Livre de la semaine: ‘’Le destin de Kokoua’’ ou une société en déliquescence et en rupture avec ses valeurs
Lire, c’est un plaisir. Mais c’est aussi apprendre, construire une société des valeurs, prévenir surtout. Aujourd’hui, nous nous intéressons à une œuvre d’un jeune Ivoirien.
Titre : Le destin de Kokoua
Auteur : Arsène Koffi Kouadio
Le destin de Kokoua est un roman de 133 pages publié par les » NEB » (Nouvelles Éditions Balafons), Abidjan. Livre gorgé de leçons.
Il est de ses ouvrages qui peuvent être assimilés à un bréviaire de développement personnel. Il questionne une époque aux prises dans les filets de ses contradictions et de ses inconséquences. Mais aussi, il montre la voie à suivre pour sortir victorieux des embûches.
La vie de Kokoua, bien que souvent percutée, contrariée par les coups du destin aurait pu s’émietter et fondre dans les bourrasques des contingences existentielles. Mais s’accrochant au crédo à lui inculquer par son père, il lutte pour survivre. Éclairé et guidé par une éducation fondée sur la dignité et l’honnêteté, il saura garder le cap de la conscience et de l’éveil pour continuer sa trajectoire jusqu’au succès.
Le Destin de Kokoua est un roman généreux où foisonne un chapelet de thèmes en rapport avec notre époque. Dans les lignes de ce livre, se perçoivent un monde tourmenté, des vies agitées, fragilisées par la course effrénée à la survie. Les êtres désespérés ont perdu tout repère et surtout toute morale.
L’écrivain en filant Kokoua aux prises avec les pièges de notre temps, expose à nos yeux une société en déliquescence, en rupture avec ses propres valeurs. Du village à la ville, il n’y pas de lieu où tout n’est que sérénité. Les onces et les épines jonchent les routes. Le regard que l’écrivain porte sur l’univers de l’éducation est sévère. L’université est à la fois une prison, une jungle où les plus forts sans aucune pitié écrasent les plus faibles. Le syndicalisme estudiantin est une forme de Mafia qui suce le sang de ceux qu’ils prétendent défendre.
Le Destin de Kokoua tout en rendant hommage à la jeunesse studieuse, audacieuse, déterminée et courageuse, fait le procès des autorités politiques et étatiques qui souvent au gré de leurs intérêts sacrifient des vies et des bourgeons.
Les mots de ce livre refusent les boursouflures et les dédales du pédantisme. Ce sont des mots sobres qui avec réalisme construisent l’histoire de Kokoua. La syntaxe se veut digeste et le vocabulaire simple. La lecture se fait alors aisée, en poussant chaque page à céder la place à la suivante.
Mêlant le pathétique et le réalisme, ce roman est un livre actuel et important dans la mesure où il est le reflet d’un pays en quête de stabilité et de sérénité. Lorsqu’au terme de la lecture, on ferme le livre, on s’accorde sur le fait que l’écrivain de ce siècle ne doit pas seulement produire des fictions, il doit surtout participer à l’éducation de la masse qui de lui attend une voix qui la transforme. «
Tonio Edo
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