Réconciliation/KKB face aux patrons de presse: «Je n’ai pas besoin qu’on me fasse une dictée…»
Après une première tentative infructueuse de réconciliation avec Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, Kouadio Konan Bertin (KKB), ministre de la Réconciliation nationale a récemment déclaré que lui et l’ancien président de la République se reverrons une seconde fois.
« Depuis quelque temps, nos relations ne sont pas au beau fixe, il faut le dire, je ne le cache pas. Je suis maintenant ministre de la Réconciliation. Comment est-ce possible de réconcilier les Ivoiriens si mon père et moi, on ne se parle pas. C’est pour ça, j’ai fait le pas dans l’humilité et je le confesse moi-même. Quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer. Le président m’a choisi pour réconcilier les Ivoiriens et il se trouve que mon père et moi, on ne se parle pas.
Je n’ai pas besoin qu’on me fasse une dictée à ce niveau. J’ai été moi-même saluer mon père, le président Henri Konan Bédié. Déjà qu’il me reçoive, c’est un grand pas. Nous avons commencé à parler, c’est mon père et il le sait très bien. Et tout le monde le sait au PDCI-RDA. C’est ma maison, je n’ai pas une deuxième. Et nous nous reverrons encore une seconde fois et même plusieurs fois », a-t-il confié aux patrons de presse qu’il a reçu en début de semaine.
KKB est conscient qu’il aura du pain sur la planche. C’est la raison pour laquelle il évoque une deuxième ou plusieurs rencontres avec Bédié, dans l’intention de la voir lui pardonner.
Il sait que le président du PDCI est fâché à cause de son indiscipline répétée en tant que militant dudit parti dont il a été le président de la jeunesse.
Il a en effet, violé l’appel de Daoukro pour être candidat indépendant aux présidentielles de 2015.
Il s’est même opposé aux mots d’ordre de son parti avant de se réconcilier avec Bédié en 2020.
Suite à cette réconciliation, KKB est nommé conseiller spécial auprès du président de son parti.
Mais en juillet 2020, il va candidater contre Bédié pour le compte de la convention en vue du choix du candidat du parti pour les présidentielles d’octobre 2020.
Ayant vu son dossier rejeté à cause d’irrégularités, il dépose sa candidature en indépendant pour les présidentielles.
Et, retenu avec Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’guessan et Alassane Ouattara, les autres candidats de l’opposition lui ont demandé de se retirer de la course en guise de protestation contre un troisième mandat de M. Ouattara.
KKB a refusé de les suivre dans le plan de boycott. Il a donc été le seul adversaire d’Alassane Ouattara qui a logiquement rempilé pour un troisième mandat.
Comme ‘’récompense’’, il a été nommé ministre de la Réconciliation nationale et compte se réconcilier avec Bédié avant de réconcilier les Ivoiriens.
Apparemment, il veut coûte que coûte regagner la confiance de celui qu’il appelle son ‘’père’’.
KKB obtiendra sans doute le pardon de Bédié. Mais cela nécessite de la patience, surtout quand les blessures de la trahison sont récentes et profondes.
Néanmoins en politique tout est possible. Nous attendons de voir.
Nathanaël Yao
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