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Côte d’Ivoire-Opinion: Le parcours de la réconciliation façon ADO et KKB ! (Par Koné Kobali)

ADO et KKB1

Ne vous fiez pas à la rapidité avec laquelle Ouattara a pourvu son nouveau poste ministériel de la Réconciliation nationale par le non moins célèbre KKB ! Il a suffi qu’il en parle publiquement, le lundi, jour de leur investiture, pour que le lendemain mardi 15 décembre 2020, le poste se dote d’un titulaire ! Apparemment, les gens ne s’imaginent pas que ce nouveau ministère, à cause des bienfaits qu’il pourrait nous procurer et qui nous manquent, il est plus important et plus difficile qu’une primature ? Ouattara veut-il réellement faire de KKB un héros national, c’est-à-dire un faiseur de paix ? Je ne le crois pas à cause des retombées dont pourrait se prévaloir le héros le moment venu ! N’oublions pas qu’il doit sortir le portefeuille ou le chéquier pour s’acheter la sympathie du peuple qu’il a perdue ! Au-delà du fait que l’histoire va retenir que KKB a été la première personne à occuper ce poste qui fait son apparition dans les moutures gouvernementales pour la « première fois », pour le reste, je peux vous dire qu’il ne fera pas long feu à ce cabinet et ce ne sont les raisons qui manquent. Avant d’en évoquer, rappelons que KKB, après avoir surmonté un certain nombre d’obstacles parmi lesquels : le paiement cash de l’impôt électoral (la caution de cinquante millions), de la collecte des parrainages, il a fallu, dans le cadre de la campagne présidentielle, trouver du pognon pour plastronner aux hublots des hélicoptères ? Sans oublier, aujourd’hui, on peut le dire sans risques de se tromper, qu’il s’est porté candidat à la présidentielle d’octobre dernier, pour manifester sa grande admiration et son indéfectible attachement à son homologue candidat qui n’était autre que Ouattara. Je suis sûr que cette nomination de KKB à la réconciliation des Ivoiriens, amuse à la fois celui qui l’a signée et celui qui bénéficie de cette signature. A plus forte raison la classe politique de l’opposition nationale, la galaxie de la société civile et par extension, le peuple de Côte d’Ivoire. D’ailleurs, ce peuple-là a un contentieux d’une nature très délicate avec lui qu’il devra solder tôt ou tard. Le peuple l’accuse de l’avoir abandonné au moment où il avait le plus besoin de lui pour contraindre Ouattara au respect de la loi fondamentale ! Si mon insinuation est juste, ça me laisse dire que cette nomination répond à une stratégie bien précise ! Une stratégie qui a été peaufinée juste après la proposition d’un dialogue national par le Président Bédié. Car tout le monde sait et connait la volonté de l’opposition à aller à la paix maintenant.

