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Guinée-Côte d’Ivoire/Alpha Condé-Alassane Ouattara: mêmes ambitions, mêmes pratiques dictatoriales

Conde et Ouattara

L’Afrique de l’Ouest, à travers la Guinée Conakry et la Côte d’Ivoire, traverse une crise postélectorale qui a déjà causé beaucoup de pertes en vies humaines et en matériels.

En Guinée la constitution a été modifiée pour permettre à Alpha Condé de briguer un troisième mandat et en Côte d’Ivoire, la constitution de 2016 a été interprétée de travers par le régime sortant afin de permettre à Alassane Ouattara d’être candidat à un troisième mandat contesté par le peuple.

Dans les deux pays, des crises pré et postélectorales ont éclatées avec des bilans lourds en matière de pertes en vies humaines (plusieurs dizaines de morts dans chaque pays). Ceci n’a freiné aucun des présidents sortants qui n’ont pour ambitions que de se maintenir au pouvoir, peu importe la manière.

CELLOU
Cellou Dalein Diallo

Après ces élections violemment contestées par les peuples guinéens et ivoiriens. Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, sur la base de compilation effectuée par les opposants, s’est attribué la victoire à l’issue des élections du 18 octobre 2020. Ces résultats, selon lui, ont été présentés par ses camarades de la coalition et lui-même aux ambassadeurs accrédités dans son pays.

Ayant constaté que la crise postélectorale gagnait du terrain, Alpha Condé a pris Cellou Diallo en otage le 21 Octobre 2020 en organisant un blocus autour de sa résidence.

Il a fait proclamer des résultats en sa faveur les heures qui ont suivi.

L’opposant s’est en effet, inquiété pour les vivres qui avaient commencé à manquer dans son domicile.
Interrogé par la BBC, Cellou Diallo qui ne reconnait pas la victoire de Alpha Condé, a dénoncé cette mise en résidence forcée que le régime Condé lui fait subir, à sa famille et à lui-même.
Amnesty déclare détenir des preuves que les forces de sécurité guinéennes ont tiré à balles réelles. Amnesty a ajouté qu’elle était toujours en train d’analyser des informations en sa possession, mais que ces dernières, tout comme, celles publiées dans la presse locale, laissent croire que « des dizaines de personnes auraient pu être tuées ». L’ONG internationale a ajouté que dans une vidéo tournée pendant les troubles récents dans la capitale Conakry, on peut voir un agent de sécurité en train de tirer sur des personnes à très courte distance, « sans aucune menace apparente pour sa vie mais surtout, en violation des règles internationales sur l’utilisation des armes à feu par les forces armées ».
Amnesty a également analysé des photos prises dans la région de Labé, qui montraient des douilles de balles de fusils d’assaut AK-47.
Elle a ajouté que les forces de sécurité guinéennes déployées dans la région sont souvent équipées de tels fusils. Mais le gouvernement réfute ces allégations.
Fabien Offner, chercheur à Amnesty, a déclaré à l’Agence France Presse, que « Les autorités doivent arrêter d’utiliser des armes à feu » et « Si une culpabilité pénale est établie, les personnes soupçonnées doivent être traduites en justice dans le cadre de procès équitables devant des tribunaux civils », a-t-il ajouté.

Souleymane Keita député du parti au pouvoir qui récuse les accusations de Amnesty, signale que des personnes ont trouvé la mort tant au sein des populations civiles que chez les forces de défense et de sécurité.

Le cas ivoirien

En Côte d’Ivoire, le taux d’abstention étant très élevé, plus de 90% selon les opposants, cette élection devrait être invalidée au profit d’une transition afin de réformer la CEI et le Conseil constitutionnel, libérer les prisonniers politiques, permettre le retour des exilés, réorganiser des élections inclusives… ; d’où la mise sur pied du Conseil National de Transition (CNT) puisqu’Alassane Ouattara n’est plus reconnu par l’opposition comme président.

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Des opposants arbitrairement emprisonnés en Côte d’Ivoire

Mais ayant préparé son passage en force, le président sortant à fait proclamer des résultats en sa faveur (plus de 94% du suffrage !) après avoir freiné les opposants en organisant des blocus autour de la résidence de Henri Konan Bédié, Maurice Kakou Guikahué, Affi N’guessan, Albert Mabri Toikeusse. Il a finalement levé ces blocus de façon progressive pour faire place à une farce de dialogue.

Comme en Guinée, plusieurs opposants sont encore en prison.

Malgré les preuves de Amnesty par rapport aux exactions et violations des Droits de l’Homme, le régime ivoirien reste serein. Car il dit ne rien se reprocher.

En Guinée et en Côte d’Ivoire, les présidents sortant maintiennent leurs ambitions de mourir au pouvoir et ce, en broyant les opposants et les peuples qui revendiquent le respect des lois fondamentales.

Nathanaël Yao


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