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Décès de Charles Konan Banny: Johann Djédjé (économiste) raconte une anecdote vécue avec le gouverneur de la BECEAO à la Banque Mondiale

Johann Djedje et CK Banny 6

Comme chaque année, la Banque Mondiale et le FMI organisent leurs Assemblées Annuelles qui réunissent tous les gouverneurs de Banques Centrales ainsi que tous les Ministres des Finances et du Plan des pays membres.

Nous sommes en Septembre 2005 au siège de la Banque Mondiale à Washington DC.

Nouvellement recruté par la Banque Mondiale comme consultant économiste, et affecté au bureau de l’Administrateur Afrique de la Banque Mondiale, M. Paulo Gomes, comme Assistant Spécial de l’Administrateur, je suis convié à ma première réunion avec tous les ministres des Finances des pays africains en présence du Gouverneur de la BCEAO.

A la fin de la réunion, je pars me présenter au Gouverneur Charles Konan Banny et lui annonce la suite du programme (qui était de venir dans une autre salle pour que lui soit présenté le rapport annuel 2005 de l’administrateur dont j’étais fier d’avoir participé à sa rédaction).

Johann Djedje et CK Banny 6

Photo: 2005, Washington DC, Banque Mondiale, USA 

Heureux de rencontrer un de ces fils ivoiriens, il me félicite et me taquine en me demandant mon âge (j’avais 27 ans en 2005) en me disant que j’ai une forme de sportif et qu’il était comme moi quand il avait mon âge.

Il y avait plusieurs dossiers sur la table et j’avais remarqué que ses collaborateurs commençaient à les ranger et vouloir les porter.

Et là, je lui réponds  « M. le Gouverneur, donc permettez que du haut de mes 27 ans et parce que je suis votre fils ivoirien, que je puisse vous demander de porter vos lourds dossiers vous même, jusqu’à la prochaine salle de réunion qui se trouve à un autre étage, pour me prouver que vous êtes toujours resté un grand sportif »!!

Tous ses collaborateurs étaient surpris de ma « requête » et attendait tous avec gêne, la réponse du gouverneur; qui était lui aussi surpris par la demande.

Et après environ 5 secondes, il éclate de rire et demande à ses collaborateurs de le laisser prendre lui même ses affaires pour me montrer qu’il pouvait le faire.

Je lui réponds : « Monsieur le Gouverneur je suis béni, je viens d’ordonner au gouverneur de la BCEAO de prendre ses affaires et vous vous êtes exécuté ? »

Tout le monde était mort de rire et, surtout, lui avait même comme un fou rire.

Et moi qui reprends : « M. le Gouverneur,  je vous en prie, je veux immortaliser cela en photo parce que si je le raconte, personne ne me croira.»

Toujours en riant, il accepte automatiquement et appelle lui même l’assistante de l’Administrateur pour faire venir un appareil photo.

Et c’est comme ça que tout sourire, nous prenions cette photo devant tous ses collaborateurs.

M. Banny en a parlé toute la  journée et cette scène l’avait visiblement mis de bonne humeur.

Et depuis ce jour, à chacune de nos rencontres, même lors de présentations de condoléances, lorsqu’il me voyait, il me faisait toujours ce petit sourire, ou me rappelait cette scène lorsque nous avions l’occasion de parler.

M. BANNY, c’était aussi cela l’homme, un grand Monsieur, rempli d’humour.

Reposez en Paix Excellence et Merci pour tout ce que vous nous avez apporté.

Johann DJEDJE

Economiste


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