AFRICANEWSQUICK

Plus qu'une Agence de communication, un journal en ligne

13e Congrès/Guikahué: «Ce serait incongru de voir quelqu’un du Pdci être candidat contre Bédié»

DSC 6430.JPGg

Secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda, Maurice Kakou Guikahué a choisi lui-même de parler aux journalistes au sortir de la 1ère réunion du secrétariat exécutif après son réaménagement. Ci-dessous les réponses aux questions qui lui ont été posées.

Vous venez de présider la première réunion du secrétariat exécutif après son réaménagement. Quels sont les sujets qui ont été abordés ?

C’était la grande rentrée. Vous vous rappelez que le 9 décembre, le président a installé le secrétariat exécutif réaménagé suite à la création d’un certain nombre de structures pour élargir notre champ de compétences. Et comme il l’a dit lui-même, c’est pour décupler nos actions. C’est-à-dire que ce sont des structures spécialisées complémentaires qui venaient pour renforcer le rendement du secrétariat exécutif. Il avait été clair en nous donnant notre feuille de route, en disant d’orienter dorénavant la grande partie de nos activités vers la base. La sensibilisation des militants de base, la croissance du parti, cibler tous les secteurs économiques, toutes les communautés et faire une politique de proximité.

Donc, j’ai rappelé cela aux membres du secrétariat exécutif, ensuite j’ai donné quelques informations aux nouveaux qui viennent d’arriver. D’abord sur la périodicité des secrétariats, comment on travaille, comment se font les communications, quels sont les délais d’acheminement des différents documents et j’ai mis l’accent sur la cohésion, comme le président nous le recommande.

Et je leur ai dit que l’article 46 des statuts indique que le chef du secrétariat anime et coordonne les activités du secrétariat exécutif, malgré le fait que chaque secrétaire exécutif a une mission particulière. Donc, il fallait que les nouveaux sachent un peu comment on travaille pour aller très vite. J’ai mis aussi l’accent sur le fait que le secrétariat a été mis en place à quelques mois du prochain congrès. Parce que dans le discours de clôture des 75 ans du Pdci, le président a été clair. Il a dit que nous allons organiser un prochain bureau politique et qu’il va     convoquer un congrès pour insuffler un sang nouveau pour les batailles futures. Donc, nous avons mis l’accent sur la préparation de ce congrès.

Ensuite, nous avons fait le point de nos rapports avec les autres structures : le conseil de surveillance, le Comité politique, le Comité de mobilisation des ressources en dégageant les interfaces pour une harmonisation du travail pour ne pas que les problèmes subsistes avant de les régler, mais de faire une fluidité.

Le président a été clair, il a dit que toutes ces structures devaient travailler avec le secrétariat exécutif qui est le secrétariat du parti, qui est la structure opérationnelle du parti, en disant même que les autres structures devaient nous alimenter en moyens et en idées pour rendre notre activité plus efficace.

Ensuite, j’ai informé les membres du secrétariat exécutif que j’entreprenai une tournée le 26 décembre au 30 décembre dans le Sud-Ouest. Je serai successivement à Soubré et à San Pedro. Ensuite, nous allons mettre le cap sur le Nord parce que depuis un certain temps, on n’a pas animé le Nord. Donc, j’irai au Nord pour faire l’animation de la base.

Donc, nous sommes en train de préparer une grande tournée dans le Nord. Nous avons parlé aussi du dialogue politique. Le secrétariat a été informé de la façon dont les choses se passent.

Le dialogue politique a été reporté…. ?

Non, ce n’est pas un report. Le dialogue a été ouvert, le 16 décembre et le 17, on a demandé aux partis politiques de déposer leurs termes de références. C’était trop court. Je pense qu’en leur donnant une semaine supplémentaire jusqu’au 25 décembre, c’est gérable. Mais le dialogue continue, ce n’est pas interrompu.

Certaines personnes ont entretenu une polémique en ne vous voyant pas à la première réunion du dialogue politique. Pourquoi, vous n’y étiez pas ?

Il y a tout une histoire. Le Pdci est un parti logique. Quand j’étais en prison, la personne qui a conduit le dialogue politique avec le Premier ministre Hamed Bakayoko, paix à son âme, c’est Niamké Koffi. Et Niamké Koffi étant présent, c’était tout à fait normal qu’il soit là pour continuer le fil. C’est pour cela qu’on a responsabilisé Niamké Koffi.

Vous avez parlé du congrès, mais le Bureau politique, c’est pour quand ?

Vous savez, le président est en deuil. Il a perdu son frère ainé et il est reparti au village aujourd’hui (ndlr : hier). Donc, je suis sûr qu’en se replongeant dans l’atmosphère du village, le président va s’occuper des obsèques. En fonction des dates, on fixera le Bureau Politique. C’est déjà annoncé, soyons patients, il va avoir lieu. Et c’est le Bureau Politique qui va fixer la date du congrès.

