Côte d’Ivoire: Frédéric Lapeyre, directeur pays du Bit, décline les priorités de 2022

L’Organisation internationale du travail (Oit), à travers son Secrétariat exécutif qu’est le Bureau international du travail (Bit), entend intensifier ses actions en 2022 dans les pays africains, notamment en Côte d’Ivoire. Frédéric Lapeyre, directeur résident du Bit en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo, au Mali, au Niger et au Burkina Faso et l’ensemble de ses collaborateurs issus de ces pays sont en ce moment dans la capitale politique ivoirienne pour passer en revue, les activités menées au cours de l’année 2021 et envisager les perspectives pour 2022.

Le directeur pays, Frédéric Lapeyre, était face à la presse, le mardi 7 décembre dernier, à l’hôtel président, pour mieux présenter la structure qu’il conduit et décliner les grands défis qui l’attendent pour l’année prochaine.

Le faisant, il a fait comprendre que l’Oit est l’organisation au sein du Système des Nations unies qui s’occupe du monde du travail en vue de l’améliorer et surtout « le débarrasser du fléau du travail des enfants.»

« Ces deux dernières années, nous sommes face, en Côte d’Ivoire comme partout, à la crise de la Covid-19. Nous sommes aux côtés du gouvernement notamment du ministre de l’emploi et de la protection sociale, pour aider le gouvernement dans sa réponse à la crise de la Covid-19, réduire au maximum l’impact négatif qu’elle peut avoir sur les entreprises et sur les travailleurs », a-t-il indiqué.

Ils sont à Yamoussoukro, au nombre de 20, pour réfléchir à comment ils pourront « répondre au mieux aux attentes des gouvernements mais aussi les organisations des travailleurs et employeurs.»

« Avec la pandémie à Covid-19 en Côte d’Ivoire, il y a eu des mesures très fortes en termes de confinement pour éviter la contagion. Ces mesures de confinement et les politiques de lutte contre la propagation de la Covid ont touché énormément l’économie notamment les acteurs de l’économie informelle qui n’avaient plus accès aux lieux publics, ne pouvaient plus avoir une activité normale, qui ont vu leurs revenus baisser», a-t-il fait savoir avant de saluer la promptitude de l’Etat ivoirien qui a tout suite su apporter une réponse à cette situation en mettant en place des fonds de soutien.

« Alors, concrètement, ce que nous, nous avons fait, c’est d’appuyer le gouvernement à la mise en place de deux fonds qui ont permis de financer les unités économiques, les petites entreprises, les entrepreneurs indépendants durant la crise. Ce que nous avons fait aussi, c’est soutenir l’inspection du travail, mais aussi les organisations des travailleurs par la distribution de kits d’hygiène tels que les gels hydro-alcooliques, des masques notamment dans le secteur informel pour pouvoir éviter la propagation du virus pour ces populations qui étaient très vulnérables. Nous avons aussi très concrètement travaillé à l’appui des organisations de travailleurs notamment au sein de l’intersyndical qui s’appelle le Sytef, qui regroupe les quatre centrales, pour soutenir les travailleurs de l’informel, et dans ce cadre là, appuyer ces campagnes des organisations syndicales pour la  sensibilisation des travailleurs de l’informel  contre les risques de contagion», a révélé Frédéric Lapeyre.

Pour 2022, avec toujours la présence de la pandémie de la Covid-19, Frédéric Lapeyre a levé un coin de voile sur les défis majeurs. « 2022, malheureusement la crise de la Covid est toujours là. Elle pèse toujours sur l’économie mondiale et va peser sur l’économie ivoirienne. Donc, il y a encore d’énormes activités à mener pour essayer d’éviter ou de réduire les répercussions négatives de la crise sur les acteurs économiques, sur les travailleurs en essayant d’appuyer ces travailleurs à travers la protection sociale. Notamment en Côte d’Ivoire, sous l’impulsion du gouvernement et du Ministre Camara de l’emploi et de la protection sociale, il y a énormément d’efforts qui sont faits pour enregistrer les travailleurs, notamment les travailleurs de l’économie informelle à la Couverture maladie universelle (Cmu).

Le gouvernement a mis en place aussi ce nouveau régime spécial de travailleurs indépendants qui vont permettre de mieux protéger les travailleurs contre les risques d’accidents au travail, mais aussi les travailleuses pendant leur congé de maternité et qui va leur permettre d’avoir un revenu compensatoire lors de l’arrêt de leur travail», a-t-il longuement expliqué.

 Et de poursuivre pour les perspectives 2022: « Nous allons appuyer le gouvernement par rapport à ces questions, notamment la couverture maladie universelle… L’autre priorité en Côte d’Ivoire qui sera essentielle pour nous, c’est l’appui au gouvernement à la mise en place d’un secteur cacao durable. On sait bien qu’il y a une volonté maintenant de politique internationale et nationale à éliminer le travail des enfants, à éliminer le processus de déforestation qui est liée à la production de fèves de cacao.

Dans ce cadre là, nous mettons en place des projets dans le cadre du Système des Nations unies en partenariat avec l’Unicef et l’OIR, mais aussi en partenariat avec le gouvernement à travers le projet axé sur la sensibilisation des familles par rapport au travail des enfants. Le renforcement des coopératives pour renforcer la capacité des familles des petits producteurs, à augmenter leurs revenus et avoir moins tendance à faire travailler les enfants, l’accès à la micro finance, l’accès à la formation professionnelle doivent permettre de réduire l’impact du secteur cacao sur le travail des enfants, sur la déforestation», a-t-il relevé avant de faire connaître que le Bit section Côte d’Ivoire a sensibilisé sur 40 marchés commerçants et commerçantes à adhérer à la Cmu, avec lui, plusieurs experts traitant des thématiques précis ont fait connaitre chacun à son tour les actions menées.

GRO avec JPL (Le Nouveau Réveil)

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