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Ghana: Un deuxième mandat difficile pour Akufo-Addo?

Nana AKUFO

Elu le 7 décembre 2020 pour un second mandat, avec un score de 51,59 %, contre 47,63 contre l’ancien président, John Dramani Mahama, le président Nana Akufo-Addo n’aura sans doute pas la tâche facile.

Car s’il y a quatre ans, il pouvait compter sur la majorité des 169 députés qu’avait récoltés son parti, cette fois le Nouveau parti patriotique (NPP, le parti au pouvoir) et le Congrès national démocratique (NDC, opposition) sont à égalité parfaite, avec 137 députés chacun. Et pour ne rien arranger à la situation, il y a qu’à l’issue de la session élective du président du parlement, dans la nuit du 6 au 7 janvier 2021, c’est Alban Bagbin, du NDC, qui l’emporte.

En somme, le Ghana est parti pour vivre une forme de cohabitation, entre le président de la République qui est d’un parti, et le président du parlement qui, lui, est d’un autre parti.

Des circonstances peu évidentes pour un chef de l’Etat qui a l’impérieuse nécessité de redonner à l’économie ghanéenne le souffle que la Covid-19 lui a fait perdre.

Sachant qu’il n’a pas la majorité à lui nécessaire au parlement, le président Nana Akufo-Addo a mis à profit la cérémonie de son investiture de le jeudi 7 janvier 2021 pour tendre la main à celui qui s’est adjugé le perchoir à la surprise générale. Même s’ils ne relèvent pas des mêmes partis, le président ghanéen a sollicité d’Alban Bagbin qu’ils puissent trouver le moyen de travailler de manière à servir l’intérêt supérieur du Ghana.

Mais il n’est pas évident que cet appel soit entendu. En tout cas, les scènes auxquelles la séance de l’élection du président du parlement aura donné lieu ne laissent pas espérer l’entente et la cordialité que souhaite le président Nana Akufo-Addo.

En effet, au cours de cette première session du parlement dans sa nouvelle composition, se disputant les modalités de la votation – les uns voulant qu’elle soit secrète, et les autres qu’elle soit plutôt transparente – des députés de la mouvance présidentielle et de l’opposition en sont venus aux mains. L’armée a dû se déployer dans l’enceinte du siège du parlement pour raisonner les députés et restaurer le calme.

Et la réconciliation entre les deux bords est d’autant plus incertaine que John Mahama, de son côté, est allé au bout de sa logique de contestation de la victoire du président sortant, en saisissant, le 30 décembre 2020, la cour suprême.

De grands défis

C’est avec autant de béquilles politiques que le président ghanéen va devoir s’atteler à produire les résultats qu’il promet à ses compatriotes. Des résultats qui devront tout d’abord commencer par le fait de rebooster la croissance économique, en chute depuis l’avènement du Covid-19.

De même, il lui faudra poursuivre le très prometteur chantier de la construction des infrastructures. Il devra également œuvrer à la consolidation du secteur industriel dont la relance l’avait occupé durant sa première mandature. Mais c’est surtout sur le dossier de la lutte contre la corruption que le président Nana Akufo-Addo reste attendu.

En effet, ses compatriotes dans leur ensemble, estiment que ce domaine-là a été son talon d’Achille durant les quatre dernières années. La démission, le 16 novembre 2020, de Martin Amidu, ex-procureur anti-corruption n’étant que trop illustrative de l’échec patent des autorités ghanéennes à enrayer le phénomène.

 L’ingérence du président Akufo-Addo ayant été invoquée comme le motif de ce départ, il est d’ailleurs à espérer qu’il usera de son second mandat pour faire montre de sa volonté de s’attaquer de front à ce mal qui mine le Ghana.

N.Y

Avec Ledjely.com


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