Bureau de l’Assemblée nationale/Mabri (UDPCI) crie son indignation: «Ce n’est pas une Assemblée nationale qui peut contribuer à la paix et à la réconciliation»
Après la séance inaugurale qui a vu l’élection du président de l’Assemblée nationale, un bureau a été annoncé mardi dernier. Et des grincements de dents se font entendre du côté de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Son président, Dr Albert Toikeusse Mabri n’est pas du tout content. Il l’a exprimé dans une interview accordée à notre confrère ‘’Le Nouveau Réveil’’ dans sa parution de ce samedi 17 avril 2021. Morceaux choisis.
«Comme je l’ai dit dans ma réaction d’après session, c’était en fait une déception. Parce que le président de l’Assemblée nationale, il ya quelques jours, après son élection, nous a tenu un discours où il engageait l’Assemblée nationale à travailler pour la réconciliation, à travailler pour la cohésion nationale, pour la paix. Nous tous, nous avons applaudi des deux mains ce discours. Et j’espérais conséquemment que des actes seraient posés, bien sûr en conformité avec la loi, pour donner les moyens aux députés de travailler au rassemblement des Ivoiriens. Nous sommes quand même la représentation nationale et nous pouvons prendre des initiatives.»
«Et puis, nous avons été surpris, parce que nous croyions que l’Assemblée nationale qui vote les lois, doit être la première Institution à se conformer à la loi. Non seule ment l’article 100 de la Constitution, mais aussi l’article 6.2 du règlement de l’As semblée, prescrivent que toutes les sensibilités politiques représentées à l’As semblée nationale, doivent être prises en compte dans la mise en place des différents organes de l’Assemblée nationale, notamment du bureau de l’Assemblée nationale. Hier, le président a présenté un bureau (NDLR mardi). D’ailleurs, dans ses propos liminaires, il disait qu’il a consulté tous les groupes parlementaires, et que c’était le fruit des négociations qu’il a eues avec les groupes parlementaires.»
«L’UDPCI a vu son président de groupe être reçu, lundi dernier en début d’après-midi par le président de l’Assemblée nationale. En réalité, le président de notre groupe s’est vu notifier la décision de ce que nous ne serons pas dans le bureau.»
«Donc, quand il nous a rendu compte, moi-même j’ai pris le soin d’appeler le président de l’Assemblée nationale qui m’a fait l’honneur de me recevoir dans la soirée. Donc nous avons échangé et j’ai vu que c’était exactement ce qu’il avait dit en début d’après-midi au président de notre groupe qu’il était prêt à me le dire. Et je me suis étonné qu’il ne se conforme pas à la loi et à notre règlement au niveau de l’Assemblée nationale. Il a argué que, certes, les textes disaient ça, mais que les textes n’indiquaient pas de statistiques pour dire que tel nombre doit être affecté à tel groupe. Non, il ne s’agit pas de ça ! La loi dit, chaque sensibilité politique doit être représentée dans les organes. Donc on ne lui demandait pas de nous donner 10 postes au bureau. On lui disait que nous devons être dans le bureau. Peu importe le nombre mais nous devons être dans le bureau (…) Donc nous avons réagi à l’annonce de la composition du bureau. Et nous avons demandé qu’il se conforme à la loi. Nous avons été suivis par les groupes PDCI et EDS (…) Mais, ça veut dire que le groupe RHDP, qui a voté à l’unanimité cette composition, encourage Amadou Soumahoro à violer la loi. A violer la Constitution. Le président de l’Assemblée nationale qui piétine nos lois, qui n’en tient pas compte. C’est un choc et c’est contraire au discours qu’il a tenu après son élection, d’où le sens de notre réaction. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas une Assemblée nationale qui peut inspirer confiance. Ce n’est pas une Assemblée nationale qui peut contribuer à la paix et à la réconciliation. Et nous ne sommes pas dans notre rôle qui devait être le nôtre à l’occasion de la recherche obstinée de la paix et de la réconciliation des Ivoiriens.»
Gilles Richard OMAEL avec Le Nouveau Réveil
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