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«La facette officieuse de la Françafrique, ce sont les barbouzeries, les coups d’Etat, les assassinats» (Thomas Deltombe)

Thomas Deltombe

« Je veux signer l’acte de décès de la Françafrique », disait un ministre de Nicolas Sarkozy en 2008. Après lui, sont venus François Hollande et Emmanuel Macron, qui ont annoncé, eux aussi, la mort de la Françafrique. Mais aujourd’hui, un ouvrage, « L’Empire qui ne veut pas mourir », publié aux éditions du Seuil, affirme le contraire. Par quels tours de passe-passe la Françafrique survit-elle à toutes les annonces de décès ? L’essayiste Thomas Deltombe est l’un des auteurs de cet ouvrage collectif, qui retrace 70 ans d’histoire entre l’Afrique et la France.

Dans un entretien accordé à RFI en ce début de semaine, dans le cadre de la rubrique ‘’Invité Afrique’’, Thomas Deltombe est revenu sur ces relations entre la France et l’Afrique, lesquelles relations étalent l’emprise de la puissance coloniale sur les colonies. Pour lui, la Françafrique est un système qui se caractérise par sa dualité avec une facette officieuse : les barbouzeries, les coups d’Etat, les assassinats…et une facette officielle avec les institutions militaires, linguistiques, économiques, commerciales, juridiques…qui permettent de maintenir une influence de la France sur l’Afrique. Ce qui est une forme de dépendance.

Exceptionnel par son ampleur, inédit par son contenu, cet ouvrage qui a suscité l’entretien, retrace cette histoire méconnue, depuis les origines coloniales de la Françafrique jusqu’à ses évolutions les plus récentes. Rédigées par des spécialistes reconnus, chercheurs, journalistes ou militants associatifs, les contributions rassemblées dans ce livre montrent que le système Françafricain, loin de se déliter, ne cesse de s’adapter pour perdurer.

 Dans un extrait, on peut lire ceci :

« À Paris, on entend de toute part le même refrain : « La Françafrique est morte et enterrée ! » Pourtant, d’Ouagadougou à Libreville, de Dakar à Yaoundé, de Bamako à Abidjan, la jeunesse se révolte contre ce qu’elle perçoit comme une mainmise française sur son destin.

Quinze ans après la Seconde Guerre mondiale, la France a officiellement octroyé l’indépendance à ses anciennes colonies africaines. Une liberté en trompe l’œil. En réalité, Paris a perpétué l’Empire français sous une autre forme : la Françafrique. Un système où se mêlent des mécanismes officiels, assumés, revendiqués (militaires, monétaires, diplomatiques, culturels…), et des logiques de l’ombre, officieuses, souvent criminelles. Un système érigé contre les intérêts des peuples, avec l’assentiment d’une partie des élites africaines et qui profite toujours aux autocrates africains « amis de la France ». Un système que tous les présidents français ont laissé prospérer, en dépit des promesses de « rupture ».

Nathanaël Yao


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