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Vaccin RTS,S contre le paludisme: Priorité aux enfants, les raisons

Vaccin

Le paludisme affecte plus de 200 millions de personnes dans le monde et fait plus de 400 000 morts par an, dont une grande majorité en Afrique. La recherche pour un vaccin antipaludéen a mis assez de temps et la recommandation de l’OMS du 06 octobre 2021 pour le déploiement massif du vaccin RTS,S chez les enfants en Afrique a, selon RFI, été qualifiée d’« historique » par son Directeur général, Tedros Ghebreyesus.

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le paludisme a touché 229 millions de personnes en 2019 dont 94% en Afrique sub-saharienne, faisant 409 000 victimes parmi lesquelles 267 000 enfants de moins de 5 ans, représentant 67% des décès.  

Le confrère français ajoute que le vaccin Mosquirix, ou RTS,S/AS01 (RTS,S),  a ainsi été développé pour les enfants de 17 mois à 5 ans et nécessite quatre doses pour être totalement protégé. Conçu en 1987 par le géant pharmaceutique britannique Glaxo Smith Kline (GSK) en collaboration avec l’ONG Path et la Fondation Gates, il cible le Plasmodium falciparum, le parasite le plus fréquent et le plus dangereux des cinq espèces de parasites responsables du paludisme, répandu essentiellement en Afrique sub-saharienne. Le site précise que le vaccin RTS,S a fait l’objet d’un premier essai clinique sur 15 000 enfants en bas âge de 2009 à 2014 dans sept pays d’Afrique sub-saharienne et que cette étude a démontré un taux de protection du vaccin de 39% et de 29% pour les formes graves de la maladie sur quatre ans. Il rappelle qu’en 2015, l’OMS a demandé la mise en place d’un programme pilote à grande échelle dans trois pays d’Afrique sub-saharienne : le Ghana, le Kenya et le Malawi. Lancé en 2019 pour une durée de quatre ans, son objectif est de vacciner 360 000 enfants par an dans les trois pays.

En 2021, poursuit RFI, les 2,3 millions de vaccins qui ont été administrés ont permis de protéger 40% des enfants et de réduire les cas de formes graves de 30%. Et selon l’OMS, le vaccin réduirait également de 29% les besoins en transfusion sanguine pour traiter l’anémie due au paludisme. De plus, les résultats d’une étude menée au Mali et au Burkina Faso, publiés par The New England Journal of Medicine, rapportent que la combinaison d’un traitement antipaludéen avec le vaccin permettrait de réduire les cas de paludisme de plus de 75% chez les jeunes enfants. 

En effet, dans les zones endémiques, les enfants sont protégés du paludisme pendant leurs premières semaines de vie grâce aux anticorps de leur mère. C’est entre l’âge de 6 mois et 5 ans qu’ils sont le plus vulnérables, en particulier face aux formes graves du paludisme, parce que leur organisme n’a pas encore acquis ce qu’on appelle l’immunité de prémunition. Cette immunité spécifique  protège une personne qui a déjà été infectée d’une surinfection. Elle s’acquiert progressivement après une exposition répétée au parasite, persiste tant qu’on y est exposé, mais s’interrompt quand on ne l’est plus. Elle explique en partie la meilleure résistance des adultes vivant dans les zones endémiques alors que le système immunitaire des jeunes enfants n’a pas encore eu le temps de faire cet « apprentissage ».  

Les femmes enceintes sont, elles aussi, très vulnérables : la grossesse réduit leur immunité face à l’infection palustre pouvant conduire à une anémie sévère, avec des conséquences graves pour l’enfant à naître comme le retard de croissance du fœtus ou le risque d’accouchement prématuré.

Nathanael Yao


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