Crise pré-électorale: Ouattara froisse les propositions de Cohen et s’accroche à la CEDEAO
Crise pré-électorale: Ouattara froisse les propositions de Cohen et s’accroche à la CEDEAO
Pour une sortie de la crise pré-électorale qui bat actuellement son plein à Abidjan, l’ambassadeur Herman Cohen, ancien secrétaire d’Etat Américain, a récemment fait des propositions à Alassane Ouattara, président sortant de la Côte d’Ivoire.
Pour Cohen, il est vrai que « le parti politique du président Ouattara lui a demandé de se présenter après la mort du Premier ministre Amadou Coulibaly, au lieu de désigner un nouveau candidat ». Mais en faisant droit à la requête de ses partisans, « a entamé un processus qui a contribué à rendre sa situation de plus en plus illégitime ».
L’ambassadeur Cohen estime que le fait de déclarer Laurent Gbagbo et Guillaume Soro « inéligibles à se présenter à l’élection présidentielle », pour avoir été condamnés par contumace, a confirmé « l’illégitimité de la candidature du Président Ouattara. Leur condamnation a privé leurs nombreux partisans de la possibilité de voter pour leur politicien préféré ».
Pour avoir des élections libres et régulières en Côte d’Ivoire, l’ambassadeur Herman Cohen fait des recommandations : « Il est bon de changer les membres de la CEI avec de nouveaux yeux pour une nouvelle élection. Face à la pression croissante de la population de Côte d’Ivoire, le Président Ouattara doit changer d’avis et décider de ne pas se présenter. Il faut retarder les élections de plusieurs mois, pour donner au parti du président Ouattara le temps de choisir un autre candidat, tout comme les candidats Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro doivent être autorisés à se présenter à l’élection ».
Ces propositions qui offrent une sortie honorable pour Alassane Ouattara sont foulées aux pieds par celui-ci. Pour lui, le troisième mandat ou rien. Il s’enfiche de la constitution lui interdisant ce mandat de trop. Cette posture est réconfortée par la délégation de la CEDEAO venue s’enquérir de l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire. «Nous sommes présents et nous voulons agir en tant que facilitateurs pour nous assurer qu’effectivement ce scrutin ait lieu. Nous avons pu rencontrer le Premier ministre et cette mission a été fructueuse», a annoncé Shirley Ayorkor Botchway, présidente du conseil des Ministres de la CEDEAO. «Les élections vont avoir lieu. Le monde entier a les yeux rivés sur la Côte d’Ivoire et nous voudrions qu’elles se passent dans une atmosphère de paix car la violence n’est jamais une réponse au conflit», a-t-elle ajouté.
Ces propos de Mme Botchway surprennent plus d’une personne. Car la CEDEAO consciente de la grave violation de la constitution et des troubles actuels, ne peut pas souhaiter des élections dans une telle atmosphère. Pourquoi ne négocie-t-elle pas un report pur et simple des élections présidentielles pour un dialogue national ? Pourquoi encourage-t-elle Alassane Ouattara à s’accrocher au pouvoir en passant sur le corps des Ivoiriens ? Tout le pays est en feu. Le nombre de morts ne fait que croître depuis le mois d’Août 2020. Les dégâts matériels sont énormes. Pauvre CEDEAO ! A-t-elle passée un deal avec le régime ? Certainement, les tenants du pouvoir vous répondront par la négative. Mais à analyser profondément la situation, c’est tout comme.
Nathanaël Yao
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