Mais de là à faire cette paix sous la présidence d’un certain KKB, cela équivaut à une autre chose que l’opposition, malgré sa bonne disposition à la paix, ne va jamais accepter. Ils n’accepteront jamais d’être sous la tutelle de quelqu’un qui a fait le choix de soutenir un individu là où il fallait soutenir les institutions ?! En effet, pour l’opposition et le peuple de Côte d’Ivoire, KKB n’a pas les ressources morales ni éthiques pour prétendre diriger les débats qui pourraient conduire éventuellement à la paix. Car dans cette course au pouvoir où certains ont candidaté au nom du devoir, le peuple comptait un peu plus de 200 morts dans ses rangs et un décapité du prénom de Toussaint. S’il n’a pas pris fait et cause pour la loi fondamentale, c’est-à-dire celle par qui arrivent la paix et la quiétude, on le voit mal en train de parler de paix avec ceux qui ont assuré sa formation politique durant de longues années ! Qui peut, même si c’est au nom de la paix, imaginer Bédié et Gbagbo dans une salle de réunion avec pour maitre de séance, KKB ? Ouattara et KKB savent très bien que cette nomination, au regard des attributions du portefeuille, ne donnera jamais ce qui est attendu à savoir, la définition des conditions du retour de la paix et leur mise en œuvre. Par contre, elle va permettre, après les blocages auxquels je fais allusion, la nomination d’une autre personnalité toujours proche de Ouattara qui sera actée. Dans combien de temps ? Je ne saurai vous le dire. Toujours est-il que ce poste n’est pas celui sur lequel les deux hommes s’étaient entendus ! Moi qui pensais naïvement que leur deal allait s’essouffler au lendemain de leur scrutin, voilà que KKB devra « chauffer ses fesses » dans ce fauteuil avant d’intégrer le consensuel ! En un mot, si la création de ce ministère ne se borne pas à faire le suivi, il devra disparaitre au profit d’une instance non gouvernementale et indépendante de l’action gouvernementale. Ainsi cette instance conjoncturelle ou permanente sera présidée par une personnalité dont le parcours  n’a jamais fait émerger des doutes sur sa crédibilité, sur sa moralité et l’ensemble des valeurs qu’il promeut avec un égal Amour autour de lui ! Ouattara a créé ce poste en vue de centraliser toutes les initiatives de paix comme le faisait, il y a longtemps sous Houphouët Boigny, le ministère de l’Intérieur lors des élections ! C’est une façon pour les deux, de phagocyter l’initiative de l’opposition qui appelle à un dialogue national, assorti d’un certain nombre de conditions ! En un mot pour le moment, Ouattara « rejette » tactiquement  la proposition de l’opposition présentée par le Président Henri Konan Bédié. L’astuce si astuce il y a, vise à gagner du temps mais pour quoi faire ? Là est vraiment le problème ! Peut-être qu’ils veulent une paix façon ADO et KKB ! Ce qui ne serait pas bête.

En réalité, voici le vrai message contenu dans cette nomination. KKB, par le maintien de sa candidature, malgré le fait qu’il a été invité par une foule de gens respectables à œuvrer pour la collectivité et non pour un individu, a fait et maintenu son choix pour un individu. Ici ADO ! Ce duo du pouvoir se donne les moyens de le conserver le plus longtemps possible. D’où la nouvelle alliance qui se matérialise par cette nomination et un ensemble de stratégies. S’ils croient avoir acquis le pouvoir de haute lutte, ils feront tout pour le conserver par tous les moyens. KKB à la réconciliation est une fausse piste. Que personne ne devrait emprunter pour quelque raison que ce soit. KKB a valeur de soupape pour le pouvoir en place. Autrement dit, KKB aurait aimé avoir un Ministère un peu plus tranquille que celui-là. S’il l’a accepté, c’est par pur « devoir » ! Ce qu’il faut retenir à travers cette désignation surprise, c’est qu’après avoir pris le pouvoir en jouant sur leur belle disposition pour la complicité, ils ont l’impérieux devoir de créer les conditions de sa conservation. Apparemment leur contrat tacite tourne autour de ceci : «  aide-moi je t’aiderai » ! Ça c’était avant le scrutin du 31 octobre. Depuis, devant le succès de leur couple, ils sont en mode : « pas un pas sans l’autre» ! De sorte que désormais ils se comportent comme un couple! Tout le monde et moi le premier sait que KKB peut servir à tous les postes dans un gouvernement africain, mais pas à celui de la réconciliation nationale. Sauf si on considère que ce novice à l’action gouvernementale dispose des meilleures ressources  pour relever le défi de la paix. Par ailleurs, mon optimisme me permet d’observer que sa nomination est un indice révélateur de premier ordre, car elle nous permet de mesurer l’ambition que ce duo a pour la paix dans notre pays ! Au demeurant, la Côte d’Ivoire n’a pas besoin de ministère dédié pour la réconciliation, mais plutôt de l’affichage d’une volonté sans faille à lever tous les écarts qui entravent le chemin de la paix ! Avec Ouattara, il faut s’attendre désormais à tout, sauf à ce qu’il a promis de faire ! Je présume que c’est cela l’ordre Ouattara ! Et dire qu’au cours de sa campagne, il promettait le meilleur !?? KKB n’est pas le meilleur acteur pour le recouvrement de la paix. Il incarne l’anti.

In le nouveau réveil / Jeudi 17 décembre – N°5641 // www.lereveil.net


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