Corruption et malversation: La lutte biaisée en Côte d’Ivoire? Des inquiétudes
Le jeudi 9 décembre 2021 a marqué la Journée internationale de lutte contre la corruption, un phénomène qui plombe la majorité des économies du continent africain. Apparemment aucun secteur n’est épargné par ce fléau, selon le site www.dw.com.
Qui relate le regret d’Ali Idrissa, Coordonnateur pour le Niger, de la coalition « Publiez ce que vous payez » en ces termes : « Quand vous prenez le secteur de la défense, des montants exorbitants destinés à l’achat d’armes pour sécuriser le pays ont été détournés. Des corps qui étaient jusque-là, épargnés, sont désormais touchés. Les secteurs de l’éducation, de la sécurité et de la santé sont complètement à terre. Le phénomène a pris de l’ampleur dans le pays.»
Le confrère d’informations générales ajoute que dans des pays africains tels que la République démocratique du Congo (RDC) ou le Cameroun, des fonds décaissés pour la lutte contre la COVID-19 se seraient volatilisés faisant de l’Afrique le continent le plus touché par la corruption, aux dires de Sara Brimbeuf, responsable du plaidoyer grande corruption et flux financiers illicites à Transparency International.
Elle tire néanmoins son chapeau à quels pays du continent pour les efforts fournis. Elle prend pour exemple certains dirigeants comme Yaya Jammeh qui ont dû quitter le pouvoir en Gambie et où les faits de corruption ont été l’objet de rapports.
Pour le nigérien Ali Idrissa de la coalition « Publiez ce que vous payez« , il serait illusoire de remporter une bataille si les combattants sont eux- mêmes tremper dans la corruption jusqu’au cou.
En Côte d’Ivoire, conscientes de la corruption grandissante, les autorités ont lancé des audits dans plusieurs sociétés d’Etat et les résultats, même s’ils ne sont pas intégralement connus, ont déjà emportés des Directeurs généraux.
En effet, en juin 2021, un communiqué de l’Etat ivoirien a fait cas des soupçons de malversations des Dg de structures telles que la Nouvelle pharmacie de la Santé publique (NPSP) avec le Professeur Yapi Ange Désiré, l’Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles (AGEDI) dont le Dg était Ouattara Youssouf. Il y a également l’Autorité de régulation des télécommunications/ TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) avec Bilé Diéméléou et l’Agence de gestion foncière (AGEF) avec Coulibaly Lamine, avant que Lanciné Diaby du Fonds d’entretien routier (FER) ne soit limogé à son tour le 11 novembre 2021.
Pour le moment, seul le Dg de AGEF, Coulibaly Lamine est derrière les barreaux. Les autres Dg limogés sont totalement libres, donnant une impression d’avoir des actions inachevées, insuffisantes en matière d’opération main propre, pourtant lancée en fanfare par les autorités ivoiriennes.
S’il faut limoger un Dg pour détournements de fonds et le laisser en liberté se moquer des populations, alors l’Etat pourrait un jour être accusé de complicité.
Car le danger pour les populations est que toutes ces malversations ne sont pas sans conséquences pour les économies nationales ; voire celles du continent.
Il est important de souligner que selon plusieurs études, les Etats africains les moins corrompus sont surtout de petits pays tels que les Seychelles, le Botswana et le Cap-Vert, des modèles démocratiques. A ces pays, s’ajoute le Rwanda, malgré des critiques contre le président Paul Kagamé sur la question des Droits de l’homme.
Joseph Koffi
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