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Côte d’Ivoire : Après la dissolution du gouvernement, quel sort pour Patrick Achi et Amadou Soumahoro ?

Amadou Soum et Achi Patrick

QUE NOUS RESERVE L’ACTUALITE POLITIQUE LES JOURS A VENIR ?

Avec la cérémonie du 7è jour dimanche dernier, l’on peut affirmer que le volet véritablement officiel des obsèques de l’ex-Premier ministre Hamed Bakayoko a pris fin. D’autres cérémonies suivront certainement soit en privé soit publiquement, mais avec beaucoup moins d’émotion et d’intensité. On parle de la cérémonie du 40è jour. D’ici là, la marche normale de l’Etat et la nation peut reprendre comme si rien ne s’était passé. Hélas ! Comme si la Côte d’Ivoire n’avait pas perdu son Premier ministre tant adulé.

Amadou Soumahoro

Cet impératif de reprise de la marche de l’Etat pourrait nous réserver d’intenses activités les prochaines semaines. Voire les tout prochains jours. Et pour cause : les élections législatives du 6 mars 2021 ont de nombreuses requêtes pendantes devant le Conseil constitutionnel. Il s’agit essentiellement de requêtes en contestation de l’élection de certains candidats. Le Conseil constitutionnel doit donc vider ces différents contentieux aux fins de mettre définitivement fin au scrutin législatif du 6 mars et ouvrir ainsi la nouvelle législature. Dont la rentrée solennelle est, selon la Constitution, prévue pour le mois d’avril.

Cette rentrée, on s’en doute, animera l’échiquier politique pendant quelques jours quand l’on sait qu’au bout de ces activités parlementaires,  il y a la très attendue élection du président de l’Assemblée nationale. Une élection d’autant plus attendue que l’actuel président, l’Honorable Amadou Soumahoro, ne semble pas afficher une grande forme depuis un moment. De sorte que pour certains, il pourrait être question de lui offrir une retraite politique paisible en le déchargeant de ses fonctions. Question de lui permettre de se reposer et prendre soin de son état. Ceci aurait pour conséquence de donner du sang neuf à la direction des affaires de la Chambre basse du Parlement.

QUEL SORT POUR PATRICK ACHI ET AMADOU SOUMAHORO ?

Contrairement à cette tendance, il pourrait y avoir d’autres élus pour qui, il ne faut pas bousculer outre mesure le président actuel déjà confronté au poids de l’âge et à d’autres contingences de la vie. Pour ceux-ci, il faut donc le reconduire purement et simplement. Afin qu’il continue à bénéficier du prestige et des privilèges liés à la haute fonction de président de l’Assemblée nationale. Tel est le véritable enjeu de cette première session parlementaire prévue en avril. Quant à la nouvelle configuration de l’Hémicycle, elle se dessinera à la lumière des réalités une fois la rentrée effectuée. Car les données mathématiques issues des élections peuvent être parfois déjouées.

Outre les activités de l’Assemblée nationale, il y a celles du gouvernement avec le décès du Premier ministre Hamed Bakayoko, le 10 mars dernier. Le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Patrick Achi, assurant l’intérim du Premier ministre, sera-t-il confirmé dans sa nouvelle fonction ou lui trouvera-t-on un autre ?

Devenu un homme de confiance du président Ouattara de par ses compétences et son savoir-faire, Achi devrait être naturellement confirmé à la Primature. Mais « Wait And See ! » (attendons de voir). Car le pouvoir a ses raisons que la raison ignore parfois. Il est évident que succéder à un homme aux grandes qualités comme Hamed Bakayoko n’est pas aisé. Surtout pour une opposition qui tient à avoir un interlocuteur aussi attentif et ouvert que le défunt Premier ministre. Tous les regards sont donc tournés et les oreilles tendues vers le président de la République, Alassane Ouattara. A qui l’on ne dira jamais assez « yako » pour tous ces décès d’êtres chers. Et de proches collaborateurs.

Et lorsqu’au niveau du gouvernement et du Parlement, on aura installé les premiers responsables, il faudra alors songer à leur bon fonctionnement. Qui, pour certains, passera par une bonne cohabitation politique comme la suite logique du dialogue initié à juste titre par le chef de l’Etat au terme de la présidentielle du 31 octobre 2020. Et que menait si adroitement l’ex-Premier ministre avant sa brutale disparition.

Achi Patrick 0032

Va-t-on, en effet, rester dans la logique de « le pouvoir gouverne et l’opposition s’oppose » ? Ou ira-t-on, cette fois-ci, vers une cohabitation intelligente entre majorité et opposition pour un plus grand partage des fruits de la croissance et la mise à contribution de toutes les intelligences dans la construction de l’édifice ivoire ? De l’avis de nombreux observateurs, le président Ouattara, soucieux de redorer son blason quelque peu terni ces derniers temps avec son troisième mandat, pourrait opérer un remaniement en profondeur pour renouveler l’équipe dirigeante.

QUE CHACUN FASSE SIENNES LES VALEURS QUE CULTIVAIT HAMED !

A l’horizon du dialogue mené par l’ex-Premier ministre, l’on voyait poindre une ouverture politique comme la preuve de la décrispation souhaitée par tous. Et ce, au sortir d’une période électorale tendue que plus personne n’a envie de revivre. Souvenons-nous, en effet, des 85 morts selon le pouvoir et 100, selon l’opposition. Bilan macabre des manifestations de contestation du troisième mandat du président Alassane Ouattara.

C’est dire que la Côte d’Ivoire dans laquelle Hamed Bakayoko, de l’au-delà, voudrait nous voir vivre, c’est celle du dialogue, de la paix, de l’ouverture, de l’amour du prochain, du vivre-ensemble vrai. Une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même. Et dont les enfants vivent en harmonie, faisant de leurs différences, non pas un facteur de division et de haine. Mais une richesse qu’ils mettent au service du développement de leur pays.

Voici ce que devraient être les prochains chantiers qui attendent les Ivoiriens sur le plan sociopolitique. Des chantiers nobles et dans lesquels chacun devrait s’investir corps et âme. Ce serait le meilleur hommage que les Ivoiriens rendraient à la mémoire de celui pour qui, ils n’ont pas tari d’éloges aussi bien sur le plan politique que purement humain.

Hamed homme d’ouverture, Hamed homme de générosité, Hamed homme de brassage, Hamed grand serviteur de l’Etat, Hamed courtoisie faite homme, Hamed ami de tous ennemi de personne, bref, tout a été dit pour saluer la mémoire de l’illustre disparu. Mais tous ces hommages auraient manqué de sincérité si, en retour, chacun de nous qui sommes en vie ne faisait pas siennes les valeurs que cultivait Hamed. Et qui ont été si abondamment relevées et saluées. Sur ce terrain, nous sommes tous attendus. Que chacun s’emploie, surtout, à ne pas faillir.

ABEL DOUALY, in Le Nouveau Réveil du mercredi 24 mars 2021


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