Congés anticipés dans nos collèges et lycées publics: «Une tragédie consommée dans le silence coupable…» (Pr Raoul Germain Blé)
En Côte d’ivoire, l’actualité des congés anticipés est à l’image de la vie politicienne du pays. Tout se passe comme si l’objectif de tous les partis politiques est d’esquiver les sujets de fond. Les violences dans les collèges, les lycées et même dans les universités sont absentes des débats. Impuissance des directeurs et proviseurs des collèges et lycées publics, des présidents d’université, humiliation des professeurs par les apprenants, aggravation de l’incivisme, violences sur les agents de la Sécurité publique et sur les enseignants, démission des parents d’élèves, intimidation des élèves/étudiants sérieux qui veulent suivre les cours, etc.
Tout le monde regarde impuissant la défiance vertigineuse des loubards-élèves- étudiants contre l’autorité académique. L’incivisme croissant dans nos espaces académiques du secondaire et du supérieur ne semble pas être la préoccupation des hommes politiques qui l’évitent habilement.
On constate ainsi que la mobilisation générale des bonnes volontés dans le cadre de la démocratie participative relève encore de l’utopie ! Or, aucun sujet, dans un pays comme le nôtre, n’est plus vital quel celui de l’éducation qui est un préalable basique à son développement.
On oublie que c’est l’école qui contribue à la « construction » du civisme et à la compréhension de la citoyenneté. Il se trouve que dans notre pays, c’est dans ce lieu, autrefois sacré, qu’on injurie, on frappe et on humilie le Maître. L’élève commande, décide de tout devant les formateurs qui se posturent prudemment mais avec honte dans un profil bas pour éviter de se faire massacrer, voire tuer.
Personne ne se demande ce que vaut l’autorité bafouée d’un enseignant par ses propres élèves! Il ne faut pas se faire d’illusion, l’incivisme mine le milieu scolaire. La question de l’école semble étrangement reléguée au second plan !
Dès lors, que reste-t-il ?
Le débat d’idées se cantonne à l’accessoire, tel que le nombre d’admis au BEPC, au Bac, l’inauguration d’un nouveau collège, le taux des candidats aux examens, en aucun cas la solution claire, vigoureuse et sans ambiguïté contre les élèves-voyous qui sévissent dans les établissements scolaires. Pourtant, c’est ce qu’il faut éradiquer, cette violence primitive fortement présente qui fragilise le système scolaire Ivoirien!
Mais cette tragédie consommée dans le silence coupable est aussi et surtout le signe de la faiblesse de l’Etat en ce domaine!
Prof Raoul Germain BLÉ
Professeur Titulaire des Universités -UFHB Cocody- ;
HDR des Universités françaises ;
Ancien Directeur du CERCOM -UFHB-.
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