Politique en Afrique/Paul Koffi Koffi déçu: «En attendant la 3e génération de leaders, parfois, quand c’est bleu il faut dire que c’est rouge»
L’Ivoirien Paul Koffi KOFFI, actuel Commissaire de l’UEMOA en charge de l’Aménagement du territoire communautaire et des transports, ex-Ministre Délégué auprès du Premier Ministre chargé de la Défense, ex-Ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, et ex-Ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle; s’est prononcé sur le développement de l’Afrique, dans un entretien accordé au confrère Barthélémy Kouamé et publié sur abidjan.net dont africanewsquick.net vous propose des morceaux choisis.
2 GENERATIONS SONT PASSEES, ON ATTEND LA 3E
«Il faut noter que de 1960 à 1990, l’Afrique a eu pendant 30 ans les pères de la Nation au pouvoir avec leurs modes de fonctionnement dans un système de parti unique et une gestion sans partage. Ils se sont battus pour les indépendances politiques. Et puis en 1990, avec l’ouverture démocratique dans le monde, il y a eu la deuxième génération de Chefs d’Etat. Leur gestion s’achève en 2020 soit aussi 30 ans. Le constat est souvent amer, car les leaders de la deuxième génération dans la majorité des cas n’ont pas mieux fait que leurs prédécesseurs, leurs aînés. On assiste en dépit de croissance forte du PIB par-ci, par-là, à des niveaux de seuil de pauvreté élevés autour des 40%. Le continent Africain est celui qui recèle le plus de pauvres et le moins de pays émergeants. L’Asie a pris son envol et a décollée. Nous attendons l’arrivée de la prochaine génération des leaders Africains, la troisième pour des lendemains on espère meilleurs. Elle doit affirmer et afficher l’Etat de droit qui est la porte d’entrée de la consolidation démocratique nécessaire à l’émergence économique. La Covid est venue compliquer l’équation mais donne des opportunités de se remettre en cause.»
«PARFOIS, QUAND C’EST BLEU IL FAUT DIRE QUE C’EST ROUGE»
«J’ai constaté dans la carrière qu’on était toujours aux ordres et que les gens se contre fichaient de vos opinions sur les événements. C’est bien dommage, on écrit très peu en Afrique. Dans le continent ou dans notre pays, vous avez des gens hyper diplômés, compétents, brillants et experts dans leurs domaines, mais ils n’écrivent pas pour éclairer l’opinion sur leur science, métier ou discipline. Ils finissent leur carrière avec leurs expériences et diplômes sur les bras. Il faut servir, servir et se taire. A côté de vous on préfère allez chercher une expertise internationale alors que les gens ont les compétences autour d’eux. Parfois, quand c’est bleu il faut dire que c’est rouge. Pour éviter ou réduire la non utilisation des compétences locales, il faut écrire et accoucher ses idées sur papier. Il faut néanmoins reconnaître que les pouvoirs Africains se méfient des écrivains, alors ça décourage certains.»
UNE SOMME D’EXPERIENCES A VALORISER
«J’ai servi pendant au moins 37 ans à des niveaux divers dans la fonction publique nationale et à l’internationale sur des questions très diversifiées et je suis aussi un praticien du développement. J’ai servi au Ministère du Travail, à l’Economie et aux Finances, au Cabinet de 5 Premiers ministres, et comme membre du Gouvernement, Elu, et aussi à l’international dans plusieurs pays dans des organisations internationales comme la Guinée et Madagascar et actuellement à l’UEMOA à Ouagadougou pour couvrir 8 pays. J’ai cette longue expérience diversifiée j’écris pour partager. C’est le cas du « défi du développement ». J’ai encadré la rédaction du DSRP de Côte d’Ivoire pour bénéficier de l’allègement de la dette, et j’ai piloté plusieurs projets. Ca me donne des idées.
Je suis aussi enseignant, j’ai enseigné à l’ENSEA, à l’ENA, à l’ENSPT, etc, par exemple mon ouvrage sur « le Management stratégique » est mon manuel à l’ENSEA que j’ai transformé en livre. L’ouvrage sur « l’employabilité des diplômés… ». J’ai traduit ma thèse de Doctorat en Economie en livre de même que mon expérience au Gouvernement à l’Enseignement Technique et à la Formation Professionnelle.»
DES ŒUVRES POUR LA POSTERITE
Paul Koffi Koffi est un haut cadre de l’administration ivoirienne et fonctionnaire international. Il a même été ministre ayant dirigé au moins deux départements au sein du gouvernement ivoirien. Mais il nous parle ici de sa vie d’écrivain. Une bibliographie déjà bien fournie qu’il compte enrichir.
Son premier ouvrage date de 2008 et le dernier à ce jour de 2017. Il s’agit entre autres de :
· Le défi du développement en Côte d’Ivoire Ed Harmattan, 2008 ;
· Houphouët-Boigny et les mutations politiques en Côte d’Ivoire 1980 à 1993, Ed Harmattan,2010 ;
· Les années Bédié : 1993-1999 et l’appel de Daoukro de 2014,Frat Mat Editions, 2017 ;
· Management stratégique, approches et expériences, Editions Tabala ,2017 ;
Ceux qui sont prêts et annoncés pour 2021 sont :
· Employabilité des diplômés du secteur éducation-formation en Côte d’Ivoire ;
· Horizon 2040.
Pour lui, «cette inspiration vient essentiellement de 3 situations. La première de mon éducation de base faite dans les livres avec feu mon père Instituteur qui nous a dès le bas âge appris à aimer la lecture. Je m’abreuvais de sa modeste bibliothèque à la maison après les cours pour lire les auteurs Africains de l’éditeur « Présence Africaine » avec les Camara Laye, Bernard Dadié, Mongo Beti, etc, puis il y a les Victor Hugo, les Philosophes Grecs ou des Lumières comme Montesquieu, mais aussi les savants, Physiciens, Mathématiciens, Prix Nobel, comme Einstein, Cheick Anta Diop, etc.»
Gilles Richard OMAEL
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