AFRICANEWSQUICK

Plus qu'une Agence de communication, un journal en ligne

Abobo: Les ‘‘microbes’’ sèment la terreur dans une école primaire, Hamed Bakayoko cité comme leur parrain

le ministre dÉtat ministre de la défense Hamed Bakayoko.

Abobo: Les ‘‘microbes’’ sèment la terreur dans une école primaire, Hamed Bakayoko cité

 Aujourd’hui, il n’y a pas un seul village ou campement où on ne sait pas l’existence des microbes en Côte d’Ivoire. Autant vous le dire d’entrée ; c’est en 2010 que dans la crise postélectorale que Ahmed Bakayoko dit Ahmbak, le tout puissant Ministre de la Défense, Premier ministre, député de Séguéla et Maire d’Abobo, aurait commencé à former et soutenir ses enfants abandonnés devenus des bandits.

microbes abobo

Plus tard, grâce à la mise en place d’un programme de réinsertion sociale d’une ONG nommée Indigo pour les enfants « microbes », un jeune homme espère aujourd’hui s’offrir un commerce de pièces détachées automobiles. Un des leurs qui porte le sobriquet « Vieux-Père » tente aujourd’hui de gagner sa vie autrement, avec un petit boulot de ferrailleur ou en travaillant à la grande casse automobile d’Abobo.

La vie de « microbe », des enfants-bandits d’Abidjan

Entourée de ravins, l’EPP Plaque 1 et 2 d’Abobo est devenue le théâtre des opérations des enfants en conflit avec la loi. Les microbes à l’école à Abobo, c’est l’éducation nationale qui est en danger.

L’école primaire publique Plaque 1 et 2, est un établissement scolaire de la commune d’Abobo, situé dans le quartier Habitat plaque. Entourée de ravins, cette école est devenue le théâtre des opérations des enfants en conflit avec la loi, communément appelés « microbes ».

En général, ils sont des illettrés qui participent depuis des mois à des cours du soir de lecture et écriture. Si non ce sont des apprentis de mini cars appelés Gbaka et de petits drogués ou de grands voleurs. Celui que nous nommons Vieux-Père témoigne : « Le gang est mort… ».

Ils nous volent et prennent tout

Ils viennent chaque fois nous agresser, ils nous volent et prennent tout ce que nous avons sur nous. L’école est un laboratoire, si ce laboratoire est infecté par des agresseurs, quelle éducation voulez-vous qu’on donne aux enfants ? « A chaque fois que j’écris au tableau je suis obligé de monter la garde. Ce n’est pas facile », dit Bernard Adou Ebah, Enseignant à l’EPP Plaque 1 d’Abobo. Dans ce quartier d’Abobo, pas  un jour sans qu’il n’y ait des bagarres rangées qui se déportent dans l’école primaire sans clôture. «Chaque jour, les jeunes gens appelés « microbes » opèrent dans le quartier. Cela perturbe les cours ici. Puisque tout le monde a accès à l’école, les gens-là traversent jour et nuit », nous a confié Mamadou Traoré, directeur de l’EPP Plaque 1 d’Abobo.

Les microbes s’invitent dans la cour de l’école

Sylvie Marie Okoma, Enseignante à l’EPP Plaque 1 d’Abobo a fait les frais des agressions de ces enfants en conflit avec la loi. « Ils étaient à l’entrée de l’école, les enfants ont commencé à courir un peu partout dans la cour de l’école, c’était la panique. Ils nous ont dit qu’ils nous donnent 5 minutes pour sortir avec les enfants, dès qu’on est arrivés à l’entrée, ils nous ont pris. Ils ont pris mon sac, ils l’ont fouillé, comme ils n’ont rien trouvé, ils m’ont demandé de me déshabiller. J’avais porté une robe, ils l’ont soulevée, il y avait mon portefeuille à l’intérieur de mon habit, ils l’ont pris ainsi que les bijoux que je portais. Ils ont même voulu me poignarder ».

Petit témoignage

La vérité finit par sortir de la bouche de ces bandits d’Abobo. Il est aussi bon de savoir que le symptôme de l’exaspération grandissante des populations à l’égard de ces délinquants, un chef « microbe » a été torturé, décapité et brûlé récemment, après d’autres lynchages populaires.

Vieux-Père dit moins la vérité quand il assure n’avoir jamais tué personne. « Ceux d’entre nous qui ont tué sont aujourd’hui morts », dit-il, relatant avoir échappé à un lynchage après une attaque qui avait mal tourné dans le quartier d’Adjamé, plus grand marché de la ville et théâtre de nombreuses rapines. « Les habitants m’ont capturé et m’ont frappé violemment, partout. J’ai encore des cicatrices au crâne », souligne le jeune homme en caressant de ses doigts incrustés de crasse sa petite épaisseur de cheveux.

Lors d’un échange avec un commissaire de Police d’Abobo, l’officier de police qui souhaite que son nom ne soit pas cité, a posé la question suivante : « Quand on parle des microbes, qui sont ces microbes ? Qui dans Abobo et ailleurs ne connait pas le ministre qui est parrain des microbes ?» Serait-ce le ministre Hamed Bakayoko qui s’est occupé d’eux après la crise postélectorale ? On l’accuse, à tort ou à raison, de faire libérer ces microbes quand ils sont pris et remis à la police.

Pour finir il faut peut-être donner raison à la grande femme qui pense que les microbes finiront avec la fin du mandat politique de Ouattara Alassane et son RHDP un jour !

Thierry Lee


En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading