Dialogue, concessions et intention de rencontrer Bédié: La ruse d’Alassane Ouattara découverte

Dialogue, concessions et intention de rencontrer Bédié: La ruse d’Alassane Ouattara découverte
Acculé de toutes parts et conscient que les élections présidentielles du 31 Octobre 2020 sont devenues un leurre, le président sortant veut distraire l’opposition pour assurer lui-même la transition. Car la détermination du peuple ivoirien qui, ne voulant pas de son troisième mandat, suit à la lettre la désobéissance civile, le perturbe.
Il a menacé, insulté, méprisé les opposants…Mais il sait que cette opposition ne lui permettra pas de faire son passage en force. Donc, il instaure un semblant de dialogue politique avec la partie non significative de l’opposition, dialogue au sortir duquel il promet : l’intégration d’une 5è personnalité de l’opposition à la CEI, l’octroi d’un poste de vice-président au PDCI-RDA dans le bureau de la commission centrale ; la recomposition de la CEI locale…
En outre, le président sortant serait prêt à rencontrer le président Henri Konan Bédié. Pour lui dire quoi au juste ? Que cache la subite intention de Ouattara qui, il y a quelques heures traitait Bédié et toute l’opposition de pauvre, peureuse et de minoritaire ? Certainement l’homme assoiffé de pouvoir veut endormir ses coriaces adversaires qui ont actuellement le dessus pour porter son ‘’coup fatal’’, les avoir à l’usure.
Il sait que les concessions dont il parle, lui permettront d’office de piloter la transition. Il veut de ce fait en profiter. Ces concessions ne se font pas en coup de bâton magique mais après plusieurs rencontres et plusieurs débats qui peuvent s’étendre sur plusieurs semaines. Et le temps que le régime et l’opposition s’accordent, il aura lui-même assuré la transition sans se retirer.
Il n’est pas du tout prêt à se retirer de la course, à cause de ses crimes économiques et contre l’humanité. Il veut juste gagner du temps. Autrement, les délégations de l’ONU, de l’UA, de la CEDEAO, qui ont défilé au bord de la lagune Ebrié, auraient réglé le problème de la Côte d’Ivoire. Hélas, ces délégations ont pratiquement toute optée pour des élections dans des conditions calamiteuses, où le régime non seulement a choisi ses adversaires, taillé la liste électorale sur mesure, a déjà les résultats des élections de 2020 par candidat !
Ce que l’opposition attend de la communauté internationale, c’est une médiation par une délégation neutre. Pour ce faire, Bédié et l’opposition ont les yeux tournés vers Antonio Guterres, Sécretaire Général de l’ONU afin de son implication personnelle…
Même si Bédié rencontre Alassane Ouattara, ce n’est pas évident qu’on bouge d’un iota puisqu’il n’acceptera pas de se retirer. Ce que le peuple attend de lui, c’est un discours pour le retrait de sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 pour se conformer ainsi à la Constitution qui lui interdit de briguer un troisième mandat ; la dissolution du Conseil Constitutionnel actuel en vue de la mise en place d’une juridiction véritablement impartiale et qui s’attache à dire le droit; la dissolution de l’actuelle Commission Electorale Indépendante (CEI) en raison de son inféodation évidente au régime RHDP et la mise en place d’un organe électoral consensuel, véritablement indépendant et impartial, capable d’organiser des élections justes, transparentes et crédibles ; l’audit international de la liste électorale issue de l’enrôlement de juin-juillet 2020 ; la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires ; le retour sécurisé de tous les exilés politiques, conformément à l’article 22 de la Constitution avec à leur tête Koudou Laurent Gbagbo, Soro Guillaume, Blé Goudé, Akossi Bendjo et autres ; la création d’une Commission d’enquête internationale pour faire le point sur toutes les tueries et les exactions commises par le régime du RHDP.
Le constat est clair, le peuple est debout et rien ne semble l’arrêter. Attendons de voir.
Nathanaël Yao
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Dialogue avec le pouvoir : ‘’Je veux – je ne veux pas’’, le jeu trouble de l’opposition
Alors que le Gouvernement soucieux de donner une chance au dialogue comme souhaité par la mission conjointe ONU-UA-CEDEAO, a invité l’opposition à des échanges en vue de tenter de sauver ce qui peut l’être encore avant la présidentielle du 31 octobre, celle-ci dans une déclaration indique qu’elle ne prendra part à aucune discussion avec le pouvoir si ce n’est sous l’égide de la CEDEAO.
Comment attendre l’ouverture d’un dialogue sous l’égide de la CEDEAO quand cette organisation a recommandé aux différentes parties d’engager un dialogue inclusif ? L’opposition se comporte comme l’Autruche selon cet adage turc ‘’Quand il faut voler, l’autruche dit : « Je suis chameau ». Quand il faut porter un fardeau, elle dit : « Je suis oiseau ».
Chanter que l’on souhaite un dialogue inclusif et quand la partie adverse répond favorablement, on revient marquer son désintérêt, frise la fourberie et le manque de loyauté. On ne peut vouloir une chose et son contraire.