Sous quel thème vous placez cette nouvelle mandature du secrétariat exécutif ?

Le thème de ce secrétariat, c’est la réussite d’un bon congrès. Un bon 13ème congrès dans un climat apaisé avec le plébiscite du président Henri Konan Bédié comme le président du Pdci-Rda. Voyez-vous au 11ème et 12ème, le président a eu des adversaires. Donc, ce n’est pas ça qui est le problème. Mais entre-temps avec le paysage politique, le président Bédié est devenu le patron, le leader de toute l’opposition aujourd’hui. Vous avez vu que le président Mabri  est allé lui rendre visite la dernière fois. Il est devenu le président de toute l’opposition et ce président va à un congrès. Et ce sera vraiment incongru qu’on voit quelqu’un du Pdci qui va être candidat contre lui. Nous, nous voulons un congrès apaisé avec la candidature du président Bédié que nous allons plébisciter et mettre nos efforts sur les textes pour un bon nouveau départ du Pdci-Rda. Donc, le secrétariat exécutif va travailler dans ce sens. C’est sa première mission.

Le président Gbagbo a rendu visite, lundi au président Bédié. Y a-t-il d’autres rencontres en vue ?

Ce sont des présidents, ils se rencontrent à tout moment. Il n’y a pas de calendrier précis, dès qu’il y a une nécessité, ils se voient. D’ailleurs, ils s’appellent souvent.

Est-ce le cas pour le président Ouattara, est-ce qu’une rencontre est en vue ?

Le président Bédié est en contact avec le président Ouattara. En fait, la politique ça ne se fait pas dans les journaux. Quand les journaux sont au courant, c’est qu’on a fini de travailler. C’est pourquoi, je ris un peu quand le journal « Le Mandat » écrit que je me rapproche du Rhdp. Parce que je suis allé voir Ahoussou Jeannot, le président du Senat. Quand j’ai perdu mon frère, Ahoussou a envoyé un émissaire me présenter ses condoléances. On est en Afrique, c’était tout à fait nécessaire que j’aille lui dire merci.

Maintenant pourquoi ce journal ne dit pas que je suis allé saluer Beugré Mambé quand il a perdu sa femme ? Après l’enterrement, je suis retourné chez lui pour le saluer et l’encourager. Ce n’est pas parce que nous sommes dans les partis politiques différents qu’on ne doit pas être fraternel. Il y a des amitiés. Nous, on a plus de 75 ans, nous sommes dans les 70 ans. Avoir 70 ans sur terre, vous avez noué des amitiés. Chacun reste dans son parti politique, mais le problème c’est que quand tu restes dans ton parti, on ne veut pas te donner du travail. Il y a une politisation excessive de l’administration publique, ça c’est anormal.

DSC 6369.JPGgv 1

Notre administration publique est trop politisée. On peut ne pas être du parti au pouvoir et quand on est compétent, on est à un poste de responsabilité. Mais quand on veut nommer que les militants, les choses ne bougent pas. Alors que si on nommait les compétents, les choses vont bouger et le président Houphouët nous a enseigné et je répète toujours cela. Il dit c’est à compétence égale on cherche les militants. Ce n’est pas à militantisme égal on cherche le compétent. Ce n’est pas ça la République.

Dans la République, vous avez deux cadres qui ont la même compétence, qui peuvent faire la même chose et bien, mais vous avez un choix. Maintenant les critères discriminants, quelle est sa proximité avec vous. Mais il est compétent, mais si vous prenez des gens parce qu’ils sont avec vous mais ils ne sont pas compétents, votre travail ne se fait pas bien. Donc, ce que je peux remarquer, c’est que l’administration publique est trop politisée. Et aujourd’hui, quand on est dans des partis politiques différents, on ne doit même plus se saluer. Ça, ce n’est pas de la politique. Depuis 1990 que nous sommes revenus au multipartisme, le 17 juin 2018, on devait se prononcer, le Pdci a dit qu’il ne peut pas disparaitre. Donc, tu ne peux pas revendiquer ton identité et te promener. Le Pdci a dit non, ceux qui devaient partir au Rhdp sont partis. Ce n’est pas parce qu’ils sont partis qu’on ne peut plus se saluer en ville. Donc, que les journalistes sachent que ça leur plaise ou pas, on a des fraternités, s’il y a des coups durs, il faut qu’on se salue. Car si on ne le fait pas, nous ne sommes plus dans une société.

Georges Armand Ouégnin du PPA-CI a déclaré à Bonoua qu’ils vont remettre Gbagbo au pouvoir. Que dites-vous à ceux qui veulent mettre Bédié en congé ?

Nous, on s’en va au congrès, Bédié va être président du parti. Chez nous les Bété, on dit quand tu as deux bracelets, tu enlèves le premier après tu enlèves le deuxième.

Propos recueillis par Guy Tressia et D. Sory


En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading