Contre ses adversaires et la communauté internationale: Ouattara donne dans la provocation… «Ce sont des bêtises !»

« La place de Soro n’est pas dans une campagne présidentielle »
« Gbagbo, la Côte d’Ivoire reste son pays, mais il est condamné à 20 ans»
Dans une interview à paraitre dans le magazine français Paris Match de ce jeudi 24 septembre, le chef de l’Etat ivoirien, président et candidat du RHDP, a tenu un discours des plus provocateurs non seulement à l’endroit des opposants mais aussi de tous les observateurs et même de la Communauté internationale. A la question des journalistes sur le 3ème mandat qu’il brigue coûte que coûte alors que c’est interdit par la Constitution, il répond avec dédain : « Ce sont des bêtises ! Notre Constitution date de 2016, elle a instauré une nouvelle République en Côte d’Ivoire. Les cartes ont donc été rebattues. Je vous le répète, je n’ai jamais cherché à m’accrocher – contrairement à mes prédécesseurs ».
En d’autres termes, tous ceux qui, en Côte d’Ivoire et à l’international, parlent d’un troisième mandat, racontent des bêtises. Pour lui donc, depuis novembre 2016, la Côte d’Ivoire s’est renouvelée. Sauf son mandat obtenu en octobre 2015 dont la Constitution ne met pas le compteur à zéro.
Parlant de Guillaume Soro, qui fait feu de tout bois depuis Paris pour le retrait de la candidature du 3ème mandat, Ouattara dit que sa place « n’est pas dans la campagne électorale mais en prison. S’il a quitté la Côte d’Ivoire sans y revenir depuis la fin de l’année, c’est parce qu’il sait qu’il devra y être jugé pour une tentative de déstabilisation.
Les preuves contre lui sont accablantes… ». Soro est désormais pour M. Ouattara un paria qui mérite plus la guillotine que de se présenter à une élection présidentielle. Il fait ainsi fi des recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui demande que les poursuites contre Soro et ses partisans soient abandonnées.
Le président du RHDP n’a donc que faire de la communauté internationale qui demande aussi une élection inclusive, transparente et acceptée de tous, puisque pour lui, la loi qu’on doit respecter, c’est celle qui l’arrange. « La légitimité, c’est le respect du droit », dit-il pour parler de la présidentielle qui risque de manquer de légitimité si elle est organisée ainsi avec des candidats choisis sur le volet, avec une Cei et un Conseil constitutionnel soupçonnés d’être à sa solde.
La loi, la seule, c’est celle qui l’arrange, pourrait-on dire. Le président sortant ne manque pas, dans cette interview, d’amadouer le camp Gbagbo qui s’est rangé du côté de Bédié dans la coalition contre Ouattara et surtout dans l’élan contre son troisième mandat. Il dit : « Il a commis des erreurs mais c’est un frère, et un ancien président. La Côte d’Ivoire reste son pays. Il faut attendre le verdict en appel devant la CPI, car pour l’instant, il est en liberté sous condition. Ensuite, des dispositions seront prises quant à son retour », comme pour toucher la sensibilité des « Gbagbo ou rien » et de ceux qui réclament le retour de Gbagbo.
Mais pour ne pas paraitre félon, il s’empresse d’ajouter : « sachant qu’il est condamné à vingt ans de réclusion pour crimes économiques ». Un art de tanguer entre deux tendances qui démontre à l’envi que l’homme a perdu toute sérénité et donne désormais des coups partout et à tous, en disant même que « les candidatures de Soro et de Gbagbo relèvent de la provocation », mais pleurniche aussi sous cape.
Par O. Chérif (Le Nouveau Réveil)
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