Yamoussoukro: Les villages d’Allangoua-N’gbessou disent non à un projet de l’INPHB
Les travaux de délimitation, par une clôture physique, de l’espace de l’Institut national polytechnique Houphouët Boigny (Inphb) de Yamoussoukro ont été bloqués, en fin décembre dernier, à la suite d’une farouche opposition des populations villageoises d’Allangoua et de N’Gbessou.
Dans l’espoir de trouver une solution négociée à ce problème, M. Soro, au nom de l’Inphb, s’est rendu auprès des villageois de ces deux (2) localités réunis massivement autour de leurs chefs respectifs.
Lors de cette rencontre qui s’est tenue au groupe scolaire d’Allangoua-N’Gbessou, M. Soro, accompagné, pour la circonstance, de plusieurs agents des forces de l’ordre, a tenu a rappeler que l’Inphb est détenteur d’un titre foncier sur cet espace qui fait malheureusement l’objet de vives tensions en raison de l’opposition manifestée par des populations villageoises. Et M. Soro de révéler qu’en la matière, les habitants de N’Gbessou et d’Allangoua ne pouvaient que s’attendre au paiement des purges coutumières, mais qu’en la matière, il se trouve que les villageois de Kami et de N’Zéré se sont présentés aux autorités administratives en leur qualité de propriétaires terriens de cette parcelle.
C’est que les deux localités de N’Gbessou et d’Allangoua installés sur place à la faveur de la mise en œuvre du projet d’Aménagement de la vallée du Bandaman (AVB) ne disposent officiellement pas de terroir villageois. Toutefois, il a expliqué que conscient de cette situation plutôt regrettable, il entendait, en accord avec les autorités compétentes, faire en sorte que les ressortissants de N’Gbessou et d’Allangoua bénéficient de purges des droits coutumiers.
Dans la suite de son message, le représentant de l’Inphb a tenu à faire savoir qu’en dépit de la réquisition des éléments des forces de sécurité pour la mise en œuvre de ce projet de délimitation, son équipe et lui ont toujours inscrit leur action dans la logique du dialogue, de la concertation et de la négociation, afin d’aplanir toutes les divergences dans l’intérêt des parties prenantes.
Aussi, a-t-il expliqué que la construction de la clôture de seulement 80 cm de hauteur ne signifie pas interdiction d’accès des différents champs par les paysans. Ces derniers, selon lui, pourront continuer d’exploiter leurs parcelles jusqu’à ce que l’Inphb initie des travaux sur lesdites parcelles. Et M. Soro de préciser que l’Inphb est certes bénéficiaire de ce projet de délimitation (lancé depuis peu) mais pas initiateur.
En réaction à l’adresse du représentant de l’Inphb, Kouadio Ferdinand, secrétaire général (Sg) de la mutuelle de développement de N’Gbessou, parlant au nom des populations, a tenu à rappeler que c’est depuis 50 ans que les deux villages sont sur les terres actuelles. «Nous sommes des villages à part entière. Quand on dit qu’on n’a pas de terroir, c’est pour ma part, une erreur administrative. Et c’est d’ailleurs cette même erreur qui fait croire à l’Inphb que cette parcelle lui appartient. Nous sommes ici depuis 1971 tandis que les écoles qui forment aujourd’hui l’Inp ont été construites en 1979», a expliqué Kouadio Ferdinand.
«Nous sommes des envoyés de l’État, lorsqu’on entreprend un projet, et qu’on rencontre des difficultés sur le terrain, on fait un rapport objectif qu’on adresse à l’État qui nous a mandatés. C’est ce qu’on demande à l’Inp de faire», a souligné le Sg de la mutuelle.
«Nous ne parlons pas de purges coutumières. Ce n’est pas notre objectif. Nous disons, une fois encore, que cette parcelle n’est pas à l’Inp. La terre appartient à l’État. Mais l’État, c’est aussi les populations, et donc, il ne peut pas privilégier une entité au détriment de l’autre», a martelé le Sg pour qui, il est inadmissible et inacceptable de vouloir arracher aujourd’hui ces terres aux populations de N’Gbessou et d’Allangoua après tant de sacrifices en faveur du développement de la Côte d’Ivoire.
«Il ne faut pas exagérer, on ne peut pas accepter que l’Inp vienne ériger sa clôture à moins de 10m du notre village. Nous ne pouvons pas être déguerpis deux fois. Nous avons été sacrifiés, pour une première fois, on ne peut pas accepter d’être sacrifié à nouveau et je suis convaincu qu’aucune localité de Côte d’Ivoire ne peut l’accepter», a signifié Kouadio Ferdinand. Qui a souhaité vivement que l’on humanise les différents projets à mettre en œuvre.
Pour le représentant de la mutuelle, le principal combat, aujourd’hui, des villages de N’Gbessou et d’Allangoua, c’est la délimitation de leurs terroirs et non autre chose. Pour ce qui est de la construction de la clôture de l’Inphb, il a simplement demandé qu’un rapport détaillé des difficultés rencontrées sur le terrain soit fait et remis aux autorités compétentes.
Pour leur part, les deux chefs de villages, à travers une position plutôt médiane, ont souhaité disposer d’un peu plus de temps pour pouvoir échanger avec leurs populations en vue de rencontrer les autorités préfectorales de Yamoussoukro, dans les meilleurs délais possibles, en nourrissant le secret espoir de voir cette question trouver une solution durable sinon définitive dans l’intérêt de toutes les parties en présence.
Notons que la parcelle au cœur du litige entre l’Inphb et les populations villageoises de N’Gbessou et d’Allangoua est estimée à un peu plus de 1000 hectares.
JPK à Yamoussoukro
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