CPI : Après l’acquittement de Laurent Gbagbo, ce qui est prévu pour les victimes

Mama Koité Doumbia, Présidente du Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale (CPI), un organe de l’institution, a récemment accordé une interview à Jeune Afrique. Au cours des échanges, elle a expliqué ses missions et est revenu sur le cas des victimes dans les affaires Laurent Gbagbo et Jean Pierre Bemba.
Pour la malienne, le Fonds répond aux préjudices liés aux crimes relevant de la compétence de la CPI en apportant des réparations financières et en proposant des programmes d’assistance aux victimes et à leurs familles.
« Le conseil du fonds d’indemnisation que je préside a été mis en place pour aller chercher des financements. C’est spécifique à la Cour pénale internationale car les tribunaux ad hoc, comme le TPIY (Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie) ou le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) ne s’en occupaient pas », précise-t-elle.
Avant d’ajouter que les textes disposent qu’il doit être approvisionné par la contribution volontaire des États. Cependant, ils ne sont pas tenus de verser un montant minimal. Des fondations, et parfois même des individus, contribuent. Les États pourraient davantage prendre leurs responsabilités de dédommagement des victimes ; d’où les tentatives de sensibiliser les gouvernants. Mais malheureusement, ‘’les procès et les accusés attirent davantage l’attention que les victimes’’.
« Nous n’avons pas les financements à la hauteur de nos ambitions. La majorité des victimes des affaires que nous traitons se trouvent en Afrique, mais les pays africains ne contribuent malheureusement pas assez. Sur le continent, seulement six États l’ont alimenté : la RDC, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Mali, la Sierra Leone, et le Nigeria. L’Afrique représente seulement 16% des contributions volontaires quand l’Europe occidentale émarge à 42%. J’ai tiré la sonnette d’alarme, sans effet pour le moment. Il faut dire que la pandémie de COVID-19 a été un coup dur pour les économies de tous les pays. Ça ne nous a pas aidé », explique Mme Doumbia.
A propos des cas Jean-Pierre Bemba et Laurent Gbagbo finalement acquittés, elle confirme que le fonds viendratout de même en aide aux victimes.
« Nous avons déjà commencé pour le cas de Jean-Pierre Bemba : six programmes ont été mis en place en Centrafrique. Nous allons bientôt initier le processus en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, sur tout le continent, nous en sommes à 28 programmes d’indemnisation », déclare Mama Koité Doumbia.
Nathanael Yao
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