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Côte d’Ivoire: «Aujourd’hui, l’école ivoirienne est biodégradée comme les nouveaux bitumes» (Dr Kouassi Aristide Koffi)

Kouassi Aristide Koffi1

Plus de 2000 enseignants militants du PDCI-RDA se sont réunis, samedi 4 décembre 2021 au siège dudit parti à Cocody, sous la houlette du Secrétaire exécutif chargé des relations avec les enseignants, Gouali Dodo Junior, pour rendre un vibrant hommage à Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA.

Au cours de cette cérémonie, Dr Kouassi Aristide Koffi, vice-président des enseignants des Universités, Grandes écoles, Instituts et Centres de recherches militants du PDCI (PDCI-UGI), qui représentait le président de l’UGI, Dr Kangah Marcellin, a produit une contribution sur l’école ivoirienne. Ci-dessous l’intégralité de son intervention.

«La présente contribution est un devoir de mémoire.  Et le travail de mémoire exige une restitution des faits tels quels. Ici,  la maxime « rendons à césar ce qui est à césar » se justifie à plus d’un titre.

César,  c’est le président Félix Houphouët-Boigny,

César,  c’est le président Henri Konan BEDIE,

César,  c’est le PDCI-RDA, 

César,  c’est la Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui,  de ce piédestal d’où je vous parle,  sans être alarmiste,  je puis vous dire que  notre pays est dernier à tous les niveaux.

Nous n’avons plus de stades de football.  On joue à domicile à l’étranger contre l’étranger.

Pire, pour revenir au centre d’intérêt de la dite conférence,  l’école ivoirienne s’est déclassée.  Nos universités ne sont plus  évaluables.  Cela signifie qu’elles ne sont plus dans les normes et ne respectent plus les critères d’évaluation.   » L’école est finie en Côte d’Ivoire « .

Pour répondre à cet afro pessimisme,  notre intervention est libellée comme suit: QUELLES CONTRIBUTIONS DES ENSEIGNANTS POUR LA RÉORGANISATION ET LA REMOBILISATION DES MEMBRES ET SYMPATHISANTS DU PDCI-RDA EN VUE DE LA RECONQUÊTE DU POUVOIR D’ETAT EN 2025?

Pour mieux apprécier la question du jour,  plongeons-nous dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.

1. HISTORIQUE

1.1 L’action coloniale et du  « saint esprit « 

Tout commence par la première école à Elimah dans le juste environ d’Adiaké en 1887 qui est l’oeuvre des colons Arthur Verdier et Émile Fritz.  Cet embryon est consolidé et renforcé par les saints pères Émile Bonhomme et Alexandre Hamar,  envoyés par la Société des Missions Africaines en 1895.

1.2. La vision futuriste du père Félix Houphouët-Boigny

La bonne pioche demeure l’aventure 1946. Elle est signée des mains de maître Félix Houphouët-Boigny.  Comme toute aventure,  celle de 46 est risquée mais constitue par la même occasion,  un pari.  En 1946, député,  réélu au 2ème collège de Côte d’Ivoire,  convaincu que son pays ne peut se développer qu’avec des concitoyens éduqués,  Félix Houphouët-Boigny fait embarquer en octobre de la même année,  148 élèves dont 13 filles,  à bord d’un navire de circonstance,  une frégate du wharf de Port Bouet.  Le navire accoste aux larges de Gorée.  Les 148 Ivoiriens,  que dis-je,  Africains,  prennent un autre bateau affrété par le gouverneur général sur la plaidoirie du gouverneur Latrille.  Le navire amarre dans les  eaux marseillaises en novembre 1946. Ces élèves viennent des écoles primaires supérieures du pays et sont tous boursiers.  Sur les 135 garçons,  on peut citer Ernest BOKA,  Abdoulaye SAVADOGO, Joachim BONY, Jean KONAN-BANNY,  Emilie KEI-BOGUINARD. 

Parmi les 13 filles,  je peux citer Marie Thérèse BROU qui deviendra plus tard Marie Thérèse Houphouët Boigny. 

L’école bénéficie d’une place de choix dans la politique du PDCI-RDA et de son président.

Ainsi donc,  dans le 1er gouvernement de 1959, et surtout celui du 3 janvier 1963, Felix Houphouët Boigny nomme Joachim BONY,  Ministre de l’éducation nationale,  un aventurier de 1946. Qui plus que l’historien Joachim BONY,  pur produit de la nouvelle école ivoirienne,  peut insuffler le développement de l’école ?

Pour joindre l’utile à l’agréable,  le 8 juin 1971, dans le 8ème gouvernement de la 1ere république,  Felix Houphouët Boigny est en même temps,  Président de la république et Ministre de l’éducation nationale. Cela démontre à quel point,  il est soucieux de l’avenir de la Côte d’Ivoire donc de l’école ivoirienne. Il fait construire une multitude d’écoles primaires et d’enseignement général puis technique et professionnel avec la création d’un autre ministère,  celui de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.  Il construit l’université de Côte d’Ivoire entre 1958-1963 et l’INSET la plus grande école d’Afrique.

