Dialogue politique/Bédié fait des confidences aux Chefs traditionnels de 3 régions: «Voici pourquoi j’ai accepté la main tendue de Ouattara»
120 chefs traditionnels Bhété de 3 régions (Gôh, Lôh-Djiboua et Haut-Sassandra) ont été reçus en audience par le président Henri Konan Bédié, chef de file de l’opposition ivoirienne, ce jeudi 26 novembre 2020, en sa résidence abidjanaise de Cocody.
Après que le Sénateur de la région du Gôh, le vénérable André Logbo, au nom des cadres des dites régions, ait planté le décor en présentant les gardiens des us et coutumes venus des 3 régions, il est revenu à Tchyffi Boga Dago Joachim alias Boga Sivori (Ndlr, nom de plume), chef de la tribu Djérégoué dans le canton Paccolo (Ndlr, dont est natif le député Maurice Kakou Guikahué, emprisonné depuis le 3 novembre 2020) de la sous-préfecture centrale de Gagnoa, de porter la parole de ses pairs.
Il donnera les raisons qui gouverné leur déplace en ces termes : «C’est un honneur pour moi de prendre la parole au nom de mes pairs Chefs Traditionnels du Centre Ouest de la Cote d’Ivoire. Pourquoi sommes-nous réunis autour du Président Bédié ce jour?
Des nouvelles alarmantes nous sont parvenues faisant état des actes choquants survenus au domicile privé de notre Grand TCHYFFI, le Président Henri Konan BEDIE :
– Irruption en votre résidence avec arrestation de vos plus proches Collaborateurs
– Blocus autour de votre résidence avec interdiction d’entrée et de sortie
– Menaces et tentative d’arrestation.
En somme, la Résidence du Président BEDIE s’est transformée en champ d’agressions.
Cher frères et sœurs, c’est bien du Président BEDIE que je parle ?
Qui l’eût cru au regard de ce qu’il a été, de ce qu’il est de ce que nous souhaitons qu’il soit encore dans ce pays?
Alors nous nous sommes posé des questions dont la plus importante est:
Qu’est-ce que le Président BEDIE a bien pu faire qui lui vaut cette furie ?
Monsieur le Président, les Chefs traditionnels du Centre Ouest ont effectué le déplacement en ce jour du jeudi 26 novembre 2020 à votre domicile pour apporter leur compassion à vous, à votre Epouse ainsi qu’à votre famille biologique et politique. Mais également à tous les leaders de l’opposition dont les domiciles ont fait l’objet de blocus. Nous pensons au Premier ministre Affi N’guessan, au Dr Assoa Adou, secrétaire général du FPI, au ministre Hubert Oulaye, président du comité de contrôle du même parti et au ministre Mabri Toikeusse, président de l’UDCI.
Vous avez traversé des moments difficiles et nous ne pouvions nous empêcher de courir vers vous.
Visiblement, vous avez bonne mine et cela nous rassure de ce que vous vous portez merveilleusement bien. Nous disons merci à Dieu de vous avoir protégé.»
Tchyffi Boga Sivori a fini avec le dialogue entre le pouvoir et l’opposition. En des termes clairs il a dit ceci : «Il est de notoriété tant en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur, que vous êtes un homme de paix.
En effet, vous avez surmonté des crises avec sérénité sans jamais opter pour la violence.
MONSIEUR LE PRESIDENT,
A PROPOS DU DIALOGUE ENTRE VOUS ET VOTRE JEUNE FRERE ALASSANE OUTTARA.
Les Chefs Traditionnels du Centre Ouest partagent le projet de dialogue et voudraient vous féliciter pour avoir favorablement répondu à la main tendue de votre jeune frère le Président Alassane OUATTARA.
Nous vous encourageons donc, Monsieur le Président, à poursuivre le dialogue avec votre jeune frère.
Tous les ivoiriens ont le regard tourné vers vous dans l’espoir d’aboutir à la réconciliation des filles et fils du pays, à la cohésion sociale, gage d’une paix durable.
Monsieur le Président,
En venant ici, nous avons appris que certains de vos collaborateurs ont été élargis. Nous en sommes très heureux. Même si notre n’est pas totale, parce qu’il reste encore votre Premier collaborateur, le professeur Maurice Kakou Guikahué notre fils et cet autre fils nôtre, N’Dri Narcisse, votre directeur de cabinet, nous n’allons pas la bouder. Cependant nous savons que vous œuvrez intensément pour leur libération et celle de beaucoup d’autres jeunes ivoiriennes et ivoiriens.
