Sortie de Jean-Louis Billon, Comité politique/Allah Kouadio Rémi: “le Pdci va gérer cette question en interne” (interview)
Après avoir rencontré les différentes zones politiques pour expliquer la vision du président Bédié et notamment le sens de la mise en place du Comité politique, le Coordonnateur général du Comité politique et les membres dudit comité ont fait le point de leurs différentes rencontres hier, à la maison du parti. Au cours de cette rencontre, Allah Kouadio a expliqué que le temps est venu de rencontrer les instances du parti et les structures spécialisées. Il a dit un mot sur la récente sortie de Jean-Louis Billon.
Monsieur le ministre, vous sortez d’une longue réunion; de quoi a-t-il été question?
Nous avons fait cette réunion parce que nous devions adopter la note de synthèse concernant les activités que nous avons eues depuis que le président du Pdci-Rda nous a donné le 10 mai une feuille de route. Vous avez assisté aux rencontres que nous avons eues avec les différentes zones politiques. Il était bon pour le Comité politique, après avoir rencontré toutes ces zones, de faire une note de synthèse et que nous nous assurions que tous nous avons entendu les mêmes choses et que nous étions en train de tirer les mêmes conclusions par rapport aux missions que le président Henri Konan Bédié nous a données. Juste pour rappeler que lorsque le président Bédié nous a donné la feuille de route, nous avons cru bon, et je pense qu’il a apprécié également, que par rapport aux 15 points de la feuille de route, nous fassions un plan stratégique. C’est à partir de ce plan stratégique que nous tirons des plans d’actions pour chacun des points ou des groupes de points. C’est la démarche que nous avons eue et que nous avons eue à exposer au président Henri Konan Bédié exactement le 17 juin 2021. Notre copie était attendue au plus tard le 15 juin, nous l’avons rendue le 14 juin au cabinet du président Bédié, et dès le 17 juin le président nous a convoqués à un exposé des exposés des documents que nous lui avions envoyés.
Lorsque nous avons fait ce travail avec le président, il nous a dit qu’étant donné l’importance des missions du Comité politique, il préférait donner ses instructions par écrit pour être sur d’avoir été compris. Il y a donc eu plusieurs séances de travail entre le président Bédié et votre humble serviteur et même quelques membres du Comité politique. Il faut savoir que par rapport aux documents que nous lui avions donnés il y avait parfois des clarifications à lui faire. Il a donc bien voulu nous recevoir pour ces séances de travail. Par la suite, il a pris sa décision et il nous a fait une lettre en bonne et due forme. Dans la lettre, il a accepté les propositions d’activités que nous lui avions faites en nous disant de réaliser lesdites activités avec détermination.
Cependant, il a estimé que pour une question d’efficacité, il a indiqué par où commencer et par où terminer. La première activité qu’il nous a demandé de faire, c’est que nous puissions informer les responsables du Pdci. Que ce soit ceux qui sont en charge des zones ou ceux qui sont en charge des instances du parti, du contenu du Comité politique. Car si nous voulons travailler avec toutes ces instances, encore faudrait-il que ces responsables comprennent le sens de ce que le président Bédié voulait faire en créant le Comité politique, le Comité de mobilisation de ressources et le Comité de gestion et de suivi des élections. C’est donc ce travail d’information, de formation et de pédagogie que nous sommes en train de faire. Il nous a recommandé de commencer par zone par zone, d’autant plus que tout le territoire national doit être touché le plus rapidement possible. Au niveau des zones, toutes les instances sont représentées. Mais il y a surtout les délégués qui sont un peu les préfets du Pdci-Rda et qui sont au contact avec la base jusqu’au plus petit niveau. Il a donc estimé que ceux-là devaient être d’abord informés, parce qu’à l’intérieur les gens se posent beaucoup de questions sur le Comité politique et son positionnement par rapport aux autres instances. Il était donc urgent que tout le pays, à travers ces responsables politiques et ce personnel politique qui travaillent dans chacune des zones, que tout le pays puisse être informé dans un premier temps.
Une fois que cela a été fait, nous devons maintenant attaquer les instances. Nous allons rencontrer le collège des vice-présidents, le Comité des sages, les Inspecteurs du parti, mais également la Jpdci, l’Ufpdci, les élus, les mouvements de soutien etc. C’est un exercice que nous avons fait avec les zones, mais avant d’entamer avec ce deuxième groupe nous avons besoin nous-mêmes de faire un point pour être sur que nous avons tous compris la même chose; et mettre en place un calendrier et une stratégie pour faire en sorte que le message que le président Bédié nous a demandé de passer, puisse arriver et atteindre les cibles pour lesquelles il nous a donné ces messages. Au-delà d’informations que nous devrions donner zone par zone, le président a également donné des instructions par rapport aux remerciements qu’il voulait que nous transmettions à tous les militants. Le président Bédié sait très bien depuis plus de 20 ans que le Pdci-Rda n’est plus au pouvoir. Il est conscient que cela représente beaucoup de souffrance pour ces militants. Ces derniers temps en ont rajouté à ce que lui-même savait déjà. Nous avons donc salué et remercié les militants pour tous les sacrifices qu’ils ont pu faire et pour les efforts qu’ils ont consentis.
