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Côte d’Ivoire/Hamed Bakayoko et la drogue, Jacques Mangoua et les munitions: Le  »Un poids deux mesures » de Venance Konan

Venance Konan

Côte d’Ivoire/Hamed Bakayoko et la drogue, Jacques Mangoua et les munitions: Un poids deux mesures de Venance Konan

mangoua jacques
Jacques Mangoua

Le gardien de Jacques Mangoua, personnalité politique de premier rang au PDCI-RDA, vice-président de ce parti, a découvert des munitions d’armes de guerre sans lesdites armes à son domicile villageois de N’guessankro, dans le département de Béoumi et dans la région de Gbêkê, en l’absence du patron des lieux depuis plusieurs mois. Il appelle son patron qui lui demande d’aller informer, le,chef du village et la gendarmerie pour un constat. Donc, Jacques Mangoua, lui-même dénonce l’existence de ces munitions. Mais le procureur Braman demande à ce dernier de donner la preuve que ces munitions ne lui appartiennent pas. Pour se justifier, l’accusé écourte son séjour étasunien et rentre au pays. Il est immédiatement mis aux arrêts, malgré la présomption d’innocence et sa qualité de président du conseil régional, et un procès expéditif est aussitôt programmé pour le condamner à 5 ans d’emprisonnement ferme assorti d’amende colossale.
A ce sujet, l’homme de droit devenu journaliste, prix Ebony 1994, le patron du journal de service public, Venance Konan n’a pas dénoncé la cabale contre le vice-président du PDCI-RDA. Parce que pour lui, les personnalités politiques de l’opposition n’ont pas droit à la présomption d’innocence. Il suffit d’une ombre de soupçon et c’est la prison après des simulacres de procès.
Mais il a suffit qu’un journal canadien accuse vaguement un membre du gouvernement, fut-il ministre de la Défense, que la plume alerte de Venance Konan se met à écrire. En voulant disculper Hamed Bakayoko, il disculpe tacitement Jacques Mangoua. Suivons sa démonstration dans  »Drôle d’enquête ».
« Il y a un peu plus d’une vingtaine d’années, un jeune travesti de Dabou avait déclaré lors d’une audition par la police qu’il avait eu des rapports sexuels avec un ministre de la république. Et un journaliste avait publié ces propos. Ce fut aussitôt la grande affaire dans tout le pays. Tout le monde s’en mêla et le pauvre ministre fut traîné dans la boue par des gueux. A ceux qui recommandaient de la prudence dans les jugements, l’on rétorqua qu’il n’y avait jamais de fumée sans feu. On somma même le pauvre homme de prouver qu’il n’avait jamais eu relation avec son accusateur. En Côte d’Ivoire, lorsque l’on vous accuse sur la place publique, ce n’est pas à l’accusateur d’apporter des preuves de ce qu’il affirme, mais à l’accusé de prouver son innocence. Ainsi si je déclare que vous êtes un voleur, ce n’est pas à moi de prouver que vous l’êtes effectivement, mais c’est à vous de nous démontrer que vous n’avez rien volé. Dans cette affaire, quelques longs mois plus tard, le jeune travesti avoua avoir inventé cette histoire. Mais pendant ce temps l’honneur de ce ministre avait été piétiné, déchiré. Et le journaliste, aujourd’hui décédé ne s’excusa pas », s’indigne le Dégé de Fraternité Matin, journal de service public.

