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Restitution d’œuvres aux Africains : Cérémonie d’adieu à forte dose de symbole

Oeuvres africaines dart

Les noirs qui sont partis de l’Afrique pour l’Amérique ne sont jamais revenus aussi facilement. Et cela a marqué fortement la conscience collective du monde. En France, récemment, la restitutiondes œuvres d’art au Bénin a eu lieu au musée à Paris. Il était prévu une cérémonie organisée, présidée par Emmanuel Macron et en présence du chef de la diplomatie béninoise, Aurélien Agbenonci.

En somme, il s’agit du « retour au bercail » de ces œuvres emblématiques qui devrait être définitif le 10 novembre prochain lorsqu’elles quitteront Paris en avion-cargo. La veille, Emmanuel Macron recevra à l’Élysée son homologue béninois Patrice Talon pour valider « formellement leur transfert de propriété », a annoncé le président français lors de la cérémonie. Cette information nous a été révélée par RFI, la radio française du monde.

Suivons un peu ce qu’en dit Emmanuel Macron après avoir vu les 26 œuvres d’art, réunies dans une exposition : « Particulièrement émouvant  de participer à cette cérémonie d’adieu comme diraient certains, de retrouvailles plutôt, pour ces œuvres attendues depuis longtemps  au Bénin».

Où iront les œuvres au Bénin ?

Une fois parvenue au Bénin, les 26 œuvres restituées iront d’abord dans un lieu de stockage, explique le directeur du musée du Quai Branly. Puis elles seront présentées dans d’autres lieux de manière pérenne : à l’ancien fort portugais de Ouidah et la maison du gouverneur, lieux historiques de l’esclavage et de la colonisation européenne, situés sur la côte, en attendant la construction d’un nouveau musée à Abomey.Selon des experts, 85 à 90% du patrimoine africain serait hors du continent. Depuis 2019, outre le Bénin, six pays – Sénégal, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Tchad, Mali, Madagascar – ont soumis des demandes de restitutions. Au moins 90 000 objets d’art d’Afrique sub-saharienne sont dans les collections publiques françaises. 70 000 d’entre elles au Quai Branly, dont 46 000 arrivées durant la période coloniale.

Œuvres pillées le 17 novembre 1892

Toutes ces pièces ont un point commun : elles ont été pillées le 17 novembre 1892 par le colonel Alfred Dodds et les troupes coloniales françaises. À la suite de violents combats, ce dernier avait emporté ces trésors comme butin de guerre lors du sac du palais d’Abomey dans lequel résidait le roi Béhanzin. Des œuvres que Dodds, devenu général, donnera au musée parisien d’Ethnographie du Trocadéro en 1893 puis en 1895, avant qu’elles ne soient transférées, en 2003, au musée du Quai-Branly.

Si certaines d’entre elles avaient déjà fait le voyage à Cotonou, en 2006, pour une exposition temporaire consacrée à Béhanzin, l’ensemble de ces pièces vont rentrer cette fois de manière définitive dans leur pays d’origine grâce à l’adoption, par le Parlement français, d’une loi spécifique adoptée, en décembre 2020, qui est venue concrétiser un engagement d’Emmanuel Macron formulé, deux ans plus tôt.

Thierry LEES


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