Vous savez également que le président Bédié a pris le leadership dans la problématique de la réconciliation nationale. Ce que le président Bédié qualifie de réconciliation vraie et inclusive. Depuis le 10 avril tous les discours qu’il fait, une part importante est réservée à cette question. Cette question, il faut le noter, prend de plus en plus d’importance dans les discours qu’il fait. Il est clair que les membres de son parti doivent être instruits de cette volonté de réconciliation et vraie et se faire l’apôtre de cette volonté auprès des militants mais également auprès de tous les citoyens ivoiriens et de toutes populations les Ivoiriennes.
Dans la lettre qu’il nous a envoyée, le président Bédié a dit que c’est après avoir fait que cela, qu’en un deuxième temps nous irons sur le terrain pour faire les missions d’écoute et de remobilisation. L’avantage c’est que quand nous allons arriver sur le terrain, on ne nous posera pas de question sur le Comité politique. On pourra alors se concentrer sur ce que les militants ont à dire et sur les réponses que nous devons leur donner pour qu’ils se remobilisent. On a besoin d’un réarmement moral. Il faut reconnaître que le Pdci est solide! Parce qu’après avoir subi tout ce qu’il a subi depuis plus 20 ans et que ce parti s’affirme toujours comme l’un des principaux partis de ce pays, je crois qu’il y a quand même un mérite. Même si le parti existe, même si les militants sont résilients il y a quand même un message d’espoir que nous devons leur porter. Ce message d’espoir sera de plusieurs volets. Nous devons travailler le contenu et les éléments de langage de ce message d’espoir. C’est pour cela que nous avons convoqué la réunion d’aujourd’hui. Il s’est agi de faire le point du travail que nous venons de faire en rencontrant toutes les zones politiques. Nous avons aussi regardé les préoccupations qui se sont dégagées. Ce que nous pouvons retenir c’est qu’à chaque étape nos rencontres se sont terminées par une motion de soutien du personnel politique de chacune des zones aux réformes de modernisations du parti initiées par le président Henri Konan Bédié. Ces messages de soutien ont porté plus précisément sur les trois comités qui ont été mis en place par le président du parti. Il y a même eu des messages de remerciements parce que le président Bédié a fait la promotion de personnalités issues de ces zones dans les trois comités. Il fallait qu’on s’assure que sur le terrain les militants suivent. Il s’agit donc de s’assurer que les réformes en cours rencontrent l’adhésion des principaux responsables. Ce sont ces responsables politiques que nous avons reçus ici, zone par zone. A leur tour, chacun d’entre eux doit mettre en place un mécanisme pour aller amplifier le message qu’ils ont reçu ici auprès de la base en attendant que les délégations arrivent sur le terrain, pour aller écouter la base et non pour aller expliquer ce qu’est le comité politique. Chaque général délégué en charge d’une zone doit faire son plan de travail avec ses délégués, avant notre tournée sur le terrain en octobre 2021. Essentiellement c’est de cela que nous avons parlé. Nous avons également parlé de l’actualité politique nationale en interne du parti et externe. Vous savez que nous sommes une force de propositions; et sur cette base nous allons envoyer une lettre au président Bédié pour lui donner notre avis sur un certain nombre de choses.
Justement monsieur le ministre, en ce qui concerne la politique interne du parti, quel commentaire faites-vous des récentes déclarations du ministre Jean-Louis Billon?
Ce que je puis vous dire, c’est que le ministre Jean-Louis Billon est lui-même membre du Comité politique. Avant cela, il a toujours été au Secrétariat exécutif. Nous n’avons pas encore réussi à le rencontrer. Parce que, en ce qui me concerne, lorsque je lis des choses dans les médias, la personne qui est censée avoir dit cela il faut absolument que je la rencontre, pour dire ce que je pense clairement avant de m’exprimer publiquement sur ce que cette personne a dit. Je dois dire que les responsables du parti sont préoccupés; on s’intéresse à ce qui a été dit. Dans quelle condition cela a été dit et quel est le projet comme vous aimez à le dire. Sachez tout simplement que le Pdci va gérer cette question et bien d’autres en interne ! Il n’y a pas que ça au niveau du Pdci actuellement. Mais cela sera géré rapidement.
Monsieur le ministre, par rapport aux rencontres avec les responsables des zones politiques, est-ce que les choses se sont bien passées? Est-ce que vous avez rencontré des difficultés?
Justement c’est de cela que nous parlons; nous n’avons rencontré aucune difficulté. Mais il est clair qu’il y des zones comme la zone de l’Ouest montagneux où la plupart des délégués sont des zones éloignées. Ce qui fait que la réaction par rapport par exemple à la zone Sud où presque tout le monde est à Abidjan, en termes d’atteinte de cible, on n’a pas forcément les mêmes possibilités. Mais par rapport aux spécificités de chaque zone nous avons justement travaillé spécifiquement avec les coordonnateurs généraux délégués de ces zones-là, pour trouver des modes opératoires qui leur conviennent et qui nous rendent un peu plus efficaces. Mais de façon générale, ces rencontres ont été ouvertes et nous avons fait la note de synthèse dans laquelle nous avons transcrit les préoccupations des uns et des autres. On leur a demandé de dire ce qu’ils pensent des réformes entreprises par le président Bédié. Chacun s’est exprimé librement et les membres du Comité ont trouvé les mots justes pour répondre à chacune des questions qui ont pu être posées.
Retranscrit par Bertin N’Guessan
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