le ministre dÉtat ministre de la défense Hamed Bakayoko.
Hamed Bakayoko


Puis, l’auteur principal de « La Pamphlet à deux mains » de comparer ces situations antérieures à celle de Hamed Bakayoko, dans l’affaire de la drogue en Afrique de l’Ouest.
Venance Konan écrit: « Aujourd’hui nous sommes à moins de cinq mois de l’élection présidentielle, la « mère de toutes les élections » dans notre pays. Pour certaines chapelles politiques de chez nous, il s’agit, en période électorale, non pas de convaincre les électeurs, mais plutôt de chercher à détruire l’adversaire. Ce n’est que dans cette perspective que je peux situer la série d’« enquêtes » sur la drogue en Afrique de l’ouest publiées récemment par un média. Pour qui essaie de lire honnêtement la partie consacrée à la Côte d’Ivoire, sans faire de la politique, ces « enquêtes » ne peuvent que laisser pantois. Surtout lorsque l’on affirme que les deux auteurs sont des journalistes de grande renommée, sans que grand monde ne les connaisse par ici. Même un journaliste stagiaire sait que l’on ne peut accuser qui que ce soit dans un article sans avoir de solides éléments de preuve, à moins de chercher à diffamer cette personne. Ainsi nos « enquêteurs » affirment-ils, en parlant du ministre de la Défense de notre pays qu’il est « un pion central dans le trafic de cocaïne ». Sur quoi se basent-ils pour porter une accusation aussi grave ? « D’après les renseignements de l’agent des services secrets français qu’on a rencontré plus tôt », écrivent-ils. Et aussi sur les affirmations « d’une personne haut placée de l’impénétrable ambassade américaine à Abidjan. » Ce dernier étaye ses accusations avec cette révélation : « vous savez qu’il a une discothèque dans son sous-sol ? » Cela suffit-il pour accuser une telle personnalité d’être un baron du trafic de drogue ? Non. Il y a aussi le témoignage d’un prostitué rencontré à Gonzagueville, tout aussi anonyme que les deux précédents accusateurs, et qui pourraient tous être sortis de l’imagination des auteurs de l’article, qui affirme, « le ministre de la Défense, le plus grand trafiquant de cocaïne ? Je le sais. Et tout le monde le sait. » C’est tout ? Non. Il y a aussi un certain John, un « chef de la mafia nigériane », qui serait milliardaire, et ami du ministre de la Défense. Ce dernier l’aurait fait arrêter parce qu’il voulait une plus grande part des revenus de la drogue. Sur quoi s’appuient-ils pour affirmer cela ? Rien. Absolument rien. De simples affirmations gratuites. Mais ils tentent de bluffer le lecteur en affirmant qu’ils ont réussi à se loger tout près de la résidence du ministre de la Défense, et de leur logis, ils voyaient tout ce qui se passait chez lui, qui y entrait, qui en sortait. Pourquoi se logent-ils là-bas ? « Pour échapper au contrôle de l’Etat et des services secrets, on s’est installé dans ce quartier grâce à l’aide de notre réseau personnel. On a obtenu l’autorisation officielle du ministère ivoirien de la Communication pour rédiger cette enquête sur la cocaïne ; l’Etat sait ce qu’on fait ici, mais pas -encore- l’endroit où l’on vit. » Ce passage de leur texte me laisse songeur. Pourquoi cherchent-ils à échapper au contrôle de l’Etat alors qu’ils ont obtenu l’autorisation d’enquêter sur leur sujet ? Depuis quand l’Etat en Côte d’Ivoire espionne-t-il et se préoccupe-t-il de savoir où logent les journalistes à qui il a donné l’autorisation de travailler dans le pays ? En quoi aller se loger près de la résidence du ministre de la Défense est-il une façon de se planquer ? Et qu’ont-ils vu de cette planque ? Ils ont vu qu’un soir le ministre a organisé une fête à laquelle ont participé des stars de la musique ivoirienne, sauf DJ Arafat qui n’aurait pas été invité, et qui trouvera la mort ce soir-là, dans le fameux accident de moto. C’est tout ?
Oui, c’est tout. Mais cela a suffi pour affirmer qu’un ministre est impliqué dans un trafic de drogue et pour que ses adversaires politiques se mettent à aboyer : « qu’il démissionne ! » « Que le procureur se saisisse de l’affaire ! » A l’évidence, c’était cela l’objectif : jeter le discrédit sur une personnalité politique. Je suis désolé mais dans un Etat qui se respecte, on ne se base pas sur une « enquête » aussi mal ficelée, un aussi grossier montage pour juger qui que ce soit ».
Ange Nicaelle LYRANE


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