Assemblée nationale: Députés mal élus, majorité absolue de la honte
Le rideau est tombé sur les législatives du 6 mars 2021. Mais, il reste encore des contentieux à gérer par le Conseil constitutionnel. Après quoi, on passera à la mise en place des groupes parlementaires. Cependant, KONE KOBALI, Libre auteur créateur (chroniqueur du quotidien Le Nouveau Réveil) se penche sur la bataille de la majorité absolue et les députés mal élus.
LE ‘’MERCATO’’ PARLEMENTAIRE
«Aujourd’hui on va essayer de parler de la nécessité (politique) de s’octroyer la majorité absolue dans une Assemblée nationale. Car la pêche, aux élus législatifs dans notre pays, se positionne comme une bataille inégale. Le genre de bataille dont les enjeux cachés échappent littéralement aux autres partis de l’opposition», écrit Koné Kobali.
Puis d’expliquer : «En effet, ceux-ci à la lumière de ce à quoi nous assistons, peuvent s’engager à participer sans obtenir comme le parti au pouvoir, le nombre exact d’élus auquel il a droit selon les volontés populaires locales. Pour tout vous dire, voici comment le défi se comporte : Comment être le représentant d’une circonscription électorale, sans être celui sur qui il a été reporté le plus grand nombre de votes le 06 Mars dernier ?
Oui dans ce pays, on peut devenir député, un auguste Honorable sans avoir besoin, comme «certains opposants », de l’onction populaire des administrés/électeurs ! Cette forme de sélection et de désignation me rappelle les époques glorieuses du parti unique sous Félix Houphouët-Boigny. Cette époque, pour ceux qui ne la connaissent pas, était caractérisée par la seule mention de la signature du Vieux ! Il décidait en fonction d’un découpage électoral validé avec la pertinence technique de ses plus proches collaborateurs, à qui devait « incidentiellement » échoir cette rare fonction ! Les services de la présidence et du tout-puissant Ministère de l’Intérieur, informaient le bienheureux après coup.»
DU PASSE AU PRESENT
Regardant dans son rétroviseur, il affirmera: «En 1980, Houphouët a décidé de changer de mode de sélection. Désormais, les députés de sa majorité devaient se soumettre aux caprices des électeurs.
A partir de 1990, aidé par le discours de La Baule, l’hémicycle autrefois monocolore a pris des couleurs. L’opposition entrainée par Laurent Gbagbo et ses camarades, ont fait leurs entrées à l’Assemblée Nationale. Dès lors, on s’est mis à penser que la démocratie allait s’émanciper de nos orgueils politiques et lui permettre de respirer à pleins poumons!»
En revenant sur les dernières législatives, il fait cette précision de taille: « Je ne dis pas que les choses se passaient mieux sous Bédié et Gbagbo, mais elles ont pris aujourd’hui une direction qui n’est guère meilleure. Le fait même qu’il ait trop de contentieux est une preuve que l’expression politico-démocratique n’est pas au mieux de sa forme. Une bonne démocratie, c’est celle qui ne suscite pas et qui ne traite pas un lot important de contentieux postélectoraux.
Surtout quand ces contentieux concernent des villes symboles (Yamoussoukro, Agboville) et des candidats d’une certaine qualité politique. Ces recours délicats, par leur nature, montrent que notre démocratie surmonte les obstacles à reculons et que nous nous situons dans une ère que nos devanciers ont déjà vécue!»
LE POSTE DE DEPUTE
Pour ce libre auteur et créateur, «le rang de député est un poste politique tellement prestigieux et honorable, qu’il faudrait, à l’avenir, lui ôter le germe des intrigues. Pour un député qui est soupçonné de ne pas avoir la légitimité électorale nationale, cela équivaut à un quidam qui détient une pièce d’identité nationale qui lui a été délivrée dans des conditions douteuses ! C’est-à-dire qu’il prétend être de la nationalité ivoirienne, tout en sachant que sa source d’obtention de la pièce est d’origine frauduleuse. Il devrait, auprès de ces pairs dans l’hémicycle, éprouver, de temps à autre, de la honte. Il va donc trainer ce sentiment du mal élu pendant tout le temps que va durer son faux mandat.
Dans les débats, il aura un déficit manifeste de fierté. Normalement, une telle personne, au sortir de cette mauvaise passe, devrait, compte tenu des choses diverses qu’il a eu à subir, être le meilleur apôtre de la démocratie et de ses vertus.»
NOUS SOMMES EN COTE D’IVOIRE
En guise de conclusion, Koné Kobali écrit ce qui suit : «Mais comme nous sommes en Côte d’Ivoire, cet idéal devient irréalisable. Utopique. Une vue de l’esprit simple. Au regard de tout ceci, il va sans dire que les débats à l’Assemblée dite nationale, dans un tel environnement, ne seront jamais politiques, sains et profitables au plus grand nombre. La bataille pour la majorité ayant elle-même été fourvoyée, il devient superfétatoire de penser que la suite des évènements va accoucher d’une montagne ! Celui qui se bat pour exister, au lieu d’exister parce qu’il a de la valeur aux yeux de tous, se trompe lui-même et trompe tous ceux de son camp ! Dites-moi, un candidat qui n’a pas l’onction du peuple local et qui siège par extraordinaire à l’Assemblée nationale, celui-là représente qui exactement ?»
Gilles Richard OMAEL avec Le Nouveau Réveil
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