Côte d’Ivoire: La réconciliation est biaisée, le RHDP doit s’en dessaisir

Il y a un proverbe de chez les Baoulé qui dit que lorsque deux personnes sont en palabre, on ne règle pas en présence d’une seule personne.

La grande et grave crise postélectorale de 2010-2011 n’a pas révélé que les trois leaders que sont Gbagbo Laurent, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara.

Si avec les législatives pacifiques récentes de mars 2021, et le retour trois mois après de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, acquitté par la justice internationale, plusieurs signes d’apaisement sont perceptibles, cependant certains points de tensions demeurent encore.

EXEMPLE DE L’AFRIQUE DU SUD

Nous voulons juste donner en exemple le cas de l’Afrique du Sud où aucun acteur n’a été mis de côté ; et ils sont sortis de cette étape véritablement réconciliés avec eux-mêmes.

Depuis donc cette phase de réconciliation, Blancs et Noirs ne se guettent plus… mais ils se crachent dans la bouche. Ils sont même sortis de cette phase difficile en portant Nelson Mandela –un Noir qui est resté en prison pendant 27 ans à cause de la question de race- au pouvoir.

ET EN COTE D’IVOIRE ?

L’idée même de démocratie, de réconciliation ou d’alternance sonne comme une injure chez certaines personnes proches du pouvoir actuel aux couleurs RHDP. C’est au point que certains analystes objectifs et réalistes sont de moins en moins optimistes pour une véritable réconciliation en Côte d’Ivoire.

Une amie – Lavry Christine – qui s’inscrit sur la liste de ces analystes,dit : « Il ne peut pas avoir de réconciliation chez nous ici avec ces RHDP au pouvoir. Ils sont de bons apprentis mais de très mauvais chauffeurs. Ils ne sont pas assez sages pour conduire notre bateau national de réconciliation… » Et si elle avait raison ?

LE RHDP DOIT SE DESSAISIR DU DOSSIER DE LA RECONCILIATION…

Les deux principales formations d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Konan Bédié et le Parti des Peuples africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, sont-ils directement associés à cette organisation ? Du coup, la sincérité du dialogue politique est mise en doute.

Madame Simone Ehivet Gbagbo, Guillaume Soro et Blé Goudé (qui sont encore bloqués à l’extérieur) doivent dire leur mot dans cette étape qui ne doit pas être comme l’autre tentative de réconciliation. Le RHDP doit donc se dessaisir de ce dossier et le confier à une structure « neutre » (dont les membres ne sont pas liés directement à la crise comme acteurs majeurs) pour conduire les débats en vue d’une sincérité du dialogue avec un résultat réconciliant. Car le RHDP (ex-RDR) est une partie belligérante tout comme le PDCI (soutien du RDR), le FPI de Gbagbo devenu PPA-CI. Aucun de ces partis ne peut conduire le dialogue sans tirer la couverture de son côté, ce qui pourrait frustrer les autres. On ne peut pas être juge et partie!

A bon entendeur, salut !

GRO et Antoine EDO

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