«Accepter la main tendue de Ouattara, cela ne signifie pas que Bédié renonce au combat» (Jeunesses de l’opposition ivoirienne)
Ce vendredi 27 novembre 2020, les jeunesses des plateformes CDRP, EDS, GPS, AGIR, ARC EN CIEL, AFD, LA VOIX DU PEUPLE, URD, LIDER ACI et N3M, ont animé un point presse pour se prononcer sur la situation politique et le projet de dialogue entre l’opposition et le régime Ouattara en Côte d’Ivoire. Déclaration.
Mesdames et Messieurs cher amis de la presse,
Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire, notre pays traverse une crise grave. En pareille circonstance, il est de notre devoir, en tant que jeunes issus des partis politiques de l’opposition, fer de lance de la lutte, de vous rencontrer constamment pour faire le point sur l’évolution de la situation et dégager les perspectives.
Mesdames et messieurs les journalistes
Aujourd’hui, la question que tout ivoirien se pose, est de savoir si la contestation de l’opposition a pris fin avec la rencontre entre Alassane Ouattara et le président Henri Konan Bédié.
C’est donc à cette question principale que nous allons répondre au cours de ce point de presse. Mais avant, d’aller plus loin, nous vous prions d’observer une minute de silence avec nous pour la mémoire de nos martyrs tombés lors de la lutte pour le respect de la Constitution ivoirienne.
RAPPEL DES FAITS :
Depuis l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara, le 6 août 2020, la Côte d’Ivoire, notre pays est à nouveau confronté à une crise sociopolitique.
Alassane Ouattara a décidé de se porter candidat pour un troisième mandat présidentiel alors que la Constitution ivoirienne limite à deux le mandat présidentiel.
En effet, l’article 55 de la Constitution stipule que : le président de la République est élu au suffrage universel pour 5 ans. Il est rééligible une fois. Le changement de la Constitution ivoirienne en novembre 2016 n’a pas changé cette disposition.
La crise actuelle est donc née de la volonté du président sortant de briguer un troisième mandat présidentiel, du reste anticonstitutionnel. Il est bon que cela soit su par tous.
Malgré les interpellations de l’opposition, Alassane Ouattara a foncé la tête baissée comme un taureau. Son objectif était d’organiser un passage en force, peu importe le prix.
Mesdames et messieurs les journalistes, vous convenez avec nous qu’en ce 21ème siècle, aucun peuple responsable ne peut cautionner une telle forfaiture.
C’est ainsi que le 20 septembre 2020, après maints appels au dialogue lancé à Alassane Ouattara, sans suite, l’opposition a appelé à la désobéissance civile.
Le mot d’ordre de désobéissance civile a été largement suivi à travers le pays, nonobstant la répression sauvage savamment orchestrée par le pouvoir en place, qui a actionné ses miliciens contre les militants de l’opposition, aux mains nues.
Que ce soit à Bonoua, à Daoukro, à Bongouanou, à Gagnoa, à Bangolo, à Abengourou, à M’batto, à Yopougon, à Cocody, à Yamoussoukro, à Aboisso, à Akoupé, à Adzopé ou encore à Dabou, nos militants déterminés ont manifesté pacifiquement.
Et ce, malgré les agressions de miliciens parfois clairement identifiés.
Plusieurs de nos militants ont été froidement abattu et d’autres blessés. D’autres encore, sont arrêtés et détenus dans des lieux tenus secret.
Mais nous retenons que la désobéissance civile a été couronnée d’un succès franc.
La preuve, tous les observateurs sérieux s’accordent à dire que le taux de participation de la parodie d’élection du 31 octobre 2020 n’atteint pas 10%.
C’est l’heure de féliciter nos militants pour cette première victoire.
L’opposition dans son ensemble a déclaré ne pas reconnaître cette élection. Nos leaders maintiennent la désobéissance civile. Nos leaders sont au travail.
Malgré le blocus et la tentative d’assassinat du président Henri Konan Bédié, il continue de travailler pour restaurer la paix, et garantir la sécurité aux Ivoiriens.