Nous prions que toutes vos démarches aboutissent pour la paix souhaitée par tous les ivoiriens, pointe enfin à l’horizon.»
En réponse aux préoccupations des chefs traditionnels Bhété, le président Henri Konan Bédié s’est voulu rassurant quant à la libération des opposants arbitrairement incarcérés.
Voici en substance les propos du chef de file de l’opposition face aux gardiens des us et coutumes du Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire :
«Mes chers frères et sœurs je vous dis Akwaba à mon domicile. Ce qui s’est passé ici, vous en avez reçu les diverses péripéties. Vous venez d’ailleurs de retracer quelques unes. Le blocus, je dirais même la tentative d’assassinat, puisqu’ils ont jetés des bombes dans ma maison ici, ils ont forcés les portes chez moi et chez madame. Pour rechercher, disent-ils, je ne sais quoi. Tout cela nous, nous l’avons vécu. Mais avec le sang froid et la sérénité. Parce que nous savons que le combat que nous menons est une cause noble et juste, et que Dieu ne permet pas que soit vaincu lui qui mène un tel combat. Et, je menais ce combat au nom de toute l’opposition réunie dans une plateforme des Partis politiques, des leaders responsables de ces partis. Il s’en est suivi une rafle montre à l’endroit de tous mes collaborateurs. Ceux qui étaient réunis ici alors même que ceux qui étaient venus pour la discussion et pour accentuer les démarches pour ouvrir le dialogue dont vous parlez, les jeunes qui se battaient à nos côtés pour que tout cela se réalise, le dialogue, la justice, la paix en Côte d’Ivoire. Et cela fait déjà plusieurs semaines que mes proches collaborateurs et ces jeunes sont détenus. Certains à des endroits que nous connaissons et d’autres à des endroits que nous ne connaissons pas, à une destination inconnue.
Mais nous ne baissons pas les bras et nous exigeons toujours que toutes ses personnes soient rendues à la liberté, à la paix et à la tranquillité. Et ce combat porte déjà quelques fruits, puisque certains sont déjà libérés et d’autres sous contrôle judiciaire. Beaucoup d’autres sont encore détenus comme je l’ai dit. Mais nous continuons. Je sais que ce qui concerne particulièrement mon premier collaborateur le professeur Maurice Kakou Guikahué qui est détenu à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) et mon directeur de cabinet Narcisse et puis quelques autres grâce à nos exigences seront bientôt libres. Ils quitteront la prison civile.
Voilà ce que je voudrais vous dire, je voudrais vous rassurer que personne ne sera laisser plus longtemps encore en prison, car en faite notre partenaire, cette main tendue que j’ai acceptée en allant discuter avec lui, en fait, c’est pour l’aider, toutes ces situations, ces arrestations, même les morts, les personnes qu’on a décapitées à Bonoua, à Daoukro, d’autres qu’on a éventrées, tout cela a fait le tour du monde. Et cela provoque beaucoup de pression sur lui et en acceptant d’aller au dialogue, c’est pour l’aider à s’en sortir. Parce que, au PDCI, comme à l’opposition, ce que nous voulons, c’est réellement la paix, la fraternité entre ivoiriens. On ne doit pas considérer un adversaire politique comme un ennemi. Mais comme mon frère du même pays et cela ne se comprendrait pas que toute cette situation perdure.
Je ne voudrais pas être long, mais je ne peux pas terminer mon propos sans vous remercier pour la compassion et le soutien que vous m’apportez, à tous les militants qui se battent pour libérer la Côte d’Ivoire.
Je voudrais vous remercier aussi pour les présents que vous m’avez offerts, des présents généreux, des présents aussi symboliques, aussi spirituels.
Je vous demande une fois arrivés au village de porter la bonne nouvelle. Et tous ceux qui n’ont pas été arrêtés et qui sont avec moi sont toujours combatifs pour suivre le même objectif de libérer la Côte d’Ivoire, de faire en sorte que tous les prisonniers politiques sortent, que même votre frère à vous, Gbagbo rentre au pays. Que tous ceux qui sont exilés forcés rentrent au pays. Pour que tout le monde se retrouve ici sur la terre de nos ancêtres pour vivre ensemble dans la paix et la fraternité».
Gilles Richard OMAEL
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