise à Covid-19
La position du PDCI-RDA est connue sur ce sujet. Nous avons dénoncé la campagne prématurée du candidat du RHDP qui plus est Premier ministre, et la politisation de la distribution des dons. La lutte contre le Coronaviru s’est transformée en «Coronapolitique». Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette politique. On ne sait plus qui est candidat, qui est Premier ministre. Le préfet d’Abidjan l’a dit, des dons se sont retrouvés sur le marché pour être vendus. Des gens nous appellent de Yopougon et d’Abobo pour nous dire qu’on demande la carte du Rdr avant la distribution. On ne donne pas aussi aux gens du Pdci. Ce n’est pas normal et je dénonce cela. Quand on dit que le secteur privé donne 1milliard, ce n’est pas pour les gens du Rdr qu’ils ont donné. C’est pour tout le monde. Il ne faut pas faire de la discrimination ! Je dénonce cela. On comprend maintenant les gens qui criaient exclusion, exclusion, alors qu’eux-mêmes ont un esprit exclusionniste.
Au moment de mettre fin à cet entretien, quel est votre message aux militants du Pdci et au peuple de Côte d’Ivoire?
Aux militants du Pdci-Rda, je leur dis que nous sommes en train de préparer la convention du Pdci-Rda, et la personnalité qui mérite d’être notre candidat pour qu’on gagne les élections, sera choisie par les membres de la convention. Il s’agit du candidat du Pdci; cela veut dire que, quand il sera élu, il doit s’occuper aussi du Pdci. Parce que le Pdci a refusé sa dissolution dans l’opposition, ce n’est pas quand il sera au pouvoir qu’il sera malheureux. Il faudrait qu’on s’occupe des cadres qui auront lutté. Je les appelle donc à se rassurer car le Président Bédié a une claire conscience de cela. Je voudrais surtout leur dire que pour aller voter, il faut être sur la liste électorale. Quel que soit le jour où la liste est ouverte, il faut aller s’inscrire pour voter. Donc, allons maintenant établir nos jugements et certificats de nationalité ? Inutile de prendre des risques en allant se faire une carte d’identité en ce moment, et se faire contaminer par le coronavirus. Depuis que j’ai commencé à dénoncer le maintien de l’enrôlement, les agents recenseurs m’appellent de partout pour me dire que j’ai raison. Surtout le ministre Diakité dit que l’enrôlement n’a rien à voir avec les élections. Je demande donc aux militants de rester sereins et de prendre soin d’eux-mêmes. Qu’ils ne pensent pas que le coronavirus est une vue de l’esprit ou une maladie qui n’attaque que ceux qui vivent à Cocody. Ceux-là, c’est parce qu’ils vont à l’hôpital pour se faire dépister qu’on découvre qu’ils ont cette maladie. Mais qui dit que parmi les populations de Yopougon, Adjamé et Abobo, il n’y a pas aussi des contaminés en grand nombre? Beaucoup ont certainement les symptômes, notamment la toux, la fièvre et autres qu’ils cachent aux autres. Chers militants, protégez-vous et portez vos masques chaque fois que vous devez sortir! Lavez-vous souvent les mains! Quand vous revenez de dehors, ne rentrez pas tout de suite dans la maison avec vos chaussures! Il faut les mettre un moment à l’écart avant de les faire rentrer. Aux Ivoiriens, je voudrais leur dire que le Pdci est un parti de dialogue et de paix. Partout où on parle de dialogue, le Pdci sera là. Le Pdci dit que la Côte d’Ivoire est sa fille, et le Pdci a la philosophie du roi Salomon. Le Pdci préfère perdre sa fille que de la découper. Mais le Pdci se donne les moyens pour que sa fille lui revienne. Tout le monde s’est rendu compte que, pour que la Côte d’Ivoire vive heureuse, il faut qu’elle soit dans la maison du Pdci.
Réalisée par JMK Ahoussou, Dosso Villard et Bertin N’Guessan.
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