1.3. La continuité par le fils

En décembre 1993, Henri Konan BEDIE,  le fils du père accède à la magistrature suprême et continue sur la même lancée les oeuvres de Félix Houphouët Boigny.  Par sa grande thématique,  le progrès  pour tous et le bonheur pour chacun,  il fait construire plusieurs écoles,  lycées et collèges modernes.  D’ailleurs,  quelques unes  portent fièrement son nom. ( lycée moderne Henri Konan BEDIE de Sinfra ). Il crée des mains de maître la 2ème université de Côte d’Ivoire à Bouake et ouvre les Unités de Recherche de l’Enseignement Supérieur (URES ) de Korhogo et Daloa.  N’eut été le coup d’État,  les 12 chantiers de l’éléphant d’Afrique serait une réalité tangible et palpable avec la part belle réservée au secteur éducation-formation. Par ailleurs,  par sa clairvoyance, il a créé l’ANADER et le FIRCA . En outre,  s’appuyant sur le PNASA 2, il a fait du CNRA,  le firmament de l’excellence au niveau de l’innovation agricole et en Côte d’Ivoire et dans la sous région.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

2. La situation dans nos écoles

Aujourd’hui,  l’école ivoirienne est biodégradée comme les nouveaux bitumes.  Réhabilitées le matin,  les écoles tombent en ruine,  le soir venu.  Du mur aux tables bancs en passant par le carreau et autres accessoires,  tout est dégradé,  détérioré.

Je le dis en tant qu’enseignant,  même les enseignants recrutés au niveau du primaire  depuis 2012 sont très peu compétents, le rattrapage est passé par là.  Niveau BEPC,  diplôme qui d’ailleurs,  ils n’en possèdent pas,   ces enseignants sont à la peine. L’université de Cocody rénovée à plus de 110 milliards de FCFA,  rebaptisée pompeusement Université Félix Houphouët-Boigny n’est que ruine et désert floristique et infrastructurel.  Pas un seul nouveau bâtiment construit,  les immobiliers agonisent quant aux mobiliers,  ils ont rendu l’âme. 

Le tableau est sombre s’il en existe,  sinon noir puisqu’il n’en existe pas.

Dans les collèges et lycées,  nous entendons,  lycée 1, lycée 2, lycée 3. En réalité,  c’est le même lycée de Houphouët Boigny et de BEDIE qui est subdivisé en autant de bâtiments.  J’en veux pour preuve le lycée 1 et le lycée 2 de Divo autrefois Lycée Moderne de Divo.  Lycée 1, lycée 2 et lycée 3 de Gagnoa,  anciennement Lycée Moderne de Gagnoa. Quelle honte! Les collèges de proximité ressemblent à des EPP sans personnels enseignants. Pour finir,  ces collèges sont si éloignés des populations.

Au regard de la situation alarmante de l’école avec 3000 docteurs chômeurs  aujourd’hui,  il est plus que jamais impérieux que le PDCI-RDA revienne au pouvoir pour que l’école soit restaurée et retrouve ses moments de gloire. Cette reprise pour la gestion des affaires publiques,  nous le voulons pour 2025 avec la remobilisation de tous et surtout les enseignants,  les premiers acteurs.  Notre engagement et notre mobilisation pour faire gagner le PDCI-RDA et l’école sont indispensables.

3 – La réorganisation

Pour ce qui concerne la réorganisation, elle prend appui sur la structuration du corps enseignant proposée par le S.E.Gouali Dodo. Je voudrais ici et maintenant un tonnerre d’applaudissements pour l’honorable Gouali Dodo Basile Junior.  Il a su occuper le terrain en mettant les enseignants tous grades confondus au travail.  Cette cérémonie du jour en est le témoignage.  Les autres peuvent tricher sur votre exemple.  Réorganiser le préscolaire avec un bureau bien structuré qui servira de fer de lance pour la base. Procéder de la même manière pour le secondaire, 1er et second  cycles ; le supérieur, les centres et instituts de recherche. Une fois cet objectif atteint, la mobilisation du corps enseignant ne sera qu’un simple jeu. D’ailleurs,  depuis un an,  le président BEDIE a entrepris cette démarche.  En visionnaire,  il a créé le comité politique, mi novembre 2021, il a encore nommé plusieurs vice-présidents et renforcé le comité politique et la Communication.

4- La mobilisation

Sur la base de la structuration du corps enseignant proposée ci-dessus, la mobilisation  consistera à actionner les différents bureaux formés à chaque palier, qui, à leur tour, vont passer le message aux bases respectives. Ainsi, chaque acteur jouant correctement son rôle, la mobilisation du corps enseignant, quels que soient les mots d’ordres de rassemblement du PDCI RDA, sera très représentative pour la reconquête du pouvoir d’État en 2025.

5- La reconquête

Elle est la dernière phase  des différents résultats attendus de la réorganisation et de la mobilisation du corps enseignant. A ce stade, la lutte ou le combat pour la victoire du PDCI RDA en 2025, se fera sur la base de la prise de conscience individuelle et collective des enseignants mobilisés, au service du PDCI RDA. Quel que soit le niveau de la lutte où chaque enseignant se retrouve, il doit s’investir convenablement, avec dévouement sincère et abnégation pour la cause du PDCI RDA. C’est à ce prix que le PDCI pourra arracher le Pouvoir d’État aux mains des tenants actuels.

L’histoire du PDCI-RDA est consubstantielle à celle de la Côte d’Ivoire.  Alors,  que la belle cérémonie de ce jour,  ces beaux textes et belles interventions ne restent pas lettres mortes.

Que ce jour soit le début de la victoire du PDCI-RDA.

Je vous remercie.»

Propos retranscrits par Gilles Richard OMAEL


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