A la tribune de l’Acepnuci: Soro Brahima (UPCI) pose ses conditions pour la tenue de la présidentielle
A la tribune de l’Acepnuci: Soro Brahima (UPCI) pose ses conditions pour la tenue de la présidentielle
L’Association des Chefs d’Entreprise de Presse Numérique de Côte d’Ivoire (ACEPNUCI) a offert sa tribune ‘’Les rendez-vous de l’Acepnuci’’ au président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), Me Soro Brahima. C’était le samedi 26 septembre dernier au siège de ladite association à Yopougon. Discours liminaire.
Discours liminaire du Président de l’Union pour la Côte d’ivoire (UPCI) au rendez-vous de l’ACEPNUCI
Thème : Election présidentielle 2020 : quelle assurance pour l’ivoirien ?
Monsieur le Président de l’association des chefs d’entreprises de presse numérique ;
Mesdames et messieurs les chefs d’entreprises de presse numérique ;
Mesdames et messieurs les journalistes ;
Mesdames et messieurs,
Vous tous qui nous suivez en direct sur Facebook ;
Je vous remercie de la tribune que vous m’offrez en m’ayant invité ;
Je vous remercie de nous suivre en direct sur les réseaux sociaux.
Mesdames et messieurs les chefs d’entreprise de presse numérique,
Vous m’avez demandé d’articuler mon propos liminaire autour d’un thème particulièrement important en cette période pleine malheureusement d’incertitudes.
Et ce thème est :
Election présidentielle 2020 : quelle assurance pour l’ivoirien.
D’entrée de jeu, il convient de faire quelques rappels :
Dans une démocratie normale dont le régime présidentiel fonctionne bien, l’élection du président de la république est un moment de débats qui débute un ou deux ans avant le scrutin pour s’achever à la formation du gouvernement du président élu.
Dans une démocratie normale, les citoyens et partis politiques ont une confiance naturelle en leurs institutions et en particulier, les organes en charge de la conduite du processus électoral.
Dans une démocratie normale, il n’y a pas de débats sur le nombre de mandats présidentiels car leur limitation est connue et sue de tous et il ne viendra à l’esprit de personne de tenter une interprétation pour changer ce qui est pourtant écrit noir sur blanc dans la constitution.
Dans une démocratie normale, il n’y a pas d’interdiction des manifestations dans la période préélectorale qui elle-même est incompatible avec des manifestations dont la répression entraine des morts et des blessés.
Dans une démocratie normale, les seules crispations ou tensions qu’on peut observer en période d’élection présidentielle, sont celles qu’on peut observer à l’occasion de débats opposant des acteurs politiques traditionnels à de nouveaux acteurs ou à des présentés comme extrémistes. Mais même dans cette hypothèse, la tension ou la crispation ne sort jamais du cadre des débats d’idées, de visions et de projets.
Dans une démocratie normale, c’est régulièrement un président sortant transmet les dossiers de sa fonction à un président nouvellement élu.
Mais, vous ne seriez pas surpris si je vous disais que nous ne sommes pas une démocratie normale. Je me demande même si nous sommes une démocratie. Mais sur ce point, nous pourrons en parler plus loin.
Oui, on peut légitimement se poser la question de savoir si nous sommes une démocratie normale car :
· Jamais dans l’histoire de la Côte d’ivoire indépendante, un président sortant n’a remis les dossiers en cours à un président nouvellement élu ;
· Jamais en Côte d’Ivoire, une élection présidentielle opposant plus d’un candidat ne s’est tenue sans boycott ni violence le jour du scrutin ou dans les jours suivant la proclamation des résultats ;
· Pour l’élection présidentielle de 2020, la Côte d’Ivoire a même enregistré ses premiers morts en rapport avec l’élection avant que les premiers dossiers de candidature ne soient déposés.
Pour toutes ces raisons, il m’est difficile, en tant qu’opposant de rassurer les ivoiriens.
C’est le rôle des détenteurs du pouvoir qui doivent tout mettre en œuvre pour créer les conditions d’une élection apaisée et transparente.
Et les conditions que les autorités doivent créer sont simples.
C’est pourquoi, je me permettrai d’interpeller le chef de l’Etat afin qu’il saisisse l’opportunité des dernières décisions de la cour africaine des droits de l’homme et des Peuples (CADHP) pour :
– Reformer totalement la commission électorale indépendante ;
– Reprendre la liste électorale ou l’auditer ;
– Reformer le conseil constitutionnel ;
– Organiser une élection inclusive.
C’est seulement de cette manière que l’ivoirien peut être rassurée.
L’ivoirien ne peut être rassuré lorsque les tenants du pouvoir méprisent les opposants et les menacent en permanence d’emprisonnement. L’ivoirien ne peut être rassuré lorsque l’expression du moindre désaccord avec la ligne du gouvernement ne vous laisse le choix qu’entre la prison et l’exil.
L’ivoirien ne peut être rassuré lorsque l’Etat qui s’autoproclame régulièrement un état de droit refuse systématiquement de se soumettre aux règles de droit et aux décisions de justice.
L’ivoirien ne peut être rassuré lorsque son Etat ne reconnait que les décisions des juridictions internationales africaines qui sont favorables aux détenteurs du pouvoirs et méprise toutes celles qui lui sont défavorables.
J’aurais été bien heureux de pouvoir dire à chaque ivoirien, préparez-vous à sortir massivement pour voter le 31 octobre 2020.
Mais je ne le peux car il m’est impossible de donner une quelconque assurance car cette élection présidentielle m’apparaît comme porteuse de graves dangers pour notre pays.
Telles sont les brèves observations qu’appellent de ma part le thème du jour.
Je vous remercie.
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