Jean-Yves Esso ESSIS interroge Alassane Ouattara: «Allez vous continuer à faire semblant de ne rien voir? Vous avez échoué, Monsieur le Président»
Lettre Ouverte à Son Excellence monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire.
Abidjan, le mardi 13 octobre 2020.
10h00
Objet : Les échéances électorales présidentielles d’octobre 2020.
Excellence monsieur le Président,
Veuillez excuser notre impertinence à vous adresser à nouveau une énième correspondance publique ce matin. Nous n’aurons de cesse de le faire afin qu’elles puissent être, pour certains, un témoignage… La situation sociopolitique est de plus en plus délétère depuis votre annonce de candidater pour un troisième mandat anticonstitutionnel le 6 aout 2020, après y avoir renoncé devant le Congrès et la nation ivoirienne toute entière en mars dernier. Vous n’aviez pas le droit de revenir sur votre parole. Cela s’appelle le respect de la parole donnée…
Aucun « cas de force majeure » n’est acceptable devant la force de la loi constitutionnelle et la puissance de la parole d’un chef.
Excellence monsieur le Président,
Depuis votre annonce, le peuple vous a répondu en se révoltant entraînant des crises et leur lot de désolation. Nous avons ainsi assisté à plusieurs manifestations qui ont entrainé des dizaines de morts, de nombreux blessés, des arrestations arbitraires et d’innombrables dégâts matériels. Le 14 septembre 2020, les candidatures de nos principaux leaders politiques ont été rejetées par le Conseil Constitutionnel pour des raisons indignes d’une démocratie respectable. Depuis cette décision, nous avons également assisté à plusieurs manifestations qui ont entrainé des dizaines de morts, de nombreux blessés, des arrestations arbitraires et d’innombrables dégâts matériels.
Le 20 septembre 2020, l’opposition unifiée a lancé le mot d’ordre de désobéissance civile, retiré tous ses représentants de la Commission électorale indépendante (CEI) et, le 10 octobre 2020, le peuple ivoirien est venu en masse, tel un tsunami, au stade Félix Houphouët-Boigny pour réclamer des élections transparentes et crier d’une seule voix : « NON AU 3EME MANDAT ».
Excellence monsieur le Président,
Il n’en faut pas plus pour comprendre qu’une grave crise post électorale et même pré électorale est en gestation.
Face à ce constat simple que pourrait aisément faire le plus commun des mortels, allez vous continuer à faire semblant de ne rien voir ? Allez vous continuer à narguer votre peuple ? Allez vous continuer à vouloir mettre en place votre stratégie de fraude électorale au risque d’entraîner le pays dans une guerre fratricide dont personne ne peut connaître réellement l’issue ? Allez vous continuer à maintenir nos illustres exilés hors de leur pays ? Allez vous continuer à maintenir les prisonniers politiques et militaires derrière les barreaux ? Allez vous continuer votre tentative de passage en force avec cette Commission Électorale Dependante ? Allez vous continuer à imposer au peuple ivoirien un fichier électoral dans lequel il ne se reconnait pas ? Allez vous vraiment faire brûler notre pays pour pouvoir conserver vos acquis et ceux de votre entourage ?
« Aucun ivoirien ne ferait à son frère ivoirien ce que vous faites aux ivoiriens. » disait il y a quelques jours votre ancien ministre des Affaires Étrangères.
Excellence monsieur le Président,
Nous pensons très humblement que vous avez échoué…
Il est grand temps pour vous de le reconnaître une bonne fois pour toutes en passant la main à la nouvelle génération de votre famille politique. Vous avez des hommes et des femmes tout à fait capables de relever ce defi avec à leur tête un « jeune » en possession de toutes ses facultés intellectuelles et mentales.
Le moment est venu pour vous de laisser la place à quelqu’un d’autre pour réconcilier les fils et les filles de la Côte d’Ivoire.
Excellence monsieur le Président,
Le peuple ivoirien à travers sa constitution vous a donné le temps qu’il fallait pour organiser des élections crédibles, transparentes, impartiales et inclusives. Vous avez échoué…
Vous et votre équipe gouvernementale avez été incapables de réussir cette mission, somme toute assez simple, obnubilés que vous étiez tous par votre volonté de mettre en place un gigantesque système de fraude électorale.
Vous avez échoué, Excellence monsieur le Président, et nul n’est besoin pour vos deux répondeurs automatiques de continuer à venir se ridiculiser sur la place publique en menaçant les sachants de votre camp qui osent enfin s’affranchir de votre autorité et s’exprimer librement. Nous ne sommes ni au marché d’Agboville dans une vente d’oignons à la criée, ni dans un zoo à contempler des hamsters et autres agoutis du Gontougo.
Excellence monsieur le Président,
Nous terminerons notre propos en vous disant qu’il est encore possible pour vous de finir avec les honneurs en mettant en place une équipe transitionnelle pluraliste. Il vous incombera de proposer à cette équipe comme mission principale, l’organisation d’élections transparentes, inclusives et apaisées afin que les enfants de ce pays issus du Nord, du Sud, du Centre, de l »Est et de l’Ouest puissent recommencer à s’aimer.
Convaincus que vous voudrez bien lire cette correspondance et extraire la profondeur du message qu’elle renvoie sans vous attarder sur le superflu,
Nous vous prions d’agréer, Excellence monsieur le Président de la République, l’expression de nos salutations profondément respectueuses.
Jean-Yves ESSO ESSIS
Membre du BP du PDCI-RDA.
Inspecteur du PDCI-RDA.
Président des Cadres Dynamiques du PDCI-RDA.
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