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Sanctions de la CEDEAO: De l’espoir au chaos au Mali?

JUNTE AU MALI

A l’issue du sommet extraordinaire du dimanche 9 janvier à Accra sur le Mali, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a foudroyé le pays d’Assimi Goita, Président de la transition.

En effet, les autorités de Bamako ont finalement proposé une prolongation de la transition militaire de quatre ans au lieu de cinq, ce que la CEDEAO a jugé « inacceptable », selon RFI.

Qui affirme que  l’institution sous régionale a été sans pitié pour le Mali. Car elle a émis une série de sanctions qui prend effet immédiatement.

Il s’agit entre autres : des gels des avoirs au sein de la BCEAO, les fermetures des frontières avec les États membres, la suspension des transactions, les retraits des ambassadeurs, etc…

Si dans un communiqué lu à la télévision par le ministre Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, les autorités militaires maliennes « condamnent énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes », des experts comme Niagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network, pensent au micro de la radio française qu’il s’agit à l’évidence d’un camouflet à l’endroit de la junte.

Avant d’ajouter ceci : « cela démontre que les autorités maliennes sont cette fois-ci allées trop loin dans la surenchère. Le délai de cinq ans pour la transition, qui manifestement avait été raccourcie à quatre ans dans une proposition qui avait été faite pour négocier avec les autorités de l’organisation sous-régionale n’ont pas été jugées acceptables. La deuxième chose, c’est que la CEDEAO reprend très clairement le dessus en démontrant son autorité et sa capacité à adopter des mesures extrêmement strictes et surtout susceptibles d’avoir un impact relativement rapide et douloureux à brève échéance. »

Toujours selon RFI, les populations proches de la junte tels que Nouhoum Togo, homme politique, fondateur de l’Union pour la sauvegarde de la République (USR), eux, pensent que ces décisions ne prennent pas compte des besoins des Maliens. « Les conséquences, c’est une situation chaotique pour le Mali », regrette-t-il.

Hamadoun Bah, Secrétaire général du Syndicat national des banques a renchéri puisqu’il estime que les conséquences des sanctions de la CEDEAO sur le pays, seront très néfastes.

« Geler les avoirs du Mali à la BCEAO, ça complique toute la situation. Ces avoirs maliens n’appartiennent pas aux autorités de la Transition. Ça signifie que tous les avoirs de l’État, les entreprises d’État, etc, qui ont leurs comptes là-bas, y compris peut-être le ministère des Finances, n’auront plus accès à ces avoirs au niveau de la BCEAO. Ces avoirs ne pourront plus être utilisés même pour le paiement des salaires des fonctionnaires.»

Une fois le peuple et toute l’économie asphyxiés, la junte pourrait être confrontée à des manifestations de rue pour des élections dans les meilleurs délais afin que le Mali soit désenclavé, ou le peuple demandera simplement le départ de la junte du pouvoir.

Cela est peut-être une stratégie de la CEDEAO pour voir les responsables de la transition s’activer à organiser des élections pour la remise du pouvoir aux civils. Et elle semble tenir le bon bout dans la mesure où plusieurs maliens grognent déjà à cause des prochains jours qui seront difficiles sur le plan économique.

Le Mali étant en difficultés depuis des années à cause des terroristes qui sévissent sur une grande partie de son territoire, au point où les autorités actuelles ont loué les services de mercenaires russes de l’agence Wagner pour l’aider à stabiliser sa sécurité intérieur, n’a pas besoin de crises ou de troubles, synonymes de chaos.

La junte est consciente d’une possibilité de révolte du peuple contre elle en cas de misère généralisée.

Va-t-elle donc revoir ses ambitions à la baisse ? Attendons de voir.

Nathanaël Yao


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