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Après son retour au pays: Calme plat, «le soleil s’est levé à l’Est et couché à l’ouest… Gbagbo, c’est le Barak Obama de la Côte d’Ivoire» (RFI)

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Laurent Gbagbo est rentré en Côte d’Ivoire jeudi 17 juin après dix ans d’absence. Une journée historique, mais aussi chaotique marquée par des échauffourées entre jeunes partisans et forces de l’ordre. Et si l’agitation a duré jusque tard dans la nuit, la situation est revenue au calme ce vendredi.

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Plus de traces des heurts de la veille dans la ville d’Abidjan. Au lendemain d’une journée tout aussi historique que chaotique, la vie quotidienne a repris son cours. Les automobilistes ont retrouvé les bouchons caractéristiques de la capitale économique. Seules les Unes des journaux affichées dans les rues évoquent l’événement.

Devant le quartier général de Laurent Gbagbo, Attoban, la foule de la soirée a totalement disparu. La rue est envahie de déchets, tout comme les artères alentours où les partisans de l’ancien chef d’État sont restés bloqués une partie de la soirée. Dans le bâtiment qui va devenir le bureau de Laurent Gbagbo, il ne reste que quelques jeunes qui ont dormi sur place, faute de pouvoir rentrer chez eux. « On leur a mis des cartons », explique un gardien.

À quelques minutes en voiture de là, c’est aussi le calme plat devant la nouvelle résidence de l’ex-président. La grande bâtisse, fraîchement repeinte, ne laisse présager aucun signe d’activité. Dans le quartier, des forces de l’ordre montent la garde sous le soleil. Dès que notre véhicule s’arrête devant la maison où aucun garde armé n’est visible, un agent en civil chargé de la sécurité vient échanger quelques mots et relever les identités. L’homme explique avoir été déjà au service du président il y a dix ans, et c’est donc avec émotion qu’il a retrouvé son ancien patron jeudi. « Le président est rentré vers 22 heures et là se repose encore ».

L’ancien chef de l’État est fatigué d’une journée de voyage et de retrouvailles émotionnellement fortes mais mouvementées. Ses soutiens, aussi, ont apprécié l’accalmie. « Voilà des semaines que nous préparions son retour, que les réunions s’enchainaient, ça puise dans les réserves », dit l’un d’entre eux. Une fatigue qui explique le report de la visite de Laurent Gbagbo à Mama, son village natal de l’ouest du pays. Prévue aujourd’hui, elle est repoussée de quelques jours, peut-être à lundi.

Un peu plus tard dans la journée, il y aura un peu plus d’agitation avec quelques voitures garées devant la résidence. Néanmoins, peu de personnes ont rencontré Laurent Gbagbo pour son premier jour en Côte d’Ivoire. Selon ses proches, l’accès à la maison n’a été autorisé que pour ses enfants et ses avocats.

« C’est le Barak Obama de la Côte d’Ivoire »

Un plus loin, mais toujours à Cocody, les étudiants sont en cours. Ce jeudi, la situation est restée dans l’ensemble plutôt apaisée sur le campus Félix Houphouët-Boigny, mais un grand nombre d’étudiants expliquent avoir suivi l’événement. Si certains ne veulent pas s’exprimer et disent ne pas s’intéresser à la politique, ceux qui parlent évoquent leur émotion. « J’ai suivi le retour à la télévision, c’était la satisfaction. J’étais content qu’il rentre, c’est l’essentiel. On attendait que le fils revienne. Désormais, c’est à lui de décider ce qu’il veut faire », confie un étudiant.

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Brice, lui, en est convaincu, ce retour va apporter du changement : « Quand on parle de leadership, on pense à son peuple. Cet homme-là, il a une vision pour la Côte d’Ivoire, mais aussi pour toute l’Afrique. C’est lui le Barack Obama de la Côte d’Ivoire. J’ai eu de la joie quand j’ai su qu’il était bien à l’aéroport. »

Des images qui ont aussi marqué Annabelle pour qui elles resteront gravées pour longtemps. « Il est revenu comme il était, aussi simple qu’avant, souligne-t-elle. Quand on l’a vu saluer les gens, il l’a fait avec le poing comme on fait nous. Vous imaginez ? Un président ça ne fait pas ça d’habitude. »

Mais pour cet autre jeune, ce retour est un non évènement : « Aujourd’hui encore, le soleil s’est levé à l’Est et couché à l’ouest, rien n’a changé dans notre vie. »

À un moment, le calme est troublé par un groupe de jeunes du FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), un syndicat étudiant historique, qui fut proche du FPI et connu pour ses actions parfois violentes. Ils déambulent en chantant, et même s’ils ne sont que plusieurs dizaines, ce cortège reste frappant, comme une impression que le retour de Laurent Gbagbo les a, peut être, galvanisés.

Pauline Zidi, envoyée spéciale RFI à Abidjan


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