Traitrise au FPI: D’Affi à Gbagbo, le deux poids deux mesures des GOR ?
A l’issue du Conseil des ministres du 21 juillet 2021, le gouvernement ivoirien a annoncé une rencontre entre le Président Alassane Ouattara et l’ancien Président, Laurent Gbagbo, le mardi 27 juillet au Palais présidentiel.
Cette initiative est qualifiée de salutaire par plus d’une personne, puisque les deux hommes ne s’étaient plus parlés depuis la crise postélectorale de 2010, crise à l’issue de laquelle Laurent Gbagbo avait été incarcéré en Côte d’Ivoire puis à la Haye, avant son acquittement après un procès de près de 10 ans.
Il avait en effet, été accusé de crime de guerre avec l’un de ses plus proches collaborateurs, Charles Blé Goudé.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la réconciliation entre les deux hommes puis entre les Ivoiriens des différents bords politiques.
En l’absence du fondateur du Front Populaire Ivoirien (FPI), son ancien premier ministre, Pascal Affi N’guessan, président légal de ce parti, a fait face à une dissidence pilotée par des pro-Gbagbo, les Gbagbo ou rien (GOR, comme on les appelle couramment).
Ceux-ci reprochaient à Affi N’guessan, son manque de radicalisme face au régime qui a poussé Laurent Gbagbo en prison, sa participation aux rencontres politiques organisées par le régime et sa participation aux élections régionales. Pour eux, M. Affi est un traitre qui va contre l’idéologie de Laurent Gbagbo et la ligne du Front populaire ivoirien; d’où un bicéphalisme qui a été fatal au FPI aux dernières législatives, seulement 02 sièges remportés.
Même les GOR ayant compéti sous la bannière de EDS, de Georges Armand Ouegnin n’ont obtenu que 08 sièges.
Aujourd’hui, c’est au tour de Laurent Gbagbo d’être reçu par Alassane Ouattara. Va-t-il lui aussi être qualifié de traitre ?
Certainement pas, car les GOR comme tous les autres Ivoiriens ont hâte de voir le pays réconcilié avec toutes ses filles et tous ses fils sortis de prison et revenus d’exil.
Pour Nelson Mandela, ancien Président Sud-africain (1918-2013), ‘’Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé’’.
Affi N’guessan s’est sans doute inscrit dans cette logique parce qu’il sait que la politique de la chaise vide peut faire disparaître un parti politique. En clair, un parti politique sans député, ni maire et président de conseil régional ne peut que subir le pouvoir en place, qui se mettra dans une posture de dictateur, surtout qu’en Afrique les démocraties imparfaites et les pouvoirs autoritaires pullulent dans toutes les régions.
Le président Henri Konan Bédié du PDCI-RDA a lui aussi compris les choses comme Mandela, lui qui a rencontré Alassane Ouattara en pleine crise postélectorale de 2020 et a décidé d’aller aux législatives, qui font de son parti le principal parti de l’opposition, grâce au nombre de sièges remportés.
Autant le FPI a besoin de réconciliation nationale, autant ce parti a besoin d’une réconciliation en interne pour être plus fort.
Nathanael Yao
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