Côte d’Ivoire: Un journal canadien revisite les crises ivoiriennes avec Bédié, Ouattara et Gbagbo
La politique ivoirienne, selon le site internet ‘’les7duquebec.net’’, est faite de reniements, de chausse trappes, d’ingratitudes et de véritables coups bas. Comme sous d’autres cieux.
Le confrère précise que le cas ivoirien est palpable et les alliances contre nature et de fait, ont lieu pourvu que l’adversaire politique, chute et tombe.
Il a cité en exemple le Front Républicain de 1995 entre le Rassemblement des Républicains (RDR) et le Front Populaire Ivoirien (FPI) contre le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Et ajoute que quelques années après cette alliance, un coup d’Etat a fini par faire tomber le régime d’Henri Konan Bédié, alors président de la République et président du PDCI-RDA, en décembre 1999.
Le site poursuit son analyse pour relever que six années plus tard ; c’est-à-dire en 2005, le Rassemblement des Républicains (RDR) du Président Alassane Ouattara, a convaincu le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié, victime du coup d’État militaire, de tisser une alliance, cette fois ci,dirigée contre Laurent Gbagbo du FPI, élu président de la République de Côte d’Ivoire en 2000 et victime d’une rébellion depuis septembre 2002.
En 2010, une élection présidentielle est organisée et les deux alliés qui ont créé le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la paix (RHDP) avec d’autres partis politiques tels que le Mouvement des Forces de l’Avenir (MFA) d’Anaky Kobenan, arrivent difficilement à écarter le président Laurent Gbagbo du pouvoir dans une crise postélectorale soutenue par la France, après le deuxième tour des élections entre Alassane Ouattara et lui.En effet, chacun des deux candidats s’était déclaré vainqueur du scrutin.
Finalement Laurent Gbagbo est arrêté en avril 2011 par l’armée proche de Alassane Ouattara avec l’aide de la France sous Nicolas Sarkozy. Il est transféré à la Haye après sa chute, pour présomption de crimes contre l’humanité.
Mais jugé et acquitté définitivement le 31 mars 2021, il est accueilli triomphalement au bord de la lagune Ebrié, le 17 Juin 2021par de très nombreux militants et sympathisants.
Quelques jours après son arrivée en Côte d’Ivoire, un rapprochement est créé entre le président Henri Konan Bédié et lui, par le truchement de leurs partis politiques respectifs. Ils entendent tisser une alliance pour faire tomber cette fois-ci, démocratiquement, au cours de l’élection présidentielle de 2025, le président Alassane Ouattara, dont le troisième mandat farouchement contesté par les Ivoiriens a fait plus de 80 morts au cours des dix derniers mois (Juin 2020 à Décembre 2020).
Ces crises à répétitions, avec leur lot de morts, ont fini par agacer le bas peuple qui crie au scandale en obligeant ces hommes politiques à la paix des braves.
Le 6 Août 2021 dans son adresse à la nation à la veille de la commémoration du 61è anniversaire de son indépendance, et ayant pris la bonne mesure d’une paix durable pour la réconciliation des cœurs, Alassane Ouattara a fait libérer des prisonniers politiques non sans promettre un dialogue avec les opposants pour la construction concertée du pays en vue de son développement.
On le voit, la voix du peuple compte pourvu qu’elle soit audible. En Côte d’Ivoire, certains hommes courageux ne se cachent plus pour dénoncer ouvertement la « prise en otage » du pays par ces trois leaders. Là-dessus, les avis divergent puisque nous sommes en démocratie, quelle que soit sa couleur tropicalisée. Les retraites ne sont pas forcées et non plus dirigées contre des personnes.
Bédié, Ouattara et Gbagbo ne sont pas pressés pour passer la main à une nouvelle génération. En tout cas, pas pour le moment, puisque toutes les alliances de leurs partis politiques respectifs ont été pilotées par eux ; à savoir : l’alliance Gbagbo-Ouattara en 1995, l’alliance Bédié-Ouattara en 2010 et la probable alliance Bédié-Gbagbo en 2025.
Ces trois leaders seront-ils candidats en 2025 à plus de 80 ans pour certains et plus de 90 ans pour l’autre ?
Si tel est cas, une autre crise postélectorale meurtrière n’est-elle pas à craindre ?
Les prochaines élections présidentielles auront lieu dans 4 ans et les données peuvent changer. Pour l’instant, ce sont eux qui décident du destin du peuple.
Sous eux, les auteurs des 3.000 morts de la crise postélectorale de 2010-2011 sont jusque-là inconnus. Ceux des crises pré et postélectorales de 2020 qui ont fait plus de 80 morts sont également introuvables.
Nathanael Yao
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