Enquêtes, dialogue et libération des prisonniers: Le régime Ouattara-RHDP s’enfiche et préfère la dictature
A propos d’un troisième mandat en Côte d’Ivoire, l’archevêque d’Abidjan, le cardinal Kutwa, avait jugé cela «pas nécessaire» et pense que le «respect de la loi est plus important que les élections».
Ses dires avaient provoqué la colère des responsables du RHDP qui ont dénoncé une ingérence de l’église catholique dans les affaires politiques. Le régime sortant n’a pas encore digéré ces propos qui ont mis leur mentor mal à l’aise.
Et la Conférence épiscopale vient d’enfoncer le clou.
En effet, les évêques catholiques, condamnent toutes les violences « de tous les camps politiques », souhaitent « une commission d’enquête indépendante » car « les auteurs de ces crimes doivent être recherchés afin qu’ils répondent de leurs actes devant une justice impartiale ».
« Nous encourageons les deux principaux leaders de la vie politique actuelle de notre pays, les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, à poursuivre et à intensifier, sur des bases claires, le dialogue qu’eux-mêmes ont initié à la grande satisfaction du peuple, aux fins de parvenir à la concorde nationale, à des solutions justes, qui sauvegardent et promeuvent le bien commun », a déclaré Monseigneur Ignace Bessi, évêque de Katiola, et président de la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire. Et de préciser ceci: « Ce sera là l’occasion rêvée de vider le contentieux né de l’interprétation de la Constitution. »
« Nous souhaitons, de tous nos vœux, que ce dialogue prenne en compte la libération de tous les prisonniers politiques, favorise le retour rapide de tous les exilés, dont le président Laurent Gbagbo, afin qu’ils prennent toute leur place dans le processus de réconciliation », a-t-il ajouté. « Nous recommandons vivement qu’ils prennent aussi en compte la promotion des droits et des libertés individuelles d’une justice équitable et de la culture de la rencontre. On ne le dira jamais assez, il n’y a pas de paix sans justice et il n’y a pas de justice sans pardon. »
En fait, l’Eglise catholique, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, plusieurs chefs d’Etat et organisations internationales appellent à la poursuite d’un dialogue politique ouvert.Or depuis le 11 novembre 2020, ce dialogue est bloqué suite à la rencontre de prise de contact entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara à l’hôtel de Golf.
Car Alassane Ouattara a récemment répété aux cadres de son parti qu’il n’était pas question de discuter d’une transition.
Du côté de la plateforme de l’opposition, les responsables réclament la libération des prisonniers politiques avant la poursuite de tout dialogue politique.
Apparemment, le président sortant ne veut rien céder. Il dit non à une transition politique, non à la libération des prisonniers, non au retour des exilés politiques…
A part ces points, l’on se pose la question de savoir, autour de quels autres sujets clés l’opposition et le régime pourraient discuter pour aboutir à la réconciliation nationale restée en suspens depuis la crise postélectorale de 2010.
Peut-on envisager une vraie réconciliation avec la majorité des acteurs en prison et en exil ?
Pour le moment, le régime reste sourd aux enquêtes sollicitées par les institutions internationales car il est conscient que ses hommes en arme et miliciens sont les bourreaux du peuple.
En outre, il n’est pas prêt à reculer d’un iota face aux revendications du Conseil National de Transition (CNT) parce qu’il ne compte pas libérer Maurice Kakou Guikahué, Pascal Affi N’guessan, Pulcherie Gbalet et les autres prisonniers politiques dans la mesure où le rassemblement de tous les dignes fils du pays, le gêne énormément.
Monsieur Ouattara et ses hommes veulent gouverner seuls pendant des décennies et voir les autres partis disparaître. Mais le peuple est debout pour faire barrage à cette dictature.
Nathanaël Yao
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