Le livre de la semaine N°8 : ‘’Jusqu’au bout de l’Enfer’’… l’Homme dans toutes ses dualités

Le livre de la semaine N°8 : ‘’Jusqu’au bout de l’Enfer’’… l’Homme dans toutes ses dualités

Auteur :François d’Assise N’Dah 

Titre : Jusqu’au bout de l’Enfer

Dieu a vraiment créé l’Hommepour l’aimer… 

Sorti chez  » L’Harmattan « – Côte d’Ivoire, « Jusqu’au bout de l’Enfer  » est un conte qui se lit en 121 pages. Selon les mots d’Attoungbré Kouassi Joseph, Inspecteur de l’enseignement secondaire, auteur de la préface de l’œuvre,  l’Homme y est décrypté, peint ou même dépeint dans toutes ses dualités telles que corps-âme ; physique-moral ; vacuité-plénitude ; profane-spirituel…

Disons que toutes ces dimensions se succèdent à un rythme si effréné qu’il lui est pratiquement impossible d’en fixer véritablement les limites. Une chose est sûre, répondre à ces questions reviendrait à détecter l’énigme qui se cache dans ce récit. L’Homme court vers l’autre à travers son être qu’il croit retrouver ailleurs. Certaines questions sont incontournables : Combien ne sommes-nous des Yassoua-Bla en quête de l’autre partie de nous-mêmes que nous croyons avoir perdue ? Pourtant, François d’Assise nous apprend que l’autre est en nous, que l’autre est nous. Alors si l’Homme est en l’Homme, d’où vient-il que des hommes cherchent inlassablement à asservir, à assujettir d’autres hommes qui constituent pourtant une part d’eux ?

A l’autre est servie la torture physique et morale dans des camps essaimés partout dans nos pays. Quand comprendrons-nous que tant que l’autre part de nous ne connaîtra pas d’épanouissement, l’accomplissent de notre vie est vain ? Véritablement, notre quête d’être ou d’exister  devient alors un non-sens ? Tant que l’homme s’évertuera à diviser, à séparer, à avoir une vision dichotomique du monde, il ne réussira jamais à trouver sa propre unité.

Ainsi Yassoua-Bla a réussi la sienne parce qu’il a su avant tout tisser un lien entre des prétendus contraires : hier et aujourd’hui, village et vile, tradition et modernisme, spiritualité et fétichisme, silence et parole, vie et mort. Il a pu franchir allègrement les frontières des oppositions, des extrêmes; parce qu’il  n’est soumis qu’à une seule loi comme la loi de la nature : l’amour de l’autre. C’est la recherche de son autre part qui lui a permis de surmonter les épreuves mêmes les plus rudes. Cette quête l’a conduit à la compréhension de la VIE par l’élévation de la sienne. 

Le texte de François d’Assise N’Dah a le mérite de nous conduire à ce seul choix qui vaille. C’est l’amour de l’autre qui doit présider à toutes les quêtes de l’homme s’il veut les voir aboutir. Il ne connaitra le plein accomplissement et l’achèvement de sa vie que dans l’amour de l’autre. Tout le sens de notre vie réside en cette voie. Le discours de Kpanguy doit donc continuer de résonner en nous, lui qui a opéré le choix de l’amour contre celui des armes pourtant à sa disposition. 

Il nous faut sortir du cycle des rebellions, des coups de force, des violations des Constitutions dont l’Afrique -à travers le cas récent de la Côte d’Ivoire- offre le spectacle honteux au reste du monde. Aller Jusqu’au bout de l’Enfer, on l’aura compris, c’est traverser l’Enfer  pour en sortir aguerri, tout illuminé de l’esprit de vainqueur et prêt à combattre toutes les forces hostiles à l’accomplissent de l’Homme. Cet homme qui n’aura en définitive aucune victoire sur lui-même. Telle n’est pas sa destinée.

Dieu n’a pas créé l’Homme pour combattre l’Homme, mais pour l’aimer. Et seul ce rêve d’amour peut équilibrer nos vies si ébranlées. François d’Assise N’Dah nous amène à comprendre cette vérité. 

Conte, roman, songe ou réalité ? Le récit-mélodie dans lequel la flûte de François d’Assise N’Dah nous transporte semble être tout cela à la fois. Le souffle y est chaud et froid, décrivant avec un art consommé les courbes sinueuses de la vie humaine…En tout cas une belle écriture !

Tonio Edo

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