Comme le président Bédié l’a expliqué lui même, en recevant des chefs traditionnels, le jeudi 26 novembre 2020, il a accepté la main tendue de Ouattara pour aider notre pays la Côte d’Ivoire à s’en sortir.
Le président Bédié en homme de paix a montré toute sa volonté d’aller à la paix.
Mais cela ne signifie pas qu’il renonce au combat.
Jamais, nos leaders ne nous ont instruit sur un quelconque mot d’ordre en dehors de celui en vigueur depuis le 20 septembre 2020, à savoir la désobéissance civile.
Mesdames et messieurs les journalistes, cette rencontre de ce jour a donc pour objectif de vous dire que le mot d’ordre de désobéissance civile lancé par le Président Henri Konan Bédié est et demeure en vigueur.
C’est le lieu de rappeler qu’un groupe d’imposteurs s’est permis de déclarer hier au cours d’une conférence de presse la fin de la désobéissance civile. Nous voulons vous affirmer ici et maintenant que ce monsieur est un usurpateur. Il n’a donc ni la qualité, ni la compétence pour parler au nom de la société civile encore moins au nom de l’opposition.
Chers jeunes des partis politiques, le sang versé de nos camarades doit nous galvaniser.
Nous devons leur démontrer que le sacrifice de leur vie n’a pas été vain.
Le combat continue donc, et ce, jusqu’au respect de la Constitution par Alassane Ouattara.
Et je termine par cette pensée de Paul Joseph Goebbels (1897-1944), homme d’État Allemand, proche d’Adolphe Hitler : »Celui qui peut régner sur la rue, règnera un jour sur l’État, car toute forme de pouvoir politique et de dictature a ses racines dans la rue ».
Je ne saurais finir ces propos sans rendre un hommage appuyé à tous nos prisonniers : le Secrétaire Exécutif en chef le Professeur Maurice KAKOU Guikahué, le Président Affi N’guessan, le Directeur de cabinet N’DRI Pierre Narcisse et les centaines de jeunes dont Dr ANAMAN Narcisse et Guina Hermann.
Nous n’oublions non plus le Président Félicien Sékongo, le ministre Alain Lobognon, Député à l’Assemblée Nationale, Mmes Anne Marie Bonifon, Pulcherie Gbalet et l’enlèvement de M. N’Dakpli pour une destination inconnue. Nous leurs affirmons notre soutien total et appelons à leur libération pour donner une chance au dialogue comme l’a préconisé le président Henri Konan Bédié, leader de l’opposition.
Nous tenons à rappeler que les préalables posés par l’opposition sont :
-la levée définitive des blocus autours des résidences de tous les leaders des partis politiques de l’opposition ;
-la libération de tous les responsables et militants des partis politiques de l’opposition, ainsi que les acteurs des sociétés civiles, injustement et illégalement incarcérés ;
-le retour sécurisé de toutes les personnalités maintenues en exil au mépris de l’ARTICLE 22 de notre loi fondamentale ;
-la création d’une commission d’enquête internationale sur les évènements survenus dans notre pays depuis le mois d’aout 2020 et la mise en place de disposition permettant d’indemniser les victimes ;
-La libération de tous les prisonniers politiques et militaires du conflit postélectoral de 2010 ;
-le démantèlement des milices et toutes les forces parallèles du régime RHDP ;
– le retour à un fonctionnement normal des partis politiques de l’opposition avec un libre accès à leurs locaux ;
-la cessation de toutes les poursuites judiciaires contre les responsables et militants de l’opposition ainsi que les acteurs de la société civile ;
Nous demandons donc à nos militants, sympathisants, à tous les démocrates ivoiriens et au Peuple de COTE D’IVOIRE de rester mobilisé dans l’application effective de la désobéissance civile pacifique.
QUE DIEU BENISSE LA COTE D’IVOIRE
Fait à Abidjan, le 27 novembre 2020
CDRP, EDS, GPS, AGIR, ARC EN CIEL, AFD, LA VOIX DU PEUPLE, URD, LIDER ACI et N3M
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