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Gbagbo et Blé Goudé libres de tous les mouvements: Dr Pulchérie Gbalet décortique le communiqué de la CPI et ses implications

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Gbagbo et Blé Goudé libres de tous les mouvements: Dr Pulchérie Gbalet décortique le communiqué de la CPI et ses implications

L’ex-président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et son codétenu, Charles Blé Goudé, ont bénéficié d’un assouplissement des conditions de libération provisoire.

Dr Pulchérie Edith Gbalet, la présidente de l’ONG Alternance citoyenne ivoirienne (ACI), organise régulièrement des vidéos sur sa page facebook intitulées ‘’Les 10 minutes de Gbalet Pulchérie’’ pour dénoncer et faire des propositions aux différentes situations que vivent les populations ivoiriennes. Elle traite aujourd’hui du communiqué de la Cour pénale internationale (CPI).

LES 10 MINUTES DE GBALET PULCHERIE DU SAMEDI 30 MAI 2020

Pulchérie Gbalet Aci Parle

Aujourd’hui nous allonsnous prononcer sur le communiqué de la CPI du 28 mai 2020 et ses implications en quatre (4) points : le contenu du communiqué de la CPI, les restrictions restantes, notre analyse de la situation et nos recommandations.

  1. Contenu du Communiqué de la CPI

La Chambre d’appel de la CPI a modifié les conditions de mise en liberté du Président Gbagbo et du Ministre Blé Goudé.

Lors de l’audience du 15 janvier 2019, ils avaient été acquittés mais suite à un appel de la procureur Ben Souda, ils ont été mis en liberté conditionnelle.

Le 28 mai 2020, la Chambre d’appel décidé de réexaminer la nécessité de maintenir les conditions imposées à la mise en liberté des deux personnes acquittées et a décidé de révoquer les quatre (4) conditions suivantes :

  • Ne pas se déplacer en dehors des limites de la municipalité dans laquelle ils résident dans l’État d’accueil, à moins d’y avoir été expressément autorisés au préalable par la Cour ;
  • Remettre au Greffe toutes les pièces d’identité dont ils disposent, en particulier leur passeport ;
  • Se présenter chaque semaine auprès des autorités de l’État d’accueil ou auprès du Greffe ;
  • Se conformer à toute autre condition raisonnable imposée par l’État dans lequel ils seront libérés.

Les autres conditions restent en vigueur. La Chambre a ajouté que MM. Gbagbo et Blé Goudé se conformeront à toutes les ordonnances de la Cour.

  1. Les autres conditions restant en vigueur

Voici les restrictions encore maintenues:

  • Le Président Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé n’ont pas le droit de se prononcer publiquement sur la procédure en cours à la CPI ;
  • Ils n’ont pas le droit d’entrer en contact avec les témoins de la procureureFatouBensouda ;
  • Ils ne peuvent se déplacer que dans les pays qui ont signé le statut de Rome instituant la CPI. Ce sont plus de 100 pays dans le monde y compris la Côte d’Ivoire ;
  • Ils doivent impérativement se présenter à la CPI quand les juges les convoquent pour les audiences.

Donc même si ces restrictions sont moins contraignantes que les premières, elles n’en demeurent pas moins des restrictions et le procès n’est pas encore achevé.Cela veut dire que les sorciers qui l’ont initié ont toujours la main pour créer un rebondissement puisqu’ils nous ont démontré qu’ils ne connaissent pas la honte. Par ailleurs, le plus important à notre sens, c’est la possibilité pour eux de rentrer en Côte d’Ivoire. Le Président Gbagbo et le Ministre Blé Goudé peuvent-ils rentrer librement en Côte d’Ivoire ?

  1. Analyse de la possibilité pour eux de rentrer en Côte d’Ivoire
  2. Juridiquement, rien ne s’y oppose donc nous n’allons pas nous attarder sur ces aspects.
  3. Mais politiquement il y a beaucoup à craindre car :
  4. Au niveau international, ne procès n’est pas achevé et comme c’est un procès à 90% politique, il faut espérer qu’il n’y ait pas de revirement pour les empêcher de rentrer en Côte d’Ivoire. Eux seuls savent comment sans honte aucune ils inventent des scénarios pour assouvir leurs desseins ;
  5. Au niveau national, nous ne sommes pas dans un Etat de droit :Il est donc à craindre que contrairement à la constitution, on les contraigne à l’exil. N’oublions pas qu’à l’occasion de l’audience du 06 février 2020, le Président Ouattara a instruit ses avocats en tant que partie civile pour faire savoir à la chambre d’appel de la CPI que l’arrivée du Président Gbagbo en Côte d’Ivoire pourrait être source de troubles. C’est le même Président Ouattara qui est là et s’il n’a pas changé d’avis et que ses amis de la communauté internationale veulent le soutenir, il risque d’empêcher le Président Gbagbo et le Ministre Blé Goudé de rentrer.
  6. Les condamnationsà 20 ans dont ils ont écopé chacun pour des faits différents : En ce qui concerne le Ministre Blé Goudé, le problème est simple car les faits sont les mêmes que ceux qui lui étaient reproché à la CPI. Le principe de la supériorité des traités internationaux sur les lois nationales devrait donc s’appliquer. C’est l’Etat de Côte d’Ivoire lui-même qui a déclaré son incompétence à les juger et qui a donc décidé de s’en remettre à la CPI.Ce n’est donc pas normal qu’après cela il organise un procès par contumace pour les mêmes faits. La CPI l’ayant acquitté, cela s’impose à la Côte d’Ivoire et cette condamnation de 20 ans s’annule automatiquement.
Pulchérie Gbalet

Pour ce qui est du président Gbagbo, il a été condamné ici pour crime économique et casse de la BCEAO, encore faudrait-il prouver qu’il y a eu casse, car il a ouvert la BCEAO avec l’assistance de sept (7) huissiers pour soulager les ivoiriens car nous étions sous embargo. Va-t-on l’attendre ici avec cette affaire et l’empêcher d’être candidat ?

Voici à notre sens les questions auxquelles il faudrait réfléchir.

  1. Recommandations

Cette réduction des restrictions est une très bonne nouvelle pour la Côte-d’Ivoire et pour l’Afrique car des ivoiriens et bon nombre d’Africains le considèrent comme une icône de la résistance au néocolonialisme.

Nous en tant que société civile avons fait de la réconciliation notre cheval de bataille. Le Président Laurent Gbagbo, hors de la Côte-d’Ivoire, c’est une partie de la Côte-d’Ivoire qui se sent humiliée et frustrée. Maintenant qu’il est libre il pourra appeler les ivoiriens à l’Union. D’ailleurs, Son slogan a toujours été :  » Asseyons-nous et discutons ».

Laurent Gbagbo est un homme au grand cœur, un HOMME DE PAIX. Et il l’a démontré au cours de son mandat. Déjà les différents accords signés avec les rebelles d’alors témoignent en sa faveur (Accra 1, Accra 2, Lomé, Pretoria, Ouaga), sans oublier le Forum de la Réconciliation de 2001.

Comme le Président Ouattara l’a toujours appelé son  »frère », c’est le moment de montrer que cette fraternité n’est pas du bout des lèvres.

C’est une opportunité à saisir pour tous les ivoiriens, et particulièrement pour le Président Ouattara, pour aller à la réelle réconciliation. C’est le lieu de sensibiliser les ivoiriens sur la repentance parce que chacun a sa part de responsabilité dans tout ce que nous subissons. On doit voir la main de Dieu dans cette décision de la CPI et nous voulons exhorter le Président Ouattara à annuler toutes les peines infligées au Président Gbagbo, au Ministre Charles Blé Goudé, au Président Soro Guillaume etses partisans, mais aussi aux prisonniers de la crise de la crise postélectorale et aux prisonniers d’opinion. Cela facilitera la réconciliation, de même que les élections en vue. 

Excellente week-end à vous et à demain 12h30 pour un autre